Le président de Crytek Cevat Yerli relance la guerre feutrée opposant le CryEngine à l'Unreal Engine, le moteur 3D quatre étoiles de l'éternel rival Epic. S'il se réjouit de gagner des parts de marché en Asie au point de dépasser le studio Epic en Corée du Sud et en Chine (vraiment ?), il tient à rappeler que l'objectif de Crytek n'est pas de décrocher la place de numéro un.

Aux dires de C.Yearli, la bataille semble plus âpre en occident mais l'homme fort de Crytek se dit confiant en raison de l'existence de "contrats signés non divulgués" précise-t-il dans les colonnes de GI.biz. Ce recours à la confidentialité exigés des éditeurs fausse la tenue de statistiques de vente officielles et prive les analystes d'éléments de comparaison impartiale. Les deux acteurs du middleware versent donc dans la surenchère sémantique, bombent souvent le torse pour occuper l'espace médiatique. C'est bien connu, la nature a horreur du vide.
 
 
L'Asie représente une terre d'élection spontanée pour Crytek. Le dirigeant souligne que l'adoption de son moteur s'est faite de manière presque naturelle "sans que nous ayons eu besoin de recourir à une campagne de communication massive". Ce sont principalement les éditeurs spécialisés dans les jeux massivement multi-joueurs à s'être appropriés le CryEngine. Et Yerli a le triomphe modeste, il se montre mollement "fier" du chemin parcouru par son moteur 3D car son but n'était de décrocher aveuglément la première place. Et quand bien même la signature d'accords de licence constitue une rente non-négligeable pour les caisses du studio, son dirigeant définit avant tout Crytek comme "une société réalisatrice de jeux vidéo".
 
Cette optique commerciale n'est pas exclusive cependant elle incarne la culture d'entreprise dominante du studio contrairement à son homologue qui s'acharne à proposer des vitrines technologiques destinées à promouvoir les prouesses de l'Unreal Engine et elles seules. C'est indéniablement réducteur, le rôle d'Epic est bien plus vaste, Yerli cherche essentiellement à se différencier de son concurrent direct. Plus loin dans l'interview, le responsable du studio allemand insiste sur l'éventail des possibilités techniques de son moteur 3D vedette, le CryEngine. Précisément là où personne ne l'attend comme par exemple "les simulations sandbox" mais aussi et plus surprenant encore "l'IA systémique et intelligente [...] très gourmande en ressource" lorsque tous ces agrégats sont interpolés entre eux au bénéfice de "l'expérience" interactive.
 
 
Crysis 3 devrait être le chantre de toutes les avancées que Crytek est en mesure d'intégrer dans son moteur 3D avant de passer le relai au futur CryEngine 4. La célèbre franchise, véritable faire-valoir des performances techniques de son moteur graphique entamera un 4ème épisode "sous un nouveau jour" précise Yerli à Eurogamer.net. Il est grand temps de venir chasser dans un domaine que l'UE4 veut confisquer à la concurrence : le graphisme nouvelle génération.