Crytek, à l'exemple de la communauté des éditeurs, s'affiche divisé par la Wii U. Les nombreux efforts pédagogiques destinés à démystifier le concept avant-gardiste de la nouvelle console de salon de Nintendo en direction du consommateur et des investisseurs n'ont pas encore apporté leur fruit. Les sociétés spécialisés dans l'édition ont besoin de lisibilité avant de se lancer et quand bien même Ubi Soft s'approprie médiatiquement la Wii U, son pdg n'en reste pas moins prudent. Le consensus est donc mince.
 
Le président de Crytek est catégorique "cette génération de consoles HD n'a que trop durée" , il est temps de passer à la vitesse supérieure. Pour l'instant, il n'y a que le format PC qui puisse satisfaire sur un plan purement technique les aspirations nouvelle génération du studio allemand toujours à la recherche d'un visuel de pointe pour vendre ses jeux. Le PC est "plus flexible" que ne le sont les plates-formes des constructeurs et le prolongement de la durée de vie des consoles risque de ternir l'image de toute puissance qui leur est habituellement attribuée. La Wii U avec ses spécifications modestes n'a visiblement pas les faveurs de Crytek même si le responsable dit "travailler avec Nintendo" mais pour le moment "il n'y a rien d'officiel". Son opinion est proche du désintéressement "je ne l'ai pas vu. Je ne sais rien d'autres de ce qu'en disent les médias, je n'ai pas vraiment creusé la question."
 
Il n'est donc pas étonnant d'attendre une réponse presque négative, en tout cas entourée des précautions d'usage lorsque le journaliste de C&VG.com lui demande si Crysis 3 est prévu sur Wii U : "je ne dirais pas que les chances sont minces. Je ne dirais pas qu'il y en a aucune." Rien ne semble trouver grâce à ses yeux, pas même le dispositif à écran du contrôleur : "je ne sais pas si je donnerai cela à mon enfant, c'est un équipement coûteux."
 
Un scepticisme qui ne trompe pas sur le chemin qui reste à parcourir à Nintendo afin de fédérer les grandes signatures de l'édition autour d'une console mal comprise.