L’horizon s’éclaircit chez Nintendo.

 

Le tournant des jeux mobiles a été pris, la nouvelle console rencontre à nouveau un succès comparable à la Wii (excusez du peu !), et les derniers gros jeu de la marque, Zelda Breath of the Wild et Super Mario Odyssey, collectionnent les notes parfaites.

 

Ouf ! Le spectre de l’échec de la Wii U, les hoquets du démarrage de la 3DS semblent s’éloigner.

 

Toutefois quelques points noirs subsistent chez Nintendo. Il faut les adresser, comme diraient les anglo-saxons:

 

La connexion obligatoire dans les jeux mobiles

C’est une plaie. Pourquoi diable faut-il une connexion Internet pour jouer à Super Mario Run, Fire Emblem Heroes ou Animal Crossing Pocket Camp ? Ces jeu

 

x seraient si pratiques à jouer dans le train, le métro ou les salles d’attente. Là où aucune connexion n’

a mis le pied. C’est dommage. Dans les mois récents, à 

chaque fois que j’aurais voulu jouer à Super Mario Run, je n’avais pas de connexion.

Il serait si simple de conserver les modes solo hors connexion, de pouvoir envoyer ses scores en ligne ultérieurement. Et pour la synchro de multiples appareils, on prend juste les meilleurs scores. Bref, on n’arrête d’imposer cette connexion dans des jeux mobiles !

Mais POURQUOI, Nintendo, POURQUOI ?

La politique des jeux vendus en démat.

Au départ l’intention est bonne: ne pas vendre des jeux sur l’eShop moins cher qu’en boutique, sous peine que ces dernières boycottent les produits Nintendo. Et Nintendo a besoin de visibilité en boutique, en supermarchés. Sinon, adieu le grand public. Donc Nintendo se tirerait une balle dans le pied à vendre des jeux démat. moins chers qu’en boutique. OK, c’est une politique tout à fait audible.

Mais là, nous sommes à des écarts incroyables dans l’autre sens. Zelda Breath of the Wild pouvait s’acheter environ 50 euros en boutiques ou sur Internet. Il est à 69,99 euros sur l’eShop de la Switch.

Une autre solution aurait été possible: accorder des réduction aux fidèles de la marque grâce à myNintendo, contre quelques points de fidélité. Mais évidemment, aucune offre ou promo si vous avez des Nintendo Points Or, Argent, Saphir, Rubis, Sable ou Caramel dans myNintendo.

Mais POURQUOI, Nintendo, POURQUOI ?

Les petits détails emmerdants de la Switch

Ce n’est pas bien grave mais c’est quand même un peu irritant:

 

  • Un pèt au casque — Aucune prise casque (mini Jack) sur le contrôleur Pro. Et pas de casque bluetooth depuis la Switch ou le dock. Vous voulez jouer sur votre télé au casque ? Impossible, sauf à acheter un long câble jack. Dommage.
  • Des couacs matériels sur les premières Switch — Si les problèmes de connectivité du JoyCon gauche sont réglés (via un retour gratuit  au SAV), ce n’est pas le cas des Switch qui se gondolent légèrement, ou des docks mal fabriqués qui peuvent rayer la console. Erreurs de jeunesse regrettables. Dommage.
  • Sauvons nos sauvegardes — Les sauvegardes des jeux sont stockées dans la mémoire interne (même si vous avez ajouté une carte microSD). Impossible à sauvegarder. En cas de vol ou de panne matérielle, adieu vos 150 heures dans Zelda. Dommage. Mais pour le coup, on espère fort une mise à jour logicielle pour régler ça, voire même des sauvegardes sur le cloud, comme l’avait teasé Reggie Fils Aimé début 2017. Il n’est pas envisageable de tenir 6 mois sans aucune possibilité de sauvegarder… ses sauvegardes.

Bon, tous ces détails ne sont pas bien graves au regard de l’immense plaisir et la grande “praticité” de la Nintendo Switch.

myNintendo et la fidélité selon Nintendo

myNintendo. Quel beau système de fidélité. J’avoue avoir la larme à l’oeil lorsque j’ai téléchargé mon fond d’écran Mario contre 100 points.

 

Il faut arrêter les bêtises. Iwata avait promis un système ambitieux qui récompense les joueurs fidèles qui achètent régulièrement du Nintendo, et même un système qui récompense les joueurs qui jouent régulièrement. Où sont passées ces promesses ?

La rubrique “Récompenses Switch” reste désespérément en travaux !

 

On aimerait des réductions sur les jeux eShop, et pas uniquement du 20% sur un jeu console virtuelle qui a 30 ans. On aimerait des cadeaux physiques comme au temps du Club Mario. Plus simple: les bandes originales des jeux récents en MP3. Ca coûte pas cher à Nintendo et au moins, nous avons une vraie valeur ajoutée ! On aimerait une remise significative sur les suites lorsqu’on a acheté la version précédente. Vous avez déjà Mario Kart 8 sur Wii U ? Hop, 30% de réduction sur l’achat du jeu Switch !

 

Là il faut agir, sinon myNintendo risque de devenir la risée des services de fidélité consommateurs.

L’offre en ligne payante

Nintendo a annoncé que le jeu en ligne sera payant courant 2018. On ne sait pas trop ce que Nintendo va inclure dans cette offre, sinon qu’il y aurait des vieux jeux (NES, SNES ?) jouables tant que vous êtes abonnés. Mais on peut tout à fait imaginer que Nintendo profite de son retard dans les jeux en ligne pour faire un saut de côté, trouver un autre océan bleu (ou, disons, un lac bleu) avec une approche bien à eux du online. J’attends avec impatience les annonces à ce sujet.

Plus de petits jeux déjantés, s’il te plaît Nintendo !

Quand Nintendo se lâche, ça donne de vraie pépites: Mother, WarioWare, Photo Dojo, le jeu de combat où vous vous prenez en photo sur DSiWare, etc. Même Zelda, Link’s Awakening sur Gameboy partait un peu dans tous les sens et c’était adorable.

Ces jeux ne sont pas les plus chers à produire (on est entre le jeu indé et le double A), ils apportent du frais, de la nouveauté, du renouvellement.

En terme de ressources humaines, ils ont aussi le mérite de récompenser les créateurs par des jeux plus personnels où la pression est moindre.

Mais cela fait assez longtemps que Nintendo n’en a plus sorti. Dommage !

 

En revanche, on ne peut que saluer le succès des stratégies suivantes:

 

La réalisation de bons jeux mobiles

A part le problème de connexion permanente, Super Mario Run est un très bon jeu, de même que (dans son genre) Fire Emblem Heroes. Pour Animal Crossing Pocket Camp, on verra...

Le prix de Super Mario Run

C’était culotté, un jeu mobile à 10€. Pourtant je pense que ça fait du bien à tout le monde sur le long terme. Je suis convaincu que les prix dérisoires des jeux App Store ont fait baissé la valeur générale du jeu vidéo dans l’esprit du public. Avec un dommage à long terme pour l’industrie, et pour les développeurs.

La praticité de la Nintendo Switch

C’est quand même vachement bien, de pouvoir glisser cette console dans un sac, de l’emporter pour la pause de midi. Mais aussi, de jouer confortablement au lit !

Et puis, deux manettes dans la boîte, c’est également très intéressant. Le jeu à deux en standard ! On est proche du jeu de société, c’est vraiment bien joué.

Autre chose: certes, la Switch n’est pas puissante en tant que console de salon, mais c’est la portable la plus puissante de tous les temps !

Le lancement de nouvelles licences

ARMS n’a peut-être pas eu le succès escompté, mais c’est un bien beau nouveau jeu, avec des personnages et un gameplay attachant. On ne peut pas faire un Splatoon à chaque fois, mais cela devrait encourager Nintendo à lancer une bonne nouvelle licence — disons tous les deux ans ?

Le regroupement des équipes de développement portable et salon

C’est l’avantage majeur, un peu caché, de la Switch. A terme, lorsque la 3DS aura disparu des radars, toutes les équipes de Nintendo seront focalisées sur un seul hardware. Beaucoup moins de rupture dans le planning des sorties, puisqu’on cumule les jeux portables et de salon. Beaucoup plus de souplesse RH pour passer les développeurs d’une équipe à l’autre. Un très bon “move” stratégique annoncé par Iwata il y a plusieurs années, prenant iOS comme modèle sur ce coup.

L’élargissement des IP à d’autres secteurs

Même si le gamer n’est pas touché directement, le fait que Nintendo souhaite prêter ses licences et personnages à d’autres est un bon signe. Les parcs d’attraction, les jouets, les films voire les séries (qui a dit qu’une série Zelda était en préparation avec Netflix ? Et qu’un anime Mario était sur le point d’être signé avec les français créateurs des Minions ?). Au premier titre, on pourrait rappeler que les amiibo participent à cette stratégie, qui consiste à mettre en contact les gens avec l’univers Nintendo en dehors de l’écran d’un jeu vidéo.

La gestion plus “standard” des environnements de développement pour Switch

Là ce sont tous les développeurs qui disent “enfin” ! Il paraît que c’était un peu une plaie de développeur sur Wii U ou 3DS. Avec la Switch, les développeurs disposent enfin de certains middleware comme Unity ou Unreal pour développer comme ils le font sur PC ou d’autres plates-formes. Certes, on reste chez Nintendo, mais le nombre d’indés qui font leur jeu pour la Switch témoigne de la facilité réelle qui s’est établie. C’est bon signe, car on n’est pas à l’abri qu’un futur Minecraft arrive sur Switch directement !

 

  • N'hésitez pas à me suivre sur Twitter (@LordSinclair3DS) pour toutes les news Nintendo + Switch !