Non, vous ne rêvez pas.

 

Je profite de l'absence de Serial Butcher (pourvoyeur officiel de Gameblog en images à rêver) pour piétiner honteusement ses plates bandes et le prendre de vitesse en partageant avec vous quelques clichés de Germain Sacré-Rameaux, jeune photographe et artiste contemporain qui, entre autres, aime jouer sur les anachronismes en déplaçant des objets iconiques de la culture Geek dans des cadres plus inattendus.

Son nom (haut en couleur !) ne vous est sans doute pas inconnu : depuis deux ou trois ans, en effet, il est devenu difficile d'échapper à la Germain-mania, que ce soit sur le net ou dans les galeries d'art. On ne compte d'ailleurs plus les interviews qu'il donne ou les magazines spécialisés qui lui dédient leurs colonnes, à juste titre. « Une ascension fulgurante », de l'avis général. Avis que je rejoins sans réticences, car il n'a pas seulement du talent, mais aussi de belles choses à transmettre - et c'est pour ces deux raisons qu'il est, sans conteste, mon coup de cœur photo de l'année. Aussi tenais-je à lui rendre hommage ici, en publiant mes deux clichés préférés de sa série « geek-art » :

 

 

Le Repos du Guerrier ©G.S.R.

 

« Une certaine idée du futur, dans la rouille et l'absence. Le vrai héros, dit-on, c'est l'homme à l'intérieur. Or le temps passe, pour l'armure comme pour le héros. Il en va des rides comme de la corrosion. Au final, il ne reste que les souvenirs d'une gloire passée, appelée à devenir légende à son tour » (Germain Sacré-Rameaux)

(confie-t-il, la larme à l'œil, en fixant une boite de conserve casse-grain qu'il a affectueusement rebaptisée « maman »)

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Paradoxe©G.S.R.

 

« L'ère du temps, c'est de lui courir après sans jamais pouvoir l'attraper vraiment. Ça n'a jamais été aussi vrai qu'avec l'avènement de nouvelles technologies. Le next gen d'aujourd'hui est déjà obsolète, ou pas loin. Presque vintage. Au regard de l'artiste, alors, de se dégager de l'instant présent pour tenter d'englober tous les moments de l'univers. Sans cela, à quoi bon ? ». (Germain Sacré-Rameaux)

(déclare-il avec vigueur, en embrassant sa femme, une GX 4000 qu'il a visiblement affublée d'une perruque blond platine et qui, ainsi, ressemble étrangement à Lady Gaga)

(Note : toutes les citations reproduites dans cet article sont tirées du Télérama dédié au grand bonhomme, dont je vous recommande chaudement la lecture).

 

Car c'est bien connu, Télérama réalise ses unes sous Paint.

Pour une fois que la couverture donne culturellement envie...

 

 

 

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Et voilà.

Il fallait bien que ça arrive.

Le post parfait, léger mais sérieux, sobre et précis.

Pour une fois.

Puis l'accident.

Car j'étais parti pour poser mon point final ici, mais je ne résiste pas à l'envie de vous présenter quelques-autres de ses travaux les plus récents, dans le genre.

Quand on aime, on ne compte pas, il paraît.

Quand on s'aime, encore moins.

©G.S.R.

 

Peut-être un peu trop « bruts » pour moi, comme rendu, mais j'aime beaucoup le « Waltz » <3

(Un peu trop bruts, ça veut dire moisis ratés, en fait, en langage artistique, mais ne chipotons pas)

Et perdu pour perdu, autant conclure ce tour d'horizon par quelques unes de ses œuvres « classiques » (qui représentent le gros de sa production), dans lesquelles transparaît clairement ce qu'il appelle son « attachement forcené à la lumière » (cliquez pour agrandir, si le cœur vous en dit).

(y'a pas que l'attachement, qui est forcené, sur ce blog...)

©G.S.R.

 

« Beaucoup de jeunes âmes s'imaginent que le secret, en photographie, tient tout entier au choix des sujets comme des perspectives adoptées. Ou pire : du matériel. En cela, ils se trompent. Le secret, c'est la lumière. Il n'est jamais question que de lumière. C'est la façon dont le sujet ou la perspective se trouvent sublimés par la lumière, par le contraste, qui fait la différence entre un cliché médiocre et une réussite, même modeste. Le talent seul ne suffit pas : il faut que l'artiste trouve son bon moment, comme j'aime à appeler la conjonction miraculeuse entre sujet, perspective et lumière. Sans ce bon moment, si doué soit-il, les muses se refuseront à lui ».

(Germain Sacré-Rameaux - Extrait de son interview dans Télérama, toujours).

(à quoi il ajoute très pertinement : « d'ailleurs, peu de gens le savent, mais sans la lumière, le jour, c'est la nuit. Et ça, c'est fondamental...»).

J'espère, donc, que vous aurez pris autant de plaisir que moi à parcourir ces fenêtres ouvertes sur son univers, et je vous invite à poursuivre la découverte de son travail en consultant sa galerie Flickr (hélas peu mise à jour) ou sa truculente biographie (le texte est un peu long, voire austère, certes, mais il vaut qu'on prenne une heure pour le parcourir).

Et non, non, non, Germain Sacré-Rameaux n'est absolument pas l'anagramme de "Gamer aux mains carrées". Pas du tout. Et non, non, non, non, non, je n'étais pas à la campagne ce week-end. Aucun lien. Allez, oust. Circulez, y'a rien à voir. Comme souvent sur ce blog...

 

*

 

Et pour apporter sa touche à ces lignes, la maison termine sur un petit clin d'œil personnel qui prouvera que contrairement aux idées reçues, en province, on est TRES EN AVANCE, d'un point de vue culturel :

Epic WIN, la Province. <3

 

Si ça, c'est pas de l'avant première, qu'est-ce que c'est ?!

 

[Oh, et pour l'internaute surdoué, le seul, qui a lu jusque là, et qui se demanderait encore où est la subtilité de ce post - voire même s'il y en a une -, qu'il parte à la recherche de bouts de textes ajoutés "à l'encre invisible". ça devrait l'éclairer] (et du coup il pourra servir de lampe hallogène pour ses proches et/ou sa famille, ce qui leur permettra de faire des économies non négligeables en ces temps de crise).