The Boys 1 - La règle du jeu

 

Editeur: Panini (Wildstorm)
Sortie: septembre 2008
Prix: 13€
Auteurs: Garth Ennis (scénario), Darick Robertson (dessin)
Contenu: The Boys 1 à 6

 

Connaissez vous Garth Ennis? Je l'ai connu parce qu'il a travaillé sur le Punisher (et quelques autres séries Marvel), mais on ne peut limiter son oeuvre à cela. Ce scénariste irlandais est surtout connu pour la violence des histoires qu'il écrit. J'ai décidé de me mettre à lire du Ennis, j'aime bien les auteurs qui ne font pas dans la dentelle, ca change. Pour cela, j'ai porté mon choix sur trois séries sur lesquelles il a travaillé: Preacher, The Boys et Crossed. Aujourd'hui je vais vous parler de The Boys.

 

Voila ce qui arrive dans les super héros se ratent...

 

The Boys est un comics assez spécial. Oubliez les super héros prêts à aider leur prochain et intègres. Il y a de nombreux personnages ayant des super pouvoirs dans l'univers de The Boys, mais on ne peut pas vraiment parler de héros... The Boys nous raconte l'histoire d'une équipe travaillant pour la CIA et qui est chargée de garder les encapés sous contrôle. En gros, si un gars avec des super pouvoirs en profite pour faire des conneries, ils le remettent dans le droit chemin. Mais n'imaginez pas qu'ils vont lui demander poliment avec une petite tape sur l'épaule. Chantage et pétage de gueule sont des arguments plus convaincants!
Dans ce premier numéro, on assiste à la recomposition de l'équipe. En effet, cette équipe chargée de garder les super héros à l'oeil a apparemment été divisée dans le passé, pour une raison que l'on ne nous dévoile pas, et c'est Billy Butcher qui décide de reformer l'équipe, avec la plupart des anciens membres, dont un petit nouveau. On apprend ainsi à connaitre Butcher, le Francais, la Fille, la Crème et le P'tit Hughie. C'est surtout Butcher et Hughie que l'on apprend à connaitre dans ces six premiers épisodes, même si les personnalités étranges des autres transparaissent assez rapidement.

 


Super héros ou pas, il ne vaut mieux pas déconner avec Butcher.

 

Dès les premières pages j'ai été frappé par cet univers non pas sombre, mais tellement dégueulasse. Ca change vraiment des héros Marvel qui font une dépression quand quelqu'un a été blessé par leur faute. Ici les super humains considère les pertes civiles comme des "dommages collatéraux", n'ont aucun remord, se croient même au dessus de tout. Et surtout, ils sont dépravés! Ainsi, le test final pour accepter une nouvelle recrue féminine consiste à ce qu'elle suce tout les membres de l'équipe, et pour fêter une victoire contre un grand méchant, rien de mieux qu'une orgie dans un bordel! Le contraste avec mes lectures habituelles est violent. Je ne sais pas si le but d'Ennis est de proposer un récit réaliste, mais moi je l'ai plutôt pris comme une parodie, ou une exagération. On tombe un peu dans l'excès inverse des super héros irréprochables, puisqu'ici, ils sont tous pourris jusqu'à la moelle. Heureusement qu'on a notre équipe de têtes brulées pour les remettre à leur place! Quoiqu'il en soit, ces premiers épisodes envoie du lourd, et ce n'est que le début, alors je me dis que dans les prochains volume, ca va chier!
J'ai trouvé ca assez intéressant en tout cas, ca change de ce que j'ai l'habitude de lire, c'est marrant tellement c'est exagéré. On y voit des super humain qui préfèrent parler de leur royalties plutôt que de sauver le monde, des héros vraiment écoeurant, à tel point qu'ils en deviennent plus détestables que les méchants de comics... C'est parfois poussé un peu loin, mais ca fait parti du délire, et ca n'en est que plus plaisant lorsqu'on voit ces bouffons insolents se faire démonter la gueule.
Pour finir, parlons un peu des dessins. Le style est particulier, à la fois réaliste, tout en étant un peu grossier, mais je trouve que ca colle bien à l'univers et que ca donne une vraie identité à la série. Les expressions sur les visages sont bien faites aussi et jouent un rôle important dans le plaisir de lecture. La tête de sadique de Butcher, l'expression à la con sur la gueule de son chien ou la jeune fille choquée lorsqu'elle se retrouve en face d'un super héros charismatique qui baisse son pantalon pour "finaliser" son entrée dans l'équipe des 7 ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres.

 

 

The Boys est un comics osé qui propose une vision malsaine des super héros qui abusent de leur statut et se comportent comme des connards. Bien loin des héros à la morale irréprochables, les super humains dépeints dans ces pages pensent plus au sexe, à l'argent et à leur cote de popularité qu'à sauver de vies. Heureusement, Butcher et ses gars sont là pour leur donner une bonne lecon quand ils vont trop loin. Ce premier tome plante le décor et donne le ton d'une série drôle qui promet son lot de pages cultes.