Pink Floyd est un groupe avec lequel je suis né. Avant
même de commencer à les écouter, je connaissais l'intégralité de
leur disco par coeur. J'ai même été à deux de leurs concerts
quand j'étais tout gamin, à un point que je ne m'en rappelle
absolument pas.

Avec moi, ce groupe, c'est un peu comme tout ce que les parents
aiment. Quand on est enfant, on se sent obligé de ne pas apprécier,
histoire d'être en contradiction. Même si on ne sait pas pourquoi
on n'aime pas finalement. A 11 ou 12 ans, j'ai découvert Iron
Maiden
, à 14 ans, le plus grand groupe de tous les temps, Dream
Theater
. Et puis finalement, je me rends compte que Pink Floyd
est au rock EXACTEMENT ce qu'est Dream Theater au Heavy Metal.

 Alors je me sers dans les vinyles de mon père. Et puis la
plus grosse claque de ma vie. Ces types, c'est les Hideo Kojima de la
musique. De gros génies totalement mégalo, qui ont les moyens
financiers et techniques de réaliser leurs trips.

Et The Wall, c'est ça. Un concept album totalement dingue
où on l'apprend comment est né un dictateur, que c'est finalement
les gens qui l'ont aimé qui ont fait de lui ce qu'il est
aujourd'hui. Une mère possessive, une ancienne copine, un prof ...
Autant de figures marquantes pour un être en devenir. Alors ce gamin
se renferme sur lui et crée un mur avec ce qui l'entoure.

Et le truc de ouf, c'est que ce mur, il est là en vrai. Pendant
le concert, des roadies construisent un mur devant le groupe, les
coupant peu à peu du public. On utilise alors ce mur wannabe pour y
faire des projections totalement dingues de différentes scènes. Et
puis au milieu du concert, le mur est fini d'être construit. On ne
voit plus rien à part des projo totalement psychédéliques, assez
malsaines et fleurant bon le bad trip par moments.

Et puis le mur s'ouvre par moments, se renverse (!!!!) le temps
d'une chanson, puis se reconstruit. Jusqu'à sa destruction finale,
on est dans le domaine du techniquement incroyable. On nous fait
voler des trucs géants au-dessus de la tête (un putain d'avion quoi
O_o), on nous sert du rock prog d'un niveau inégalé et inégalable.

 

Ces types ont créé tout ce qui se fait aujourd'hui. Et je mâche
mes mots. Et quand on se dit qu'à l'époque, ils avaient fait le
concert alors même que la norme MIDI (l'USB de musique, grosse
merdo) n'existait même pas. C'est insupportablement incroyable.

Alors Roger Waters, le principal compositeur des Floyd et
créateur de The Wall qui fait une tournée mondiale en 2010 - 2011, fuck quoi. En y
allant il y a deux jours, j'ai tout simplement pu voir le meilleur
concert de ma vie, moi petit métalleux de base. Un son tout
simplement parfait en quadriphonie (à Bercy, c'est un tour de
maître), un show millimétré pour une claque totale. Je ne verrai
réellement plus jamais aucun concert comme avant, et quand je me dis
que Maiden sait faire le show ... Bah c'est pas faux, mais c'est pas
au niveau de Waters !

Finalement, The Wall en 2011, c'est sa vraie version. Celle où la
technique permet enfin de réaliser tous les fantasmes de ce grand
malade de Waters. Rien qu'à voir la taille de la régie, plus grande
que mon appartement, je bande.

Le concert a été adapté par rapport à des conflits actuels, et a été légèrement modifié autant dans son contenu que dans les élements qu'il met en exergue ou critique, de façon très juste.

Un moment unique, qui m'a marqué à jamais. Surtout que c'était
certainement l'ultime possibilité de le vivre. Futur release en
bluray exclue, bien sûr.

Pour illustrer, deux petites vidéos de moments marquants :In the Flesh, l'introduction du concert. Et puis surtout Comfortably Numb, situé au début du troisième tiers du concert, quand le mur est construit avec possiblement un des meilleurs solos de guitare de l'histoire.