Flower: Original Soundtrack from the Video Game - crédits : vgmdb.net

Flower est un titre qui, je crois,
est à faire au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que
pour se forger son propre avis sur ce titre si singulier. En effet,
il est possible de lire ici et là des commentaires assez
sceptiques sur le jeu. Flower, à mon sens, ne peut s'apprécier
via une vidéo de promotion, ou un témoignage. Il
s'apprécie la manette en main. Encore faut-il que pour
l'apprécier il faille se débarasser des poncifs
habituels : "durée de vie; rejouabilité; etc", qui
sont caducs pour l'occasion.

Mais ce billet ne se
veut pas être une critique du jeu.

Il en existe des sympathiques que
l'on peut retrouver sur la page dédiée au jeu et je
vous invite à les lire. Ce qui me semble intéressant à
traiter, c'est l'aspect sonore de Flower. « Entreprise
ambitieuse! » me direz-vous. Je prends toutefois le
risque, en sachant que malgré tout je ne serais ni exhaustif
ni pointu. Ce billet n'est pas une analyse technique absolue, il se
veut agréable et retranscrire les sentiments que j'ai eu quand
j'ai pris part à ce voyage; que m'évoque la musique de
Flower, afin de partager le bonheur que j'en ai tiré.

Avant de commencer,
souvenez-vous, vous avez sans doutes déjà vu votre petite amie ou une parfaite inconnue dans un parc,
enlever avec un visage rayonnant un à un les pétales
d'une marguerite en fredonnant « un
peu...beaucoup...passionnément... », chaque pétale
étant un sentiment. Et bien, la bande-originale de Flower
c'est un peu cela: 8 morceaux qui ont chacun une identité; qui
évoquent chacun des couleurs, des sentiments, des ressentis,
et qui s'apprécient au fil de l'écoute, le visage...
souriant.

(Nota bene : Si vous n'avez pas
fait Flower, ce billet comporte des « spoilers »
qui peuvent vous gâcher le plaisir de la découverte.)

Flower - crédits : thatgamecompany.com

La bande-originale de Flower
s'apprécie, je trouve, encore d'avantage une fois le voyage
effectué. Beaucoup de couleurs, de souvenirs reviennent en effet
en écoutant les morceaux de l'album. Prenons le premier
morceau que l'on entends et qui se trouve être le dernier de
l'album. A mon sens, Lazy Daydream se veut être le thème
principal du jeu et de la bande-originale, la mélodie se
retrouvant dans quasiment tous les morceaux par la suite. Concernant
sa composition, les cordes sont du meilleur effet et l'ambiance très
planante.

L'écoute de ce thème me rends à chaque fois nostalgique.
Du jeu oui, évidemment. Mais pas seulement. Du temps qui passe
trop vite, des moments que l'on a pas assez apprécié.
L'illustration qui accompagne Lazy Daydream au lancement du jeu (et
qui est aussi la couverture de l'album) est
assez juste: on l'apprécie vraiment couché dans l'herbe
à rêvasser... essayez...

La « vraie »
première piste, Life as a Flower, est un peu le « frère
jumeau » de Lazy Daydream je dirais, à savoir un
morceau tout aussi ensoleillé et léger mais avec
peut-être plus d'espiéglerie. Elle est doublement marquante car c'est
d'ailleurs avec celle-ci que l'on découvre, dans un endroit
charmant (et vert!), les mécanismes du jeu et son cachet. La
guitare est ici formidable et le piano qui suit est très
aérien et lumineux. A l'écoute pure, on se sent bien, on se
sent en confiance et pour un peu on sentirait le vent sur notre
visage. Cette impression dûe aux différentes sonorités qui
traversent cette piste est très exaltante. Et retrouver de
plus le thème de Lazy Daydream à la 02:23, ce n'est que
du bonheur.

Puisque je vous parle de vent,
j'aimerais aborder Sailing on the Wind, la troisième piste et
qui m'a vraiment marquée. Elle me semble être dans cette
même optique que Life as a Flower mais elle pousse ce léger
vent en force encore plus vive, plus enjouée (et notez toujours le
thème principal repris vers les 04:33 à 04:40). C'est
dans ce rêve que se trouvent les éoliennes et je dois
dire que la vivacité qui caractérise ce morceau est en
adéquation parfaite avec les interactions que l'on peut avoir
avec celles-ci.Vers les 05:12 une transition s'opére stoppant
net cette folie qui prévalait jusque là, grâce au
piano qui revient, seul, puis rejoint ensuite par d'autres instruments pour
clore avec quelques notes d'optimisme. Sailing on the Wind est une
piste définitivement géniale.

Flower - crédits : thatgamecompany.com

Splash of Color et Nighttime
Excursion
au contraire des morceaux précédents sont
plus ténus; mélancoliques et illustrent à
merveille leurs deux rêves respectifs. La première fois
que j'ai joué à Flower c'est avec le 2éme rêve
que j'ai vraiment noté une reprise du thème principal
(03:25 à 03:31) et celle-ci m'a vraiment enthousiasmé à
l'époque! Si les deux rêves visuellement parlant sont
sympathiques, je dois dire que ces deux pistes, certes agréables, ne m'ont pas transcendé.

Je m'aperçois que depuis quelques lignes j'évoque
beaucoup la mélodie de Lazy Daydream. Si vous écoutez
l'album, vous aurez peut-être noté que plus les minutes
passent et moins le thème principal est présent. Enfin
si, il est présent mais de manière plus diffue
(Nighttime Excursion) ou plus froide. Par exemple, prenons Solitary Wasteland
 , ce morceau accompagne le 5éme rêve, le thème
principal se retrouve effectivement de 01:50 à 02:13 mais quel
contraste avec Lazy Daydream!

Le choix des instruments n'est
évidemment pas étranger: à la guitare succèdent
la flûte et le piano. Au soleil lumineux; au ciel bleu parsemé
de nuages blancs et aux collines à l'herbe bien verte
succèdent pylônes électriques, pluie battante et
une Nature plus que parasitée. Les sonorités deSolitary Wasteland sont quelques peu effrayantes et symbolisent
exactement le mal-être que bon nombre d'entre-nous
avons eu en parcourant ce rêve. Dés 03:28 l'ambiance
devient même glauque avec ce piano.

Mais c'est avec les 05:20 où
la mélodie prends cette sorte de malice (l'opposé toutefois de Life as a Flower en terme d'espiéglerie) puis de lourdeur
(07:06), qui n'est pas sans me rappeler le cynisme, l'opulence, le
peu de cas, voir le délaissement, que l'on peut avoir de la
Nature. Si ce 5éme rêve se trouve être complexe
dans sa construction, sa musique l'est tout autant: 11 minutes et 39
secondes où apparaissent plusieurs phases comme je viens de
vous le montrer. Soyons honnête, à l'écoute pure,Solitary Wasteland est longue. L'écouter d'une traite n'est
pas évident. Et pourtant, longueur ne signifie pas lourdeur...

Flower - crédits : thatgamecompany.com

Accompagnant le dernier rêve
du jeu (hors crédits de fin) avec une durée de 12
minutes 20 secondes Purification of the City est le point d'orgue de
cette bande-originale. Soyons direct, la première partie est
l'antithèse de Solitary Wasteland (toutefois si vous écoutez
bien la dernière phase de cette dernière (10:18),Purification of the City en apparaît comme la suite logique)

L'antithèse car tout
d'abord le thème principal revient de manière
spectaculaire (01:55 à 02:39). Il revient plein d'énergie,
plein de force. Ce que je considère comme la première
partie (du début jusqu'à 04:50) m'évoque
pleinement cela: cette fois ca y est, la luminosité (les
pétales dorés), la couleur (les buildings, l'herbe), le
bonheur (les balançoires) peuvent enfin reprendre leurs droits
après avoir été confinés, chassés dans le rêve
précédent. Tout cela soutenu par ce violon, cette flûte
et ce piano enjoués au possible.

Si vous avez fait le jeu, le fait
que les pétales, gorgées de lumière, puissent
détruire littéralement les stigmates
d'industrialisation, soutenu toujours par ce thème principal
prenant des accents de moment décisif, de moment inéluctable (pour un peu cela paraît être une
« force tranquille »...), m'a vraiment engendré
de l'adrénaline, du bonheur, de l'envie d'accompagner ce
mouvement de régénération jusqu'à son
terme. Les cloches de la 5éme minute rendent même ce
moment quasiment solennel voire religieux...

Je parlais de régénération
voilà sans doutes le mot clef de Purification of the City.Tout converge vers ce mot. Et malgré les ultimes tentatives de
bloquer cette force (voir fin du rêve), la reprise de la première
partie du morceau sonne comme désormais irréversible et
définitive ce retour de la lumière et de la Nature
parmi la ville. Et la dernière image de ce rêve vient
confirmer le tout...

En y repensant, en écoutantPeaceful Repose, ultime morceau de la bande-originale, il y a deux
mots qui me viennent à l'esprit : « Et
maintenant? ». L'énergie de prendre part à
un moment unique est passée. Le rapport entre la ville et la
Nature, devenu au fil des rêves défavorable à
cette dernière, paraît de nouveau en parfait équilibre. Et maintenant? Le thème principal, si conquérant avecPurification of the City, prends une forme ici plus intime, plus
calme, plus reposante, comme pour signifier que tout est maintenant
terminé.

Et maintenant, que se passe t-il? Cela me semble être
à l'imagination et à l'interprétation de chacun.
Les quelques dernières notes de piano esquissent une dernière
fois le thème principal, comme pour nous dire que cette force, que l'on a côtoyée pendant ces quelques heures, ne nous
quittera pas, comme si un jour elle reviendra.

Flower - crédits : thatgamecompany.com

Vous l'aurez compris, Flower est
pour moi plus qu'un moment poétique et zen ou un simple voyage
écologique dans le but de se détendre. C'est pour moi
prendre part à quelque chose d'unique, de nouveau, ce qui est
assez inexplicable paradoxalement. Cette sensation d'être un
compagnon de chemin de quelque chose de fort mais pas de bien défini.
Frustrant mais comblant.

La bande-originale de Flower
comme je le conseillais précédemment, ne s'apprécie
totalement je crois qu'après avoir fait le jeu, mais ce n'est
pas une condition sinequanone! Certains morceaux ne sont pas
faciles d'accès (Solitary Wasteland...) mais elle vaut
vraiment la peine d'être écoutée et partagée,
ne serait-ce que pour Lazy Daydream, Sailing on the Wind ouPurification of the City.

Je tenais à écrire
un billet sur l'aspect sonore de Flower. Pas une critique, pas une
analyse pointue, juste l'envie de partager ces quelques notes, ces quelques sentiments
qui me sont venus en jouant au jeu et en écoutant l'album. Et
encore j'aurais put écrire encore et encore... mais toutes les
choses ont une fin. J'espère que vous aurez apprécié
mes quelques notes donc, tout en ayant une indulgence tant pour la forme
que pour le fond pour celles-ci, car elles n'ont qu'un but, partager
ces moments, ces souvenirs qui sont pour moi des moments de bonheur.
De vrai bonheur.

 

Informations :

Nom
de l'album
: Flower: Original
Soundtrack from the Video Game

Compositeur : Vincent Diamante

Site internet : thatgamecompany

Format : Dématérialisé

Prix : 1.99 € (disponible sur le PlayStation Store)

Setlist :

01 Life as a
Flower / 05:42

02 Splash of Color / 09:15

03 Sailing on the Wind / 07:30

04 Nighttime Excursion / 05:35

05 Solitary Wasteland / 11:39

06 Purification of the
City / 12:20

07 Peaceful Repose / 09:23

08 Lazy Daydream / 03:06

 

crédits images : vgmdb.net ; thatgamecompany.com