On a attendu et ça y est, on arrive sur la période de fin d'année, la grande messe des jeux cool à avoir sous son sapin, FIFA, PES, COD, AC et GTA, tous ces acronymes vont encore inonder la cour de récré de collège et de lycée rempli de futur Robespierre. Cette année, malgré la ressemblance redondante des jeux de fin d'année, ici ces-dits jeux doivent convaincre une grande majorité de joueurs récalcitrants à passer d'une génération de console à une autre, défi au combien loin d'être réussi. Après avoir posé les bases de ce que doit être un FPS sur console, Bungie Software se lance sur la vente de nouvelle console en se posant comme intérêt majeur de la « Next Gen » malgré sa présence bâtarde sur PS3 et Xbox360.

Un univers cher, très cher

destiny hp fb og share img [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

Ce Screenshot le plus utilisé pour parler de Destiny est aussi celui qui le caractérise le mieux : Beau mais vide

Activision, l'éditeur qui a déboursé fièrement 500 millions de dollars bien ricains pour lancer une nouvelle licence compte bien avoir du profit sur l'investissement. D'ailleurs, à la façon de communiquer d'Activision, j'ai l'impression que c'est L'ARGUMENT de vente : « Un univers à 500 millions« , j'ai la vague impression que les hautes tête du groupe américain se compare par défaut à GTA V, une défaite en 2013 qui a du être mal digérée je suppose. Rien de sectaire, d'idée d'extrême gauche ni de gnangnanterie de Hipster, c'est le but d'une entreprise justement, gagner de l'argent sauf que dans cas-ci, ça va se sentir de plus en plus dans les rouages du gameplay et du game design global de Destiny. Si on met de côté qu'on est très loin du résultat d'un Space Opéra Open-World gigantesque de ce que souhaitait l'équipe de Bungie - comme beaucoup de jeu par ailleurs-. Destiny a été charcuté il y a un an et demi par l'éditeur selon un développeur sur Reddit (qui a causé les départs de l'équipe de développement de base) pour que nous nous retrouvions dans un prologue qui va être régulièrement nourri à coup de DLC. Un choix éditorial discutable, mais les gars, 500 millions de dollars d'investissement quoi !

Destiny Concept Art 1 [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

Et ça, ça illustre ce qu'on aurait pu avoir en plus. (Concept art de 2012)

Et pourtant, Destiny est un FPS qui se veut être un MMOFPSRPGTAMERE, pour que vous vous retrouviez dans cet acronyme en Capslock, enlevez le mot MMO, parce qu'on en est loin, très très loin. Vous allez saisir le gros problème de ce jeu, c'est qu'il rate le coche de ce qu'il voudrait être. Un MMO on a un aspect communautaire, des quêtes à foison, une liberté d'exploration ect ect. Dans l'univers de Destiny, tout est raté dans le cahier des charges basique d'un monde persistant. Ultra répétitif dans ces mécaniques de game-design, pour les missions et les raids, 75 % du temps le but est d'envoyer votre Spectre (votre compagnon multifonction qui est doublé par Peter Dinklage en VO, cool hein ?) trifouiller des mécaniques qui vont ouvrir des portes, activer des mécanismes, ect. Pendant que votre Spectre joue a inspecter gadget avec les textures de la map, des vagues d'ennemis débarquent, vous les abattez le temps que votre compagnon fasse son business  et vous pouvez continuer, voilà ce qu'est Destiny. On parle beaucoup des quêtes Fedex dans un GTA mais les quêtes dans Destiny sont tout aussi passionnantes qu'un épisode de derreck sous prozac, mais un mystère se profile, j'ai 40 heures de jeu au compteur (grosso modo), pourquoi ? Laissez-moi d'abord balancer mon venin.

Le cercle vertueux de l'ennui

destiny gameplay screenshot mars speeder [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

Les quêtes sont ratées, c'est un fait, la dernière mission est d'ailleurs ridicule, je vous laisserai le découvrir. Destiny laisse tout de même libre cours à votre envie d'explorer les différentes planètes déblocables au fur et à mesure de votre progression (Terre, Mars, Venus, Lune), c'est sympathique, mais on a quand l'impression de jouer dans un Wallpaper Simulator, des décors magnifiques, mais limités par des« RETOURNEZ DANS LA ZONE DE COMBAT »  et vide de sens, car il n'y a pas grand-chose à faire à part tirer sur les ennemis random qui spawn régulièrement, il sert à quoi le speeder ? Alors à part de se déplacer plus rapidement . L'autre grand problème du jeu vient de la communication entre les joueurs, elle est limite au même niveau que celle de la Wii. Je ne sais pas ce qu'a essayé de faire Bungie en coupant la communication comme Nintendo entre les joueurs, probablement les insultes ? Ne pas pouvoir insulter la mère de son voisin, c'est comme boire l'apéro sans trinquer, c'est mal.

E3 2013 BF4 Destiny 4 [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

« Là j'allais faire une blague Random, mais par manque de communication, il n'y aura pas de vanne sur cette étiquette »

Outre l'impossibilité de balancer un « Moverfuqueur » à un joueur lambda, le manque de communication bloque la possibilité de faire des Raids coordonnés avec d'autres joueurs, de partager, de se marrer, bref le manque de communication est une erreur injustifiable surtout quand on veut devenir un MMO, c'est la première fois que je me sens aussi seul dans un jeu multijoueur. Quelquefois j'ai vraiment l'impression d'être dans une cour de récré vide où quatre clampins habillés d'un mauvais cosplay de Master Chief jouent contre des ennemis imaginaires. Un hôpital psychiatrique ? Non, un univers à 500 millions de dollars.

Tirez sur tout ce qui bouge, surtout le scénariste !

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Destiny est un prologue qui pose les bases de l'univers et dans lequel notre héros ou héroïne (ce qui devait pas être aussi compliqué à programmer) va évoluer. L'univers dans lequel nous jouons est notre galaxie dans un futur influencé par une grosse boule blanche qui ressemble aux sucreries dégueulasses que nous mangions étant gosse, vous savez, les fameuses « Couille de Mammouth« , blague à part, le jeu est magnifique, la direction artistique maîtrisé sert grandement à l'univers qui s'en retrouve varié, crédible et on prend réellement plaisir à gambader dans les différentes missions et raids que Destiny nous propose. La pâte de Bungie se fait sentir, qui veut comme à chaque nouvelle IP nous plonger dans un monde rempli de légende, de code et laisser libre cours à l'imagination des joueurs pour créer des histoires annexes, sauf qu'ici, ça va être le joueur d'essayer de remettre les pièces du puzzle de ce que j'appellerai un « Bordel scénaristique » ou un « Accident d'idée ».

Destiny PS4 21 [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

Contrairement à Halo, Destiny rate la coche de captiver le joueur dans une histoire épique, car ici la narration est à la limite de l'incompréhension. Entendons nous bien, ce n'est pas indigeste, c'est jute mal raconté. Tous les personnages, que ce soit de la Reine jusqu'au Spectre, je ne sais pas leurs motivations, ils en parlent mais j'ai rien compris, je sais juste qu'il faut flinguer tout ce qui bouge. Quant bien même Bungie a fait des efforts en proposant un codex qui s'étoffe au fur et à mesure de notre progression, certes c'est un bon point mais il n'est pas disponible dans le jeu, mais sur leur site internet à côté de la gestion des clans et de votre compte, le jeu vous demande presque de jouer à côté d'un ordinateur. On comprendra aisément que le Codex devait être présent dans le jeu mais virer par l'éditeur, sérieusement qui c'est qui va lire dans un jeu de flingue ? Cet accident d'écriture s'explique surtout par le découpage de la première version, les développeurs ont essayé de remettre les pièces pour que ça reste cohérent et un minimum intéressant, sauf que non.

Malgré le fait qu'on retourne sur le principe que l'univers à été volontairement réduit pour qu'on s'abonne à la politique des DLC, j'éspère sincèrement qu'ils vont apporté de l'éclaircissement dans cet univers qui a quand même plus de charme que les autres univers aléatoires moisis dans lesquels je me suis plongé cette année.

On joue, on se plaint, mais on y retourne

Control gameplay Destiny Alpha 31 [LES TEMPS MODERNES] Destiny : Le paradoxe industriel

Le jeu est criblé de défauts, on voudrait que beaucoup de choses changent mais finalement, Destiny arrive à captiver son joueur même si on a l'impression de jouer dans un early access. J'en ai déjà parlé mais graphiquement, le jeu est beau, la direction artistique est inspirée et on prend réellement plaisir à jouer dans cet univers. Le système de loot d'armes et d'équipement tient en haleine le joueur, upgrader son stuff en accomplissant des défis c'est addictif. Même si ce n'est pas au niveau des FPS PC ni des Time Splitters, Goldeneye et Halo (Références consoles), les différents modes de PvP même si le gameplay jouant sur la verticalité de l'action avec les sauts lunaires qui ne sont pas forcément adapté entièrement au level-design mais le plaisir y est, les matchs stylés et très bien rythmées permettent de s'amuser (mais qui ne seront pas équilibré avec les DLC, stuff différent et over cheaté ect),

FPS, Loot ? Je pense que si vous avez déjà jouer une bonne heure au jeu, vous avez remarquer peut être les grandes similitudes avec la licence de Gearbox, Borderlands. Les deux jeux sont dans la même veine, explorer pour looter, looter pour dominer. Je préfére tout de même Destiny en tout point et même je trouves que le gameplay est plus dynamique, on ressent plus le sentiment d'être le personnage plutôt que de jouer un personnage et ça c'est excellent en terme d'immersion.

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Il y a plein de choses à améliorer, c'est sûr, il est loin du résultat que Bungie aurait souhaité, ni d'un AAA ambitieux, trop bridé, trop consensuel, on reste dans un jeu sans aucune prise de risque, mais je l'aime, car il est bourré de promesse et c'est probablement le jeu online que je vais squatter le plus en 2014-2015 comme je l'avais fait l'année dernière avec GTA Online, le hic, c'est que j'ai pas d'amis pour jouer en exceptant Greyfox donc le jeu reste à faire entre potes, sinon on s'emmerde un peu dans l'espace seul, demandez à Bullock, c'est pas jojo.

Bridé, vide et répétitif, Destiny part avec de sérieux handicaps pour les joueurs pointilleux, les haters vont détester, mais ce jeu mérite finalement qu'on s'y attarde malgré sa position de cul entre deux chaises, je l'aime personnellement, car il est bourré de promesse qu'ils vont certes sûrement comblé à coup de DLC, mais c'est probablement le jeu Online auquel je vais m'attarder jusqu'à fin 2015 et je vous conseille vivement de vous plonger avec moi et mon vaisseau leaderprice manger du loot dans une fête de sosie. Il rate ce qu'il voulait entreprendre (MMOFPS) mais réussit en tant que jeu FPS en ligne. Problème d'ambition et de moyens, dommage.

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