Après le top du jeu en 2012, voici venir la version cinématographique. Etant fort aidé par la magnifique carte UGC illimité, avec 54 films cette année au compteur je peux dire qu'elle a été rentabilisé. Une année en dents de scie pour ma part, avec des chouettes surprises et des grosses déceptions, et surtout une pauvreté du côté des films à Oscars qui d'habitude nous gratifie de petites perles. Enfin, pour ma part, je suis tout de suite beaucoup plus bon public et moins objectif que dans le jeu vidéo. 

Pour moi, le cinéma est avant tout un média de divertissement. Si le film me divertit pendant toute sa durée, je considère qu'il a déja fait 70% de son boulot. Après, on prend du recul pour voir ce qui nous as plu, ce qu'on a détesté, en essayant d'être moins subjectif, mais c'est compliqué, il y aura toujours (tout comme le jeu) des gens pour dire que c'est de la merde, ou inversement. Et comme le jeu vidéo, on a droit cette année à de véritables déferlements d'injures sur des films attendus, notamment le dernier Batman que beaucoup de monde en a parlé en mal alors qu'objectivement, le film est très bon. Mais cette magie de croire au cinéma, d'arrêter de noter toutes les petits incohérences pour se concentrer sur le propos du film, se perd de plus en plus. Un film comme l'Odyssée de Pi est presque une bénédiction tant il est complètement dans cette mouvance...

 

Le blockbuster de l'année
Dark Knight Rises

Entre Avengers et le dernier Batman de Nolan, la lutte a été rude. D'un côté le fun décomplexé de Marvel, de l'autre la noirceau et le sérieux de DC Comics. Pour ma part, mon choix se portera sur la fin de la trilogie de Nolan, bien qu'Avengers a clairement fait son boulot et que je me suis éclaté dans la salle. Mais Dark Knight Rises, non sans défaut, parvient à créer et à conclure une mythologie, un univers brodé sur trois films, tout en créant de véritables personnages, épais, émouvants, et Bane rentre dans ce carcan sans difficulté. Même si la fin m'a vraiment frustré en reléguant Bane à ce qu'il ne devrait pas être et réduisant presque tout ce qui a été dit avant, le film est de grande qualité, les acteurs impeccables et la fin conclut la saga avec brio.

Un excellent cru, long mais passionnant, avec une vraie histoire qui rend le blockbuster plus appréciable (ceux qui la critiquent feraient mieux de revoir des films comme Transformers pour se rendre compte que ce genre de blockbuster fait du bien à l'industrie). Evidemment, le côté noir des héros, c'est un effet de mode grandissant (même Skyfall a un côté Dark Knight). Et comme tout effet de mode, il y a toujours des détracteurs qui verront cette noirceur qui influe le cinéma comme un point négatif en prétextant que c'est un défaut parce que tout le monde l'utilise. Pas vraiment convaincant.

 

 

Le film fun de l'année
La Cabane dans les Bois 

Grosse surprise que ce petit film passé un peu inaperçu. J'attendais vraiment de voir, le film capitalisant à fond sur l'effet de surprise que provoque la pellicule. Effectivement, le scénario réserve bien des surprises, et a le mérite d'amener ça tranquillement, doucement, tout en réussissant à créer une mythologie absolument jouissive, dans l'esprit d'un Buffy (normal, c'est du Whedon). La cabane dans les bois n'est pas un film de série Z, ce n'est même pas une parodie ou un pastiche. C'est un film à part, un film qui a l'intelligence de s'amuser avec les codes tout en réussissant à créer son propre univers autour de ça. Le film est gore, drôle, malin, s'amuse avec le spectateur et en profite totalement. Le film arrive même à briser une sorte de quatrième mur, en utilisant les clichés pour faire réagir le spectateur et le placer aux commandes d'un film d'horreur.

C'est vraiment bien trouvé, bien utilisé, et il s'en sert allègrement jusqu'à une seconde partie où tout échappe à tout contrôle et où on plonge dans le WTF délicieusement sanglant, avec en prime une guest star de luxe. Le film n'a pas eu énormément de succès, mais un petit succès d'estime, surtout qu'il est sorti en même temps qu'Avengers. Mais la fin abrupt permettra au film de ne pas connaître de suite bidon, et c'est tant mieux!

 

 

Le film de l'année que j'ai dû voir deux voir pour me rendre compte que ça défonçait
Le Territoire des Loups

Film complètement sous-estimé de Joe Carnahan, The Grey en VO (plus crédible par rapport au sujet) raconte l'histoire d'un homme travaillant comme chasseur dans une grande entreprise et qui prend l'avion avec ses collègues en Alaska pour les vacances. Sauf que l'avion se crashe et les survivants se retrouvent en pleine nature et en plein territoire de loups, qui vont les traquer pour défendre leur tanière. Liam Neeson incarne le personnage principal, celui qui va guider le groupe pour survivre au froid et à leur prédateurs. Il faut dire ce qui est, le film possède une réalisation impeccable, un jeu d'acteurs très juste et une narration exemplaire. On prend plaisir à suivre cette équipe de bras cassés tenter de survivre à cette nature sauvage, où ils doivent se dépasser pour reprendre les rênes de leur vie et retrouver leur instinct pour résister aux loups. Loups qui d'ailleurs sont ici d'horribles monstres, aux allures féroces, sans pitié, dont la peur des hommes augmentent leur agressivité.

C'est dommage qu'il soit passé aussi inaperçu, je l'ai vu une première fois au cinéma en voyant toutes ses qualités mais sans être dans de bonnes conditions. C'est en le revoyant en Blu-Ray il y a peu que j'ai pu reconnaître que c'est un des meilleurs films de 2012: violent, brutal, sans pitié. La bande-annonce laisse présager un film d'action, mais le film raconte surtout l'histoire d'homme luttant pour leur survie, se raccrochant aux souvenirs de leurs vies passées, de leurs proches, de leurs enfants ou de leur femme. Un grand film.

 

Le film que j'ai regretté d'avoir vu
The Bourne Legacy

Quatrième épisode de la saga Jason Bourne, j'y allais sans être un gros fan de la saga, mais sans détester non plus. En sortant de la salle, je me suis rendu compte que c'était un des films où je m'étais le plus fait chié au cinéma. J'avais franchement hâte que ça se finisse. Je n'avais pas décidé de le couler, mais le film m'y a obligé pour plusieurs raisons. D'abord, parce que le film ne parle qu'aux gros fans de la saga. Ayant vu les trois premiers épisodes il y a un petit moment, la première partie du film revient pas mal sur ces évènements, en y accordant une importance et en jouant des effets dramatiques. Problème, je comprenais un quart de ce qu'il parlait, me retrouvant pour la première fois complètement largué dans un film, et j'ai senti qu'il me prenait pour un con. C'était des scènes comme "tu te rappelle de machin-bidule?" "Ah oui, c'est affreux ce qui lui est arrivé..." Et dans mon siège, je cherchais désespéremment qui était machin-bidule. Tout ça pour mettre du temps à démarrer, jonglant entre les scènes chiants de bureau, et les scènes chiants de Jérémy Renner dans la neige. Ça démarre enfin un peu, sans rendre l'histoire plus intéressante. 

Mais le summum est arrivé à la fin (désolé ça va spoiler). Lorsque l'agence a tout tenté pour tuer l'espion, et qu'il a réussi à s'échapper, le bougre part en bateau sans se préoccuper de faire tomber l'agence, alors que c'est la raison qu'ils invoquaient pour le faire disparaître! En somme, s'ils lui avaient fichu la paix, ça aurait été pareil. Bref, un film qui ne sert ABSOLUMENT A RIEN, et que je déconseille à tout le monde.

 

Le film qui loupe de peu le top 5
Les bêtes du Sud sauvage

Apparemment, c'est la petite sensation du moment, le film unanimement salué par la critique. Je dois avoué que je n'en avais pas entendu parler jusqu'à ce que j'ailles voir le film, c'est simplement un pote qui a beaucoup aimé. Et j'ai aussi été séduit, tout simplement. L'histoire suit les aventures de HushPuppy et de son père, en Lousiane dans le bayou, dans un petit coin que les habitants appellent le Bassin. Séparé de la ville, ils vivent heureux, dans la précarité, mais toujours dans la joie d'avoir l'essentiel et vivent d'amour et d'eau fraîche. Lorsqu'une tempête provoque des inondations, les survivants tentent de survivre tant bien que mal, tandis que le père veut protéger sa fille plus que tout. La véritable révélation du film, c'est évidemment la gamine qui joue Hushpuppy. Naturelle, craquante comme tout, c'est un vrai rayon de soleil à chacune de ses apparitions.

L'histoire est raconté par sa voix-off, et on découvre le monde sous les yeux d'un enfant, un enfant persuadé que le réchauffement climatique va provoquer la réapparition des aurochs, créature imaginaire représenté dans un style très Gondry du plus bel effet. On y voit un monde réaliste mais bercé par les illusions de cette petite fille, coincé dans un monde moderne qu'on ne verra qu'anonymement. Le film ne se base pas sur le scénario, plutôt classique, ni la réalisation avec beaucoup de "shaky cam", mais prolonge cette atmopshère particulière et arrive à émouvoir avec aussi peu de personnages. 

 

La déception de l'année
Prometheus

Comme beaucoup de monde je crois. Ridley Scott a tenté de convaincre son monde en retournant à la SF qui l'a rendu célèbre (Alien et Blade Runner quand même), mais à force de vouloir cycler la saga Alien, Scott s'est fourvoyer dans son histoire et en a tiré des grossière erreurs difficilement pardonnables. Autant je pardonnes aisément des incohérences dans Dark Knight Rises quand ça ne flingue par la globalité du film, autant quand ça commence à devenir n'importe quoi dans la progression, dans les personnages et leurs personnalités, ça devient dangereux. Je me suis posé plein de questions dans Prometheus, j'avais clairement l'impression de voir un film-gruyère, coupé de beaucoup de morceaux qui aurait rajouté un semblant de crédiblité à tout ça.

Même si sa réalisation est comme d'habitude honnête (jamais été super fan de Scott, j'ai toujours préféré ses "petits films" comme Thelma et Louise ou Les Associés), sa direction artistique reste somptueuse, pas de doute là-dessus. Et ça rend le film encore plus frustrant qu'il aurait pu être quelque chose de grand. Encore une fois, la fin se pose presque en "tout ça pour ça", avec beaucoup de questions et aucune réponse, le film ayant été écrit en saga, mais sans prendre en compte qu'un film s'écrit d'abord en un tout et non pas en la considérant comme une partie de quelque chose. Du coup, on a un désagréable goût d'inachevé qui restera collé sur la langue pendant un long moment.

 

Le rattrapage de l'année
L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

J'ai rattrapé pas mal de culture cinématographique cette année, et l'énorme claque a été le film d'Andrew Dominik sur la vie et la mort de Jesse James. Western crépusculaire sans concession, j'avoue que la première peur avant de voir le film a été de m'emmerder, le film ayant cette réputation. Heureusement, en quelques minutes j'ai été complètement sous le charme. Musique, acteurs, réalisation, histoire, photographique, si j'étais pas du tout objectif, je pourrais dire que c'est parfait, et je le dirais, tiens! J'ai rarement vu des simples séquences de dialogues aussi excellentes, bien écrites et bien joués. Casey Aflleck est sublime dans la peau de ce grand timide fan de Jesse James, tentant de se croire courageux, mais n'ayant jamais eu la même foi que son mentor. Brad Pitt est excellent en Jesse James qui doute de lui et de son entourage, de ce qu'il doit faire, de ce qu'il doit sacrifier.

Bref, le film a été un choc, de bout en bout, et qui le place dans mon top personnel sans difficulté. Je recommanderais Cogan aussi, du même réal, moins bon, mais tout aussi délicieux et visuellement très sympathique, même s'il n'a clairement pas la même ambition. Mais je retiendrais l'une des lignes de dialogues de Cogan: "L'Amérique n'est pas un pays, c'est un business."

 

 

Les blockbusters ratés de l'année
La colère des Titans...

Comme d'habitude, dans les blockbusters, on a d'un côté ceux qui réussissent, même sur la critique comme Dark Knight, et ceux qui misent sur le spectaculaire et l'absence de neurones. De ce côté, La Colère des Titants remporte une sacré palme. Le premier épisode était déja ahurissant de nullité, mais le second va encore plus loin grâce à une mauvaise réalisation (le montage m'a fait croire à plusieurs reprises que le gamin du héros était mort). Bref c'est mauvais.

Dans le tas, on peut facilement mettre Battleship aussi, qui remporte la palme du Lens Flare à tous les étages. C'est absolument ignoble, irregardable par moments, et malgré une plutôt chouette première bataille qui se laisse regarder, le reste est vraiment navrant, clairement dans la mouvance de Transformers (même si le 3 reste une perle dans le genre). 

On pourra aussi citer le remake de Total Recall qui souffre du syndrome SF: on découvre l'univers sur les premières minutes, on se dit que c'est chouette avant de tomber dans de l'action bas de plafond qui n'apporte pas grand chose. Et qui se permet des clins d'oeils pas toujours du plus bel effet à l'original.

 

 

La comédie de l'année
Mais qui a re-tué Pamela Rose?

En regardant ma liste, je dois admettre que le nombre de comédie est assez réduit, encore moins dans les films français. Mais j'ai retrouvé foi à la vision de cette suite de Pamela Rose, supérieur au premier, et renouant avec délice à la comédie complètement absurde, symbole d'une époque des Nuls désormais révolu et dont la comédie française sombre dans un classicisme déplorable (même le Marsu de Chabat est peu reluisant). Evidemment, le re-meurtre de Pamela Rose n'est qu'un prétexte pour suivre une histoire plus complexe (?), où on retrouve de nouveaux personnages tout aussi abrutis, de Laurent Laffite, sosie officiel de Michel Leeb jeune et changeant de coiffure toutes les cinq minutes à Omar Sy en garde du corps présidentiel potentiellement homo en passant par Audrey Fleurot, la jolie rousse d'Intouchables. 

Bref, une belle collection de personnages, dans un film bardé de références et rappelant les glorieuses heures des Nuls. Un humour absurde, loufoque, où s'enchaînent les bons fous rires et où on sent la bonne humeur sur le tournage de ses scènes complètement débiles. C'est parfois un peu longuet dans les vannes, mais il y a l'air d'avoir énormémen de références plus subtiles. De la bonne comédie potache qu'il manque vraiment au cinéma français.

Dans le lot des comédies, je recommanderais aussi Starbuck ou Ted, deux bonnes comédies qui fonctionnent toutes seules.

 

Le film d'une grande saga mais dont je préfère la préquelle qu'ils viennent de sortir
Le Hobbit

Le film bénéficie de quelque chose de particulier. N'étant pas un gros fan de la première trilogie de Jackson, notamment à cause de grosses longueurs, de personnages horripilants (Arwen!) et que les grosses batailles pour la survie de l'humanité commençaient à me saoûler, j'attendais de savoir si le Hobbit serait plus proche de la Communauté de l'Anneau, l'épisode que je préfère, car plus intime, avec une aventure plus épique plus chouette à suivre. Bonne pioche, ce Hobbit se situe allègremment dans cette case. J'avais peur de la durée du film, mais c'est vraiment très bien passé, je n'ai pas vu d'énormes longueurs pénibles, et l'histoire se concentre vraiment sur cette compagnie des Nains, sur Gandalf et donc Bilbo, incarné par le cool Martin Freeman. Plus burlesque, plus bon enfant, le Hobbit est plaisant à suivre car il ne s'embarasse pas de grands espaces, de grandes batailles ou d'enjeux mondiaux.

Non, il se contente de poursuivre son aventure, sans multiplier les points de vue, et offre même de chouettes séquences bien épique, notamment avec Thorin, le chef nain décidemment bien classe. J'ai vraiment retrouvé cet esprit de films d'aventures car Jackson a ce sens du spectacle dans sa réal et la séquence dans la caverne des gobelins ressemblerait presque à un jeu vidéo. La longue scène entre Bilbo et Gollum est absolument géniale, et permet de se rendre compte que oui, Weta est encore le maître dans la fabrication d'un personnage full CG, de même que le reste des personnages CGI, de grande classe. Bref, un film que je prendrais plaisir à revoir!

 

Mon Top 5

Number 5
Les Enfants Loups, Ame & Yuki

En cinquième position dans ce top se trouve un merveilleux film d'animation. Hosoda, déja responsable des très chouettes La Traversée du Temps et Summer Wars (ainsi que d'un film One Piece que je recommande), plonge le spectateur dans un Japon moderne où un homme-loup s'éprend d'une jeune femme, qui tombe enceinte par deux fois. Lorsque le père disparaît, la mère et ses deux enfants-loups quittent la ville pour vivre dans une maison de campagne où ses deux enfants pourront s'épanouir en paix. L'histoire est splendide, surtout en voyant cette mère tentait tant bien que mal de s'adapter à cette nouvelle vie et au fait d'élever ses enfants particuliers sans que le père lui ai expliqué quoique ce soit. Du côté des enfants, ça sera à eux de savoir s'ils veulent aller du côté des humains ou du côté des loups. Chacun y voit ce qu'il aime, ce qui l'aspire à avoir une vie rêvée, et leur mère est présente pour appuyer leurs choix, même si certains seront difficiles et délicats.

Ces Enfants Loups respirent la fraîcheur, de part une histoire passionnante et des personnages éclatants de couleur. Le style particulier d'animation d'Hosoda sied à merveille à ce film et il délivre un film touchant, plein d'émotions, avec des thèmes beaucoup plus adultes qu'on pourrait le croire, mais arrivera à intéresser les enfants. Un film universel, qui rappelle par moment Totoro, et qui est franchement dépaysant. Un film qui fait du bien.

 

Number 4
L'Odyssée de Pi

Pi se retrouve donc sur un canot de sauvetage avec un tigre. Il va devoir trouver un moyen de survivre et de cohabiter avec le prédateur. Ça ne se fera pas sans heurts, et le film permet d'utiliser cette situation pour proposer un visuel splendide, en haute mer, aux couleurs bariolés qui ne pourront pas plaire à tout le monde. Mais un peu de couleur dans ce cinéma parfois un peu morne, ce n'est pas franchement désagréable. Ça fait même du bien, parce que cette histoire est une histoire de croyance. Car elle est incroyable, cette histoire. Il lui arrive des choses surprenantes, ahurissantes. Va-t-on choisir d'y croire?

Plus que l'histoire en elle-même, le film se pose sur un cinéma actuel et est complètement dans la modernité. A l'heure où les films sont de plus en plus réalistes et où un Dark Knight Rises se fait enflammer parce que Batman marche sur de la glace, l'Odyssée de Pi arrive à point nommer: le cinéma est là pour faire rêver, pour donner l'envie aux gens. Le cinéma est un monde fantasmée, un univers onirique où tout est possible. L'Odyssée de Pi traite de ça, de savoir si une telle histoire va accrocher les gens ou non parce qu'elle est tellement incroyable, tellement onirique et colorée que les gens se demanderont "Pourquoi?" Et pourquoi pas? Ça a tellement plus de sens de cette façon, et même si j'avais peur que le film s'en sorte en gloubiboulga mélo, il n'en est rien et évite même les ficelles faciles. Et techniquement, les animaux font partie de ce que j'ai vu de mieux en CGI. Un beau, un grand film, un voyage onirique, un fantasme du cinéma.

 

Number 3
Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare

Je m'attendais pas à trouver un tel film dans le top 5, mais ça a été un véritable coup de foudre de cette année, une histoire incroyable. Je dois avouer, je n'étais pas plus emballé que ça, même après la vision de la bande-annonce. Ça ressemblait à une comédie classique américaine récente, avec des gens qui pètent un câble et qui prennent de la drogue. Oui, parce que dans la majorité des comédies américaines du moment, les persos prennent de la drogue pour assurer un minimum la séquence drôle du film, et pour être "in". Fin du monde oblige, on assiste dans la première moitié du film à des personnes qui se lâchent complètement et qui profitent de leurs derniers instants pour faire n'importe quoi: des shoots d'héroïnes (nous y voilà), faire boire de l'alcool à des enfants ou des partouzes dans des restaurants. 

 On savoure ces petits instants grâce à deux acteurs géniaux. Steve Carrell garde son côté sobre et blasé qui marche si bien pour un film du genre et qui permet d'apprécier encore plus ces petits instants de joie qu'il montre. Keira Knightley, quand à elle, joue une femme joliment délurée, craquante comme tout, et dont on tombe amoureux à la fin du film tellement elle joue avec justesse, cette femme amoureuse des vinyles et qui se révèle émouvante lors de cette scène au téléphone avec sa famille. Deux personnages avec d'autres acteurs secondaires tout aussi bons, et qui jouent avec les clichés du genre en nous surprenant, jusqu'à un final fantastique. Surprenant, beau et émouvant. 

 

Number 2
Looper

Looper est ce qu'on appelle une jolie surprise. Au diable les gens qui fustigent sur le plagiat/copiage de multiples références SF en tête, Looper n'est pas un remake/suite/adaptation que l'on voit débarquer en masse. Et le film propose un univers qui essaye de s'imposer. Rien que pour ça, le film mérite d'être vu, pour ce côté rafraîchissant que beaucoup ont l'air d'oublier, parce que c'est toujours mieux de cracher sur les nouveaux qui ont l'air (à tord) de copier sur leurs aînés. Evidemment, on a des inspirations. Mais quel film "original" de nos jours n'en a pas? Trouvez dix films de SF/fantastique qui n'est pas une adaptation/remake/suite et dont personne n'a jamais rien redit sur "il a copié sur machin" et on en reparle.

Looper, ça raconte l'histoire d'un mec antipathique, égocentrique, égoïste au possible, qui tente de tuer sa version du futur parce qu'il fout le bordel. Manque de bol, son lui du futur possède les mêmes défauts cités ci-dessus, sauf pour le côté égoïste parce que la raison de sa venue est loin d'être égoïste. Mais cette raison va le conduire à commettre l'un des grands tabous du cinéma, une action que l'on voit rarement au cinéma et qui est ici parfaitement représenté, sans que ce soit gratuit. Cela permet de bien mettre en avant toute la détresse du personnage de Bruce Willis, qui trouve ici un très joli rôle. Le film a évidemment des incohérences, mais contre toute attente, et avec du recul, il se révèle être un des films de cette année que je prendrais énormément de plaisir à revoir, rien que pour ce côté rafraîchissant que je n'avais pas eu depuis un moment. 

 

Number 1
Skyfall

Le numéro one, c'est celui-là. Un James Bond. Bardé de défauts dans son histoire, dans sa narration parfois, mais il a une plastique impeccable, une richesse de personnages et une réal enlevé et franchement classe. Roger Deakins, directeur de la photo attitré de Mendès, s'est clairement fait plaisir et le film est un bonheur pour la rétine. En témoigne toute la séquence dans l'immeuble au néons en Chine, époustouflante de bout en bout, jouant sur le découpage des personnages et les contre-jours avec une classe indéniable. Ou encore les landes écossaises éclairées par des flammes dans une couleur chaude plongée dans l'obscurité. Très clairement, on sent toute la beauté plastique du film et ce Skyfall vaut déja le coup rien que pour ça.  

La confrontation entre James et le méchant est réellement palpable et ne se résume pas juste à sauver l'Angleterre, mais parvient à arriver à quelque chose de plus personnel. On explore beaucoup cette dualité entre le devoir d'un agent envers son pays et ce qu'il doit sacrifier, couplée avec la maternité de M, déja bien présente dans les précédents films mais utilisé ici avec justesse. Daniel Craig confirmera les fans et les détracteurs, toujours excellent dans cet agent bestial, qui n'est autre qu'un soldat au service de sa nation (finalement plus proche des romans). On prend un réel plaisir à suivre l'histoire, où Bond ne passe pas les scènes d'action à exploser des bases militaires, mais prend le temps de poser son action et ses courses-poursuites avec une maestria d'enfer. Et un générique ultra-classe.

C'est peut-être pas le film de l'année pour beaucoup, mais ce Skyfall est pour moi une magnifique représentation du cinéma: une bonne histoire, une épaisseur supplémentaire pour Bond, un film qu'on prend réellement plaisir à regarder pour son visuel et une certaine ligne directrice des autres Danield Craig où Bond est simplement humain et aura plus de mal à décimer une base militaire entière que dans les autres, parce que la saga entre dans une phase réaliste de la même façon qu'un certain Batman, n'en déplaise aux réfractaires. Un Bond cru, tout simplement.

 

Le reste du cinéma en 2012

Le film qu'on oublie un peu parce qu'il est sorti en début d'année: Millenium
Il passe un peu inaperçu, n'a pas eu énormément d'entrées, mais le film est très bon, et mérite qu'on s'y intéresse.

Le film qui fait partie de mes bonnes surprises: Chronicle
Sorte d'Akira petit budget, Chronicle est peut-être le premier film qui explore le concept du "found footage" avec autant de classe, démultipliant les points de vue sans jamais sortir de son propos. Ça permet d'enlever beaucoup de contraintes et sert véritablement le film. A voir.

Le stop-mo à voir: Paranorman
Il y a Pirates de Aardman qui est très bon aussi, mais j'ai préféré l'Etrange Pouvoir de Norman. Plus jouissif, plus référenciel, avec une dernière partie surprenante, ce Paranorman est un vrai hommage au genre, en plus d'être magnifique.

Le film du réal que j'apprécierais jamais: Moonrise Kingdom
Beaucoup ont aimé, je ne réussis toujours pas à accrocher. Seul Fantastic Mr Fox est une bénédiction à mes yeux, mais ce côté théatral, ce côté renfermé du jeu d'acteurs, où on a toujours l'impression qu'ils se bloquent pour jouer comme Anderson le veut, me dérange. J'ai franchement du mal.

Le film d'animation à éviter: l'Age de Glace 4
J'ai jamais été un énorme fan des Ice Age, reposant trop leur succès sur le personnage de Scrat, mais là, c'est le ponpon. En plus d'être visuellement limite, le film repose sur un scénario de série télé (la fille qui défie l'autorité, le père qui veut sauver sa famille) absolument ignoble, indigne d'un film, et est vraiment lamentable. C'est d'autant plus dommage que le studio cartonne en animation pure, mais il faut vraiment qu'ils trouvent un bon scénariste.