Comme l'année précédente, voici l'heure du bilan d'une année qui a permis aux jeux plus timides de sortir du lot face à une concurrence AAA en petite baisse par rapport à l'année dernière. Et surtout par rapport au début de l'année prochaine qui n'a jamais été aussi folle - Metal Gear Rising, Gears of War, Metro Last Light, Last of Us, Bioshock, GTA V et j'en passe - et qui est le signe quasi certain que la nouvelle génération arrivera en fin d'année prochaine.

Mais cette année a eu droit à de jolies perles et des tendances beaucoup plus disgracieuses, dont je ne reviendrais pas dessus. 2012 a surtout été l'année où les jeux démat' ont connu une sorte de consécration avec beaucoup d'entre eux qui ont ravi la place dans le coeur de beaucoup de joueurs en proposant des expériences différentes et culottés, choses qu'ont du mal à proposer les gros studios. Je commencerais donc par des petits prix spéciaux avant de terminer par mon top 5 personnel (qui n'est pas si original, mais bon).

Le petit plaisir de l'année, mais qui commence à sentir le moisi
Assassin's Creed 3

J'ai pris beaucoup de plaisir sur cet épisode, je ne peux pas le nier. L'introduction m'a complètement emballé et les cinq premières heures de jeu, qui permettent de rentrer beaucoup plus dans l'histoire, m'ont vraiment charmé. C'est d'autant plus rageant que la série retombe sur du classique par la suite, même si parcourir Frontière est clairement plaisant: sauter de branche en branche, tendre des embuscades, monter des collines enneigées avec difficulté pour tomber sur un troupeau de cerfs qui n'attendent qu'à être attaqués.

Malheureusement, j'ai vraiment eu l'impression que cet épisode était vraiment l'épisode de trop. Notamment sur cette volonté de rendre le jeu de plus en plus accessible en limitant les actions au maximum. Parmi les choses aberrantes, deux m'ont marqué: l'impossibilité de s'accroupir n'importe où, et celle de ne pas pouvoir tirer quand on veut, où on veut, seulement dans les cibles désignés. Une incohérence complète, inexplicable, qui aurait pu passer si le jeu ne demandait pas au joueur par moment des actions dont on en ressent le besoin, comme ce passage d'infiltration où on peste lorsque Connor se déplace droit comme un piquet entre deux fougères, se faisant repérer sans problème. Ajoutons à cela des bugs plus ou moins importants mais inévitables et une méta-histoire que je n'arrive plus à suivre, n'étant clairement pas assez impliqué. Un comble: on tente de trouver un point d'entrée avec ce troisième épisode, et j'ai l'impression que la méta-histoire ne trouve sa saveur qu'en connaissant l'univers sur le bout des doigts.

Reste que parcourir l'univers est toujours aussi grisant, que les batailles navales décrochent la mâchoire et que l'histoire de Connor est plutôt sympa à suivre. Revelations reste toujours mon préféré, et celui-ci reste mon petit trip de l'année, comme les années précédentes, mais j'émets un bémol, un point à surveiller pour les épisodes futurs.

> Voir la chronique complète "Danse avec les loups"

 

Le jeu vraiment chouette, mais à qui il manque une vraie histoire
Dishonored

Un de mes jeux préférés de cette année, que j'ai même recommencé une deuxième fois dans la foulée pour tester plein de nouvelles choses, c'est dire! Le jeu est grisant, bien foutu, et bénéficiant d'une direction artistique absolument somptueuse, une des meilleures que j'ai vu ces dernières années. Le niveau du bal est une baffe monumentale et probablement un des plus beaux trucs que j'ai vu cette année. Et les mécaniques de gameplay répondent à merveille, jonglant avec les pouvoirs tout en ayant une liberté de mouvement assez ahurissante. Même si le jeu est définitivement trop court, la multitude de chemins pendant le jeu force le joueur à expérimenter et à y revenir pour découvrir d'autres façons de faire.

Malheureusement, et c'est ce qui lui porte un peu préjudice, c'est son scénario. L'histoire de vengeance peut fonctionner (même si ça devient un classique dans le jeu vidéo). Le souci, c'est qu'entre les missions, les séquences de dialogue entre les personnages n'ont pas réussi à m'émouvoir et j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages comme je l'aurais dû. Résultat: lors des scènes importantes qui demandent un minimum d'empathie vis-à-vis des personnages que vous rencontrez, les choix à faire ont beaucoup moins d'impact et ne m'ont pas demandé beaucoup de réflexion, car je n'arrivais pas à m'y impliquer. Autant le jeu aurait pu avoir un scénario basique et se concentrer sur le gameplay, autant ici on sent leur volonté de s'émouvoir et de réagir face aux personnages, mais la sauce ne prend pas, la faute peut-être à un manque de scènes fortes ou du rythme trop hachés entre missions et retour à la base pour faire avancer l'histoire. Reste que le jeu est clairement un indispensable de cette année, même s'il manque un peu de challenge, l'univers et le gameplay libre suffisent à s'en réjouir aisément.

> Voir la chronique complète "De cape et d'épée"

 

La déception de l'année
Dragon's Dogma

J'en ai pas mal parlé sur le blog. Ça fait un moment que j'ai une dent contre Capcom qui réussit à bousiller des projets qui auraient pu être vraiment chouette. Mis à part les jeux de baston, Capcom décide depuis plusieurs années de singer l'Occident et ne cesse de tenter de rentrer dans la mêlée avec plusieurs jeux divers. Cette année nous avons eu droit à une copie de Gears of War avec Resident Evil 6 (pas fait le jeu mais la démo m'a suffi), et à un ersatz de Skyrim avec Dragon's Dogma. En testant la démo, j'étais tombé sous le charme du système de combat: dynamique, épique, plutôt bien fichu et complet, ce combat contre le griffon avait remporté mon adhésion direct. Jeu complet en main, le soufflé retombe comme un dragon vaincu au combat. Le design globale est quand même sacrément moche (j'espérais un peu dans la démo mais non) et vraiment générique dans tous les sens (mis à part peut-être les monstres avec ce petit côté Harryhausen), beaucoup beaucoup d'allers-retours dans des niveaux similaires qui montrent une équipe vraiment feignante (peu de téléportation, pas de montures, donc principalement à pied, histoire de bien durer le jeu).

Bref, une vraie purge que j'ai quand même terminé jusqu'à la fin avec un boss final absolument abominable (ça rame, c'est pas terrible et la caméra se retrouve étrangemment proche du héros, ce qui rend le combat encore plus pénible). Une grosse déception, avec des idées de gamedesign qui aurait pu être bien (le côté aventure, la nuit noire) mais qui rendent le jeu juste pénible (on se contente finalement d'attendre que le jour se lève, vu que tout le monde dans cet univers arrive à vous voir dans le noir, y compris les archers ennemis, sauf vous). Bref, une volonté de rendre le jeu plus difficile mais qui le rend plus lourdingue. Le système de pions est par contre vraiment bien fichu, et les combats gardent une sacré patate, seuls points qui m'ont poussé à aller jusqu'à la fin. Mais sinon, c'est pas folichon.

> Voir la chronique complète "Le soufflé du dragon"

 

Mon jeu de chevet de l'année
FTL: Faster Than Light 

Découvert sur le tard, testé rapidos avec le tutorial, j'en attendais pas plus que ça, et c'est devenu mon petit jeu que je fais pendant ma pause du midi entre les heures de boulot. Rapide à prendre en main, bien plus riche qu'il n'y paraît, ce jeu d'exploration spatiale est une petite merveille d'imagination et d'aventure. Le jeu en texte fait très "livre dont vous êtes le héros", avec ces situations où vous devez choisir entre plusieurs options, ces galaxies à explorer jusqu'au dernier pour arriver avant la flotte rebelle que vous devrez affronter dans une dernière bataille. Le jeu vous demande de gérer votre vaisseau avec votre équipage plus ou moins fourni, et chacun des pièces de votre vaisseau renferme un élément indispensable au bon fonctionnement - les moteurs, l'oxygène, la fermeture des portes... Lors des combats, la stratégie vise à gérer le mieux son énergie et d'attribuer des cases dans les endroits les plus importants: voulez-vous jouez sur la défensive en laissant les drones faire le boulot et en mettant le maximum d'énergie dans les boucliers? Ou préférez-vous attaquer de front en larguant des missiles quitte à ne plus avoir d'énergie dans le moteur et encaisser les coups sans avoir la possibilité d'esquiver les tirs? Le vaisseau s'améliore au fil des éléments que vous récupérez et on va de surprise en surprise.

Même en facile, je ne suis toujours pas arrivé au boss final, la faute à des évènements parfois trop aléatoires qui vont d'une récompense incroyable à la perte essentiel d'un membre d'équipage, sans qu'on puisse faire grand chose. On a aussi le risque de tomber sur un vaisseau surpuissant en plein milieu d'un soleil qui vous fera battre contre des incendies à bord et des intrus qui se téléportent dans votre vaisseau. Bref, la frustration peut pointer le bout de son nez, mais ça serait dommage de louper pour moi un des meilleurs jeux de cette année 2012.

 

Le jeu fun de l'année
Sleeping Dogs 

Je l'attendais vraiment pas, celui-là. Un GTA-like à Honk-Kong qui permet de mélanger le côté libre de GTA et le système de combat d'un Batman, ça peut faire peur. Heureusement, le jeu est frais, vivant, très arcade et permet de s'éclater dans tous les sens, surtout avec ce système de combat vraiment réussi et infiniment plaisant à faire, par les multiples subtilités du gameplay et le côté nerveux des affrontements à mains nues. Le kung-fu y joue pour beaucoup, et mine de rien, on ne voit pas ça si souvent dans le jeu vidéo, ce qui donne un côté vraiment rafraîchissant au jeu, malgré son scénario sympathique mais pas extraordinaire, celui du flic infiltré dans les triades.

Néamoins, le petit bémol vient des missions scénarisés qui ont du mal à de distinguer entre combats à mains nues, combats au flingue et poursuite de voitures, certaines sont vraiment flagrantes et enchaînent les trois dans un ordre différent à chaque fois. Mais ça serait dommage de se priver du gros fun du jeu, ce côté décomplexé, ces situations où on explose des voitures sur l'autoroute en tirant dans les pneus et en les voyant voler à plusieurs mètres du sol, ces situations où on saute de moto et une seule balle suffit à faire exploser n'importe quelle voiture. Le jeu est plus condensé et plus court qu'un GTA, même dans ces quêtes annexes, mais personnellement, je suis plutôt content que ça ne s'éternise pas trop avec des missions trop répétitives. Pour moi, c'est un bon point.

> Voir la chronique complète "Un vrai crime qui a du chien"

 

 

Le jeu qui n'est pas Blood Money 2 mais qui est bien quand même
Hitman Absolution

Probablement le jeu que j'attendais le plus en cette fin d'année, en tant que fan absolu de Blood Money tout en sachant que ça ne sera pas la suite de Blood Money. Ce qu'il n'est pas, et ce qui a déçu pas mal de joueurs. En même temps, les suites seront toujours criticables dans tous les cas, et deux cas de figures cette année font office d'exemples: Halo 4 et Hitman Absolution. L'un est critiqué parce qu'il est trop comme le jeu original et sans nouveautés, l'autre est critiqué pace qu'il n'est pas assez comme le jeu original, et avec trop de nouveautés. Mais revenons à ce Absolution. Même si les grands niveaux ouverts de Blood Money ont disparu, reste que la jouabilité a été sensiblement amélioré, et que plusieurs ajoutes rajoutent du frais à la licence, notamment l'interactivité avec son environnement. Les niveaux sont vivants grâce à des discussions animés et l'impression d'arriver à un endroit qui a déja vécu avant votre venue. Les assassinats plus libres, sont plus limités que Blood Money (il n'y a plus qu'un cycle basique au lieu d'avoir un game design plus complexe et des interactions entre les cibles), mais restent chouettes à faire. 

Et même les séquences pures d'infiltrations sont agréables à faire car plutôt bien ficelés et absolument pas obligatoire à la bourrin (j'ai fait le jeu en difficile). Reste que le système de déguisement a évolué et fera grincer des dents: les personnes avec le même costume que vous vous soupçonneront jusqu'à vous démasquer si vous restez trop longtemps dans leur ligne de vue. En général, il suffit alors de trouver le costume unique pour se balader tranquillement, mais un système plus permissif aurait été bienvenue. Bref, ce Hitman a des défauts, mais ça n'en fait pas moins un excellent jeu d'infiltration!

> Voir la chronique complète "Assassin moderne"

 

Le jeu qui a échappé de justesse à mon top 5
Far Cry 3

Fini très récemment, le dernier titre d'Ubisoft était franchement complexe. D'abord emballé par l'intro, puis circonspect lorsque je commence à me balader sur l'île, et enfin séduit quand je commence à me concentrer sur l'histoire. Parce que l'histoire est clairement un cran au-dessus de ce qu'ils font d'habitude, et qu'il prend un malin plaisir à jouer avec le joueur. Je vous conseille d'ailleurs de jeter un oeil sur un topic de CanardPC de Sebum, l'auteur du test dans le magazine du même nom qui lui a attribué un 10/10. Spoilers évidemment garantis, mais le topic met en avant des éléments notés au cours de l'histoire et sur le jeu lui-même qui permet de se rendre compte que le game design est franchement intéressant, avec des niveaux de lecture passionnants (libre à vous d'y accorder du crédit).

Dans le jeu lui-même, je dois avouer que quand j'ai commencé à me concentrer sur les quêtes annexes, j'étais dubitatif, parce que j'avais l'impression de revoir une structure de jeu identique aux premiers AC, lorsque les quêtes annexes étaient répétitives et inintéressantes. Dans Far Cry 3, c'est sympathique mais ça se résume à: assassinat au couteau, chasse à arme spécifique, livraison, course et défi. Plus classique, c'est compliqué. Il y a toujours la prise d'avant-poste qui permet de se lâcher et qui met en avant le gros point fort du jeu: son gameplay dynamique et sa fluidité exemplaire. Choper un garde au couteau et renvoyer sa machette dans la tête d'un autre, balancer du C4 sur la jeep à côté, tout faire péter: le gameplay est nerveux, le body awarness est exceptionnel et on prend vraiment du plaisir à jongler avec tous les éléments de son équipement où aucun est inutile. Le système du jeu est toujours aussi bon, et rajoute franchement de la stratégie, et même la chasse est chouette à faire (saletés de crocos!!). Même si les missions scénarisés ne sont pas toutes excellentes (les missions dans les cavernes sont géniales), et que on fait vite le tour des activités annexes, le jeu est diablement fun à faire, avec ses paysages ensoleillés et ses personnages hauts en couleur, Vaas évidemment en tête de liste.

Mon Top 5
 (pas très original mais bon...)

Number 5
Mark of the Ninja

Un ninja dans la nuit, sous une pluie battante, guette sa future proie. Mark of the Ninja est probablement le jeu qui aurait dû être dans le Summer of Arcade, la sélection de cette année n'étant pas exceptionnelle. Petite perle d'infiltration, c'est probablement l'un des meilleurs jeux 2D de cette génération que j'ai fait. Gameplay aux petits oignons, le perso bouge superbement bien et on prend vraiment du plaisir à jongler entre les murs et à trouver le moyen de tuer le garde sans alerter les autres. Au contraire de ses congénères AAA, Mark of the Ninja force le joueur à la jouer discret et interdit les joutes frontales. L'alarme signifie souvent la fuite, le personnage mourant très vite. Visuellement, c'est splendide et rien n'est laissé aux hasard, le système de vue qui permet de voir discrètement dans une pièce est excellent. 

Le système de sons est vraiment bien pensés, en plus de la gestion de la lumière, et ce qui force le respect, c'est d'avoir réussi à transposer plusieurs règles de l'infiltration du jeu 3D en 2D et de manière impressionnante. Tout est visuel et on comprend tout de suite les règles du jeu, et il se permet même de laisser libre cours à votre imagination, en donnant la possibilité de jouer avec les ennemis de la même manière qu'un Splinter Cell Conviction, par exemple, et d'effrayer vos proies. Les commandes sont ultra-simples, le jeu ne demande jamais de faire du skill de dingue pour réussir à faire vos assassinat et se permet même de modifier la façon de jouer en fonction du costume que vous pouvez porter ou des multiples équipements à récupérer pendant ou entre les niveaux. C'est jouissif, diablement fun, et c'est clairement un indispensable, sans hésiter.

 

 

Number 4
Max Payne 3

Le cru Rockstar de cette année est une reprise de licence, contre toute attente. Après avoir sévi pendant plusieurs années sur les jeux bac à sable, Rockstar nous sert un jeu d'action linéaire, au scénario fort et à l'ambiance excellente. Pour être honnête, j'adore les deux premiers Max Payne et les premières images de ce troisième opus me faisait froid dans le dos. L'ambiance polar avait disparu, laissant la place à un soleil de plomb et à un Max chauve et bedonnant. Mais j'ai décidé de lui laisser une chance et je n'ai vraiment pas été déçu. Dès les premières minutes, j'ai retrouvé ce feeling particulier, ce côté arcade des gunfights, ce côté nerveux, violents, jouissif. Les débris volent dans tous les sens, les balles fusent de toute parts, les scènes d'actions sont probablement les meilleurs sur les consoles de cette génération. Evidemment, Rockstar inclue les dernières nouveautés - le système de cover entre autres - mais respecte l'ADN original en gardant cet esprit un peu old school, ce côté simple mais tactique où foncer ne sert à rien, le jeu force le joueur à analyser rapidement la situation et à réagir en conséquence. Pas d'auto regen, le jeu peut paraître dur par moments, mais jamais insurmontables ni frustrants.

Ajoutons à cela un scénario excellent, avec un Max plus que jamais déboussolé, détruit, au fond du trou, qui passe par plusieurs stades au cours du jeu. Le jeu se permet même d'avoir presque un style différent pour Max à chaque niveau et on passe de la chemise hawaïenne au costard en quelques niveaux. Ceux-ci sont riches, variés, splendides, et le jeu a une plastique formidable. La réalisation fonctionne du tonnerre, et ce Max Payne 3 propose un vrai bon jeu d'action, avec son histoire vraiment chouette à suivre, plutôt longue, et cette ambiance "Man of Fire" du plus bel effet. En attendant GTA V, ce Max Payne 3 figure sans mal dans mon top 5.

> Voir  la chronique complète "Même pas la payne d'y penser"

 

Number 3
The Walking Dead: The Game Season 1

On ne pouvait pas torp y échapper, GOTY chez pas mal de monde, l'adaptation vidéoludique du comic éponyme sera seulement sur la dernière marche du podium chez moi, ce qui n'est pas rien non plus. Il faut dire que cette adaptation revient de loin, avec Telltale au commandes, on craignait vraiment le pire, et après la grosse déconvenue Jurassic Park, personne n'attendait ce jeu de zombies. Puis après un épisoe 1 fortement sympathique qui laissait entrevoir des choses intéressantes, cette petite perle en cinq épisodes est devenu une véritable oeuvre, un vrai tour de force narratif, qui a su complètement profiter de son format pour créer l'engouement de la part des joueurs. Il faut dire que toute la force du jeu réside dans son histoire, ses personnages et sa narration. Les choix que l'on fait sont radicaux, et c'est clair qu'il ne faut pas être dépressif en jouant au jeu.

Les cinq épisodes permettent de suivre Lee et Clementine, et évidemment, le jeu repose fortement sur la relation qui unit les deux personnages, sans oublier les autres non plus. Les rencontres sont impressionnantes, le jeu possède une étonnante gestion du cadrage et de la réalisation et surprend vraiment dans sa démarche par des moments forts et qui fonctionnent malgré le petit budget du jeu. On sent que l'équipe a voulu capitaliser sur les gros points fort de cette première saison, jusqu'à atteindre un véritable point culminant sur la fin du jeu, qui aura sans doute marqué beaucoup de gens, moi y compris. Les plus rageux y voient un moyen de toucher le joueur presque trop facile, sans subtilité, moi j'y vois la consécration de plusieurs heures d'horreur qui viennent se conclue par une scène d'une justesse éblouissante et touchante. Autant être clair, sans Heavy Rain, ce Walking Dead n'aurait pas été ce qu'il est aujourd'hui, mais il réussit clairement là où Heavy Rain a un peu échoué. Un véritable joyau.

> Voir la chronique complète "Un monde parfait"

 

Number 2
Spec Ops: The Line

Je continue à soutenir ce jeu, clairement le plus sous-estimé de cette année. Mon top 3 de cette année constitue mes trois plus grosses baffes vidéoludiques, et Spec Ops The Line en fait clairement partie, plus encore que Walking Dead. D'ailleurs, il en partage quelques points communs, notamment au niveau des choix moraux, encore plus tordues que WD et bien plus ambigües. Ce Spec Ops attisait déja ma curiosité dans les premiers trailers, mettant l'accent sur ce côté Apocalypse Now, et va finalement plus loin dans le sens où il apporte un message, un propos terriblement révélateur de la situation actuelle. On sent que Yager a clairement réfléchi à son titre, a construit son agencement, son rythme comme il fallait. Beaucoup de détails ne sont pas là par hasard, l'utilisation de Dubaï n'est clairement pas anodin. Certes, le jeu n'est pas parfait, et sa volonté de parler et de pointer du doigt les jeux de guerre l'obligent à adopter une forme qui le fait ressembler à un jeu tout à fait lambda, ce qui est essentiel pour argumenter son propos. Le jeu met bien en place le sentiment du soldat courageux, sûr de lui, que l'on voit partout, afin de le briser, de casser ce quatrième mur et de lui mettre en pleine face les conséquences de ces actes, tout en sachant qu'il va vouloir se voiler la face. 

Parce que ce Spec Ops critique aussi bien l'image des jeux de guerre (Medal of Honor Warfighter est l'extrême opposé de ce Spec Ops et en devient la cible directe) que celle de l'armée américaine, pointant du doigt sa mentalité de tout-puissant et ce capitalisme qui devient presque un symbole lorsqu'on se balade à Dubaï. Le jeu se permet même pour la première fois dans un jeu de guerre de confronter le joueur aux civils, ceux qui subissent les contrecoups indirects, ceux qui sont là mais dont on entend jamais la voix. Dans Spec Ops on l'entend cette voix, et elle fait très mal. Spec Ops descend de plus en plus profondemment dans l'âme humaine du héros avec des séquences fortes, sous couvert d'un jeu lambda mais vraiment pas désagréable à jouer (juste ce qu'il faut, en fait), et en devient presque essentiel dans un paysage vidéoludique où le genre est à son paroxysme. Jouez-y, ça vaut vraiment le coup.

> Voir la chronique complète "Au coeur des ténèbres ensoleillées"

 

Number 1
Journey

Ce n'est pas très original, mais mon GOTY de cette année sera sans aucun doute Journey. Epuré, splendide, incroyable, ce voyage dans l'univers de Jenova Chen est un voyage que je ne serais pas prêt d'oublier. En centralisant tout ce qu'il fait la force du jeu sur ce petit personnage qui doit atteindre cette montagne au loin, les devs ont choisi d'épurer tout le reste et en concentrant tout le jeu sur ce voyage, ce pélerinage, ce cycle qui emmène le joueur sur plusieurs niveaux tous somptueux, en découvrant les mystères de cette civilisation disparue et en arrivant à un final qui restera définitivement gravé dans ma mémoire, avec tout ce que ça comporte de mise en scène, de musique, de puissance narrative et d'émotions. C'est hallucinant de constater à quel point la puissance émotionnelle du jeu ne tient à presque rien, et que tout est dans le visuel, tout est dans l'imaginaire, rien n'est donné au joueur facilement et chacun y verra sa propre aventure. Tout est maîtrisé de bout en bout et ces deux heures sont absolument sublimes.

En plus de ça, le jeu se targue d'avoir un multijoueur absolument génial, à contre-sens de tout ce qui se fait ailleurs, et j'ai été agréablement surpris de voir un sacré respect de mes camarades durant le jeu qui n'ont jamais fait n'importe quoi et ont même jouer le rôle de guide sur mes premières parties, m'indiquant les zones cachés sans jamais rien demander en retour. Une générosité impressionnante, guidée par une communication réduite au maximum qui empêche de faire des conneries et qui ne trouble jamais l'aventure, l'interaction ne sera jamais autre que sonore. En tablant sur la musique et l'image, Journey offre une expérience son et lumière absolument géniale, enrichissante et qui me marquera sans doute encore dans quelques années. Un vrai bonheur que je ne reverrais pas de sitôt. Merci.

> Voir la chronique complète "Rêverie" 

 

Le reste du jeu en 2012

Le jeu que j'ai rattrapé et qui aurait pu être dans mon top 5: Donkey Kong Country Returns
Un somptueux jeu de plate-forme, drôle, génial, difficile, qui m'a procuré un plaisir absolument énorme après un Rayman Origins génial. 

Le truc en plus de l'année: le Playstation Plus
Après avoir tenté de redorer le blason après l'épisode du piratage, Sony renforce son Playstation Plus avec son offre d'offrir des jeux gratuitements pour un abonnement qui devient dérisoire face aux 40 jeux annoncés par an. Certes, c'est de la location, mais combien de jeux on fait sans les refaire? Une fois fini, on y revient pas forcément et 50 euros dépensés pour une belle sélection, c'est vraiment intéressant, surtout pour ceux qui achètent la console. Rajouter les jeux PsVita sans augmenter un kopek m'a achever d'acheter la console portable. Résultat: beaucoup de jeux dispo sans dépenser un rond. Merci Sony.

Le RPG qu'on m'avait vanté et qui n'est pas si exceptionnel: The Witcher 2
Fait sur 360, je ne remets absolument pas en question le scénario vraiment chouette et les multiples choix qui influent sur des pans entiers de l'histoire. Seulement le gameplay rigide ne m'a pas complètement convaincu et c'est bien dommage. 

La licence qui m'a déçu: Legend of Zelda: Skyward Sword
Premier Zelda vraiment décevant, j'ai vraiment eu l'impression de refaire plusieurs fois la même chose durant le jeu, sans forcément visiter beaucoup de lieux différents. Un rallongement de la durée de vie vraiment artificiel, couplé avec un univers dans le ciel franchement mal exploité, la maniabilité chouette de la Wii n'arrange pas les choses, et c'est dommage. 

Les jeux attendus en 2013
Metal Gear Rising: après la déconvenue MGS4, j'attends fébrilement ce titre depuis que Platinum Games a repris les commandes.
Bioshock Infinite: l'univers, le gameplay, l'histoire, tout porte à croire que ça va être exceptionnel
GTA V: il suffit de voir GTA IV pour se rendre compte que ce cinquième épisode va tout défoncer.
The Last of Us: Naughty Dog aux commandes, ça risque de frapper très fort. 
Metro Last Light: après la grosse surprise de Metro 2033, j'attends la suite avec impatience.