En ce 14 juillet pluvieux, je me lance sur l'exercice classique de la critique de film, en l'occurence Toy Story 3, le dernier petit bijou de Pixar. Oui, je mets fin au suspense assez rapidement: Toy Story 3 est un petit bijou, comme d'habitude, serais-je tenté de dire.

Toy Story premier du nom mettait en avant la quête d'identité de Buzz, persuadé qu'il était le véritable (et le seul) héros de l'univers que l'on avait crée autour de lui, avant d'accepter le fait qu'il n'était qu'un jouet et que son rôle consistait à amuser un gamin (ce qui n'est pas un mal pour lui, en passant). Et c'était au passage le tout premier film "full CG", qui nous a mis une claque monumentale à sa sortie, en 1995 (déja 15 ans!).
Toy Story 2 donnait la part belle à Woody en faisant le chemin inverse par rapport au premier épisode: tout ce qu'il enviait chez Buzz existait aussi pour son personnage. Sauf que celui-ci ayant déja conscience qu'il n'était qu'un jouet accepte cet état d'esprit autrement, avant d'être ramené à la raison par Buzz et sa bande. En résulte un film ultra-référencé et jubilatoire, une des meilleures suites que le cinoche ait pu donné.

Toy Story 3 est là pour clore cette saga. Une sorte de boucle qui se doit de terminer sur une note positive en ne laissant aucune chance de donner une autre suite, sous peine de machine marketing virulent. Déja qu'à l'annonce d'un troisième épisode, on pouvait se le demander. Mais il n'en est rien. Alors certes il y a toujours une histoire d'évasion où ils doivent revenir chez Andy à temps, où des jouets au premier abord gentils se révèle être monstrueux et blessé dans leur coeur en plastique, où ils concoctent un plan de génie pour pouvoir s'échapper. Mais c'est fait avec tellement de brio, tellement de génie que ça passe comme un bonbon à la menthe. C'est doux et exquis à la fois. Les idées foisonnent de toute part et on se retrouve dans "La Grande Evasion à la Maternelle".

Et les thèmes ne sont pas en reste. Afin de clore la saga, ce ne sont pas un mais tous les personnages qui sont confrontés à ce qu'ils redoutent le plus: l'abandon. Andy part à l'université, et tous, à l'exception de Woody, sont persuadés qu'Andy n'en a que faire d'eux. Croyant être balancés à la poubelle, ils s'embarquent dans une garderie pour retrouver une seconde jeunesse avec des enfants qui ont encore l'envie de jouer. Mais cette garderie cache quelque chose de bien plus sombre et nos héros vont en voir de toutes les couleurs (au propre comme au figuré).
Le thème de l'abandon et surtout de la résignation fonctionnent à plein régime et les p'tits gars de Pixar vont suffisamment loin pour que ça fonctionne du tonnerre. Et la séquence de fin, magistrale, est là pour faire boucler la boucle de la plus belle des manière qui soit.

Et côté technique, ce n'est pas en reste. La qualité graphique, même si on sent depuis ces dernières années que ça stagne peu à peu car on se rapproche de la réalité, reste excellente, et l'animation est juste magnifique. On aurait pu craindre qu'elle rejoigne les productions qui sont passés entre les deux derniers épisodes, mais il n'en est rien, ils ont su garder le charme des anciens, aussi bien au niveau de la gestuelle des personnages que des designs, ce qui en fait un Pixar à part car un peu éloigné des standards de designs que l'on trouve habituellement, humains mis à part. Et puis voir un Buzz saupoudré à la sauce hispanique se lancer dans une danse sulfureuse et techniquement irréalisable pour un humain normalement constitué est juste hilarant. Mr Patate a aussi droit à son quart d'heure de gloire juste culte.

Bref, autant de moments qui font sourire et rêver, avec des personnages hauts en couleurs et incroyablements funs (mention spéciale à Ken, mais aussi au singe psychopathe). On ne pouvait rêver mieux pour conclure une série aussi incroyable. Merci Pixar.