Croyez le où non (en fait si, croyez-le ça m'arrangerait puisque je l'écris) mais les shinigamis qui eurent un certain temps le vent en poupe dans le petit monde du shônen il y a quelques années, ne font pas que bouffer des pommes ou passer leur temps à se battre avec des épées en affichant un air de frimeur digne des pubs levi's. Les shinigamis ces divinités nippones de la mort sont aujourd'hui bien connus des otakus de tous horizons. Soul Eater, manga d'Atsushi Ohkubo, pré publié dans le Monthly Shônen Gangan depuis 2004 nous présente la Shibusen, l'école d'où sortent les shinigamis. Le manga connut en 2008 une adaptation en 51 épisodes signée par le studio Bones.

La Shibusen est une école située dans Death City. Cette école fut fondée par maître shinigami, la personnification même de la mort. Il reçoit dans cette école deu types d'étudiants : les meisters, des jeunes gens qui doivent apprendre à maîtriser leur arme démoniaque et lesdites armes, qui sont en fait des humains ayant la capacité de se transformer en arme. La série présente trois équipes meister/arme : Maka Albarn une jeune fille, forte tête et talentueuse accompagnée de sa faux Soul un type qui passe son temps à baver et à vouloir être cool, Black Star jeune ninja aux cheveux bleus et à l'ego surdimensionné flanqué de la belle Tsubaki, une arme qui peut revêtir plusieurs formes et Death the Kid, fils de maître Shinigami, meilleur élève de l'école mais hélas complètement obsédé par la symétrie et souffrant de tocs très gênants. Il peut compter sur les soeurs Liz et Patty Thompson, deux revolvers. Le but de chaque étudiant est de permettre à son arme de dévorer 99 âmes humaines corrompues et une âme de sorcière. Une fois ce travail achevé, l'arme devient une Death Scythe, une arme suffisamment puissante pour être maniée par maître shinigami. L'école doit aussi veiller sur le monde, en le protégeant de la folie qui pourrait l'envahir si un démon, le Grand Dévoreur devait revenir à la vie après qu'il eut été défait dans le passé. 

 

                        Voici le Maître Shinigami...le Dieu de la Mort en personne...impressionnant, non ?

                                 Death the Kid aurait eu sa place parmi les invités de "Toute une histoire" 

                 Soul Eater est un animé que j'ai particulièrement apprécié, et ce, bien qu'il m'ait totalement perdu dès le premier épisode. Non pas que ce soit difficile à suivre, le postulat de départ étant simplissime, mais l'ambiance loufoque qui règne dans la série à de quoi donner le tournis. Soul Eater est d'ailleurs la seule série à avoir non pas un, mais TROIS débuts, chaque personnage ayant le droit à son propre épisode d'introduction. Le thème principal de la série est la folie. Et que dire si ce n'est que c'est probablement l'un des meilleurs thèmes qui soit pour une fiction. Surtout quand celle-ci est aussi bien traitée. Car tous les personnages de la série sont barges, et si l'ami Sigmund avait pu les rencontrer, nul doute qu'il les aurait grandement apprécié. 

                                                  

                                                                       Soul est une vraie faux. 

                                

                                                Quoi de plus beau qu'une vraie Bromance ?

La patte graphique si particulière d'Ohkubo est parfaitement retranscrite dans Soul Eater. La direction artistique est simplement excellente, avec des décors torturés évoquant un peu du Tim Burton, le tout couplé à un character design qui suinte la pure classe. Les personnages sont par ailleurs très réussis et agréables à suivre. Bardés de défauts, ils sont aussi drôles qu'inquiétants parfois, et apportent un vrai vent de fraîcheur sur les personnages bien trop stéréotypés du manga pour jeune gaillards. 

 

                               Blair la neko, est là pour prodiguer un brin de fan service au jeune mâle 

Black Star le ninja mégalo (même s'il n'arrive pas à la cheville du puissant, divin, magnifique et merveilleux CRITOBULLE)

Question scénar, c'est un peu là que le bat blesse. À partir de l'épisode 35, l'animé prend une direction différente du manga et cela se ressent. Je n'ai pas lu Soul Eater, et pourtant je l'ai bien ressenti. Un changement s'opère, une forme de classicisme s'empare de la série, l'humour devient moins drôle (alors que c'est une des forces de la série au début) et les personnages perdent légèrement en « force ». Le final laisse un goût amer, et sent vraiment la fin rushée. Je n'ai rien contre les animés qui divergent du matériau d'origine quand c'est aussi réussi que dans Fullmetal Alchemist (la première série) mais là, cela ne fonctionne pas, et nombre des enjeux du début passent à la trappe. 

 

                                 Le professeur Franken Stein est un des personnages les plus réussis. 

                                                    Medusa, est adorablement haïssable <3

L'OST de la série est vraiment excellente. Les thèmes des personnages surtout sont vraiment bien foutus et collent parfaitement à leurs caractères. Pour ma part j'ai une préférence pour So Scandalous, le thème de Soul qui définit parfaitement le personnage. Le doublage de la série n'est pas en reste en VO avec des acteurs impliqués, même si rien de génial n'en ressort. C'est finalement du doublage très classique, tel qu'on peut en retrouver sur des séries comme Naruto ou One Piece. Cependant, les doubleurs de Shinigami et du Professeur Stein tirent leur épingle du jeu, alors que la voix de Maka me fait pousser de l'urticaire avec sa voix molle et anti-charismatique. 

             

                                          Les personnages cool ont le droit à un thème cool.

Soul Eater c'est vraiment bien, comme dirait mon amie Anne Laplantine. Une très bonne série à l'humour ravageur et aux personnages super classes. Malheureusement, il pêche par un scénar' qui va à vau-l'eau lors de sa deuxième partie. Pourtant, j'ai vraiment apprécié mon petit séjour à Death City et je vous le recommande très chaudement si vous avez envie d'un bon petit shônen sympa et nerveux.

                                                     

                                                                     ...et puis y a lui aussi !