Suite de la première partie.

Comme vous avez pu vous en rendre compte, la première partie du test de Gran Turismo 5, au risque d'être incomplet, est assez court. C'est en effet dans le but de démontrer ce qu'il faut retenir de ce jeu (vous comprendrez à la fin de cet article) que j'ai été assez bref, peut-être flou dans mes propos. Celà étant dit, reprenons...

Ci-dessus: la réaction des joueurs à l'annonce de Gran Turismo 5.

 

... et voici le désappointement une fois le jeu sorti. Mais pourquoi? (ps: ce mème ne se démodera jamais!)

GT5, comme nous avons pu le voir, a des qualités qui ont diverses origines, en particulier ce qui tourne autour du réalisme, à savoir la modélisation des voitures, le pilotage, et le plaisir de conduire sur des tracés connus et reconnus.

Hélas, malgré le temps dont a disposé Polyphony pour nous préparer le jeu (largement cinq ans entre la sortie de GT4 -mars 2005- et fin novembre 2010) n'a visiblement pas été assez mis à profil. Il suffit de constater que le jeu est régulièrement patché, et qu'il va continuer à l'être pendant un certain temps.

La liste des défauts du jeu peut prendre la forme d'un annuaire. On peut citer:

- Le pompage massif de Gran Turismo 4, à savoir que quasiment toutes les voitures figurant dans ce jeu (sachant que GT4 a pompé à son tour du contenu de GT3, ce qui plaira aux "jusqu'auboutistes") ont été reprises, sans même avoir cherché à faire le tri des doublons. Ok, c'est sympa d'avoir une vaste variété de voiture japonaises, mais si la différence entre deux modèles tient à rien du tout, pourquoi nous les refourguer? C'est bien pour la culture automobile, mais il y a des limites. Rejouez à GT2, et remarquez à quel point les voitures sont bien mieux choisies.

- Restons dans les voitures et le pompage, puisque dans GT5, et c'est du jamais dans un jeu de course (et pourtant, j'en ai joué à des tas, de jeux de courses!) on a droit à de la discrimination entre les standard et les prenium. Si les voitures dites prenium sont les voitures par défaut de GT5, les standard, elles, sont celles de GT4, étant donné que Polyphony a fait du pompage massif! Du copié-collé, tout simplement! Alors: pourquoi ce pompage? Pas le temps? Trop de voitures à remodéliser (intérieur + extérieur)? Parce que les 200 voitures prenium n'étaient pas suffisantes? Ou tout simplement par acte de fainéantise? Nul ne le sait. C'est franchement dommage, parce que ça accentue l'impression de rejouer à GT4, mais sans y jouer. GT5 serait-il une fausse suite?

- Concernant la durée de vie, sans être mauvaise foi mais pour un GT, je trouve qu'il se "finit" assez rapidement. Je m'explique: d'une part, faire les permis (qui ne sont pas obligatoires) prend peu de temps. Ensuite, faire toutes les catégories de courses prend plus de temps, mais c'est une tâche étrangement répétitive et monotone, sans parler du fait que la réglementation pour participer à la course est très faible: résultat on peut prendre part aux courses avec une voiture puissante et gagner très facilement (mais où sont les réglementation de puissance de GT2?), et de plus on fait très peu de championnat. La durée de vie est artificiellement rallongée par le nombre de tours que l'on passe sur le circuit, mais étant donné qu'il y a peu de courses... Enfin, les courses d'endurances, déjà d'un intérêt quelconque dans les GT, donne encore moins envie de s'investir. Les gains sont faibles, la course facile avec une voiture bien gonflée, bref, rien d'intéressant. Reste les évènements spéciaux, assez sympa pour se faire du blé.

- L'un de ces évènements spéciaux nous demandent de se mettre au volant de la Red Bull X1... euh X2010 pardon, et de boucler deux tour sur trois circuits différents. Mise au point par les équipes de Red Bull Racing, sans oublier un Hitler Nazi et Justin Bieber, cette chose est une énorme verrue, si ce n'est de plaire aux kevin's parce qu'elle fait plus de 1500 chevaux et qu'elle torche le Nurb' Nordscheife en moins de 3 minutes 20! Je hais cette machine.

Moi, je ne serais pas fier.

- En parlant de kevin's, le mode de jeu en ligne est vraiment... à revoir. Polyphony a visiblement privilégié les parties entre amis, parce que les parties entre inconnus relève du calvaire.

- J'ignore pourquoi, mais Polyphony continue à nous offrir le mode Rallye, et ce depuis GT2. Dans cet épisode, soyons honnête mais ça relève en partie du gag. Participer à un championnat de rallye n'a jamais été aussi irréaliste, entre le circuit au tracé ridicule, au vide intersidéral qui nous entoure, le ciel qui a une couleur insolite, vu nulle part ailleurs.

- En parlant des tracés, j'en profite volontiers pour dire que là aussi, il y a de la discrimination. Soit ils ont pris la peine de bien les modéliser (c'est particulièrement vrai pour les circuits urbains) soit ils les ont massacrés (SSR5, la visibilité n'a jamais été aussi médiocre), soit comme les voitures de GT4 les circuits sont pompés (Côte d'Azur, qui remporte la palme du circuit urbain le plus mal modélisé), soit les circuits manquent de personnalité. Et ne parlons pas des conditions météos: il est vraiment difficilement compréhensible pourquoi il y a des circuits qui ont tous les types de météos possible et inimaginable, et que d'autres non. C'est du genre "toi t'as, toi aussi t'as, toi t'as pas parce que t'es moche, toi t'as pas parce qu'on s'en fout". Vraiment désagréable.

- Les circuits: ils ont fait le ménage par rapport aux anciens GT. Peut-être trop. Les nouveaux circuits, à mon sens, sont vraiment d'un goût quelconque. Quand aux "comeback" Rome rate son retour, à cause d'un tracé complêtement à l'opposé de GT2 et/ou GT3. Et il y a encore quelques circuits dans ce cas, hélas.

- La personnalisation de notre voiture: il y a encore du progrès à faire dans ce domaine. Quelques petites remarques: Dommage que lorsqu'on allège une prenium, on ne constate aucune différence lorsque l'on joue en vue intérieure. Le système de vidange n'a jamais été aussi... dispensable.

- Et comment finir cette liste sans parler des temps de chargement? Il y en a partout, tout le temps. C'est surprenant, parce lorsque l'on rejoue aux anciens GT, les temps de chargement étaient plutôt dans l'ordre du rapide. Le plus grave par contre est que ça affecte la navigation dans les menus, à cause d'une connexion permanente avec les serveurs, où je ne sais plus trop quoi. Et pourtant, l'installation des données du jeu n'arrange pas ce problème. Vive la génération de console actuelle!

 

Conclusion

 

... ouf. Je crois que j'ai fait le tour des défauts de GT5, et soyons francs, ça a pris un certain temps. Ce qui m'en revient à affirmer la chose suivante:

Gran Turismo 5 est une excellente simulation de conduite, mais est un mauvais Gran Turismo.

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