Avec quelques jours de retard, il faut bien ca pour se regarder 5 à 6 fois cette finale de fou furieux, je vous propose non pas un article lambda version lequipe mais une vraie analyse tactique de cette rencontre qui explique le pourquoi du comment de la victoire. 

On fait l'apologie de Messi assez souvent pour oublier le rôle de Guardiola (qui au passage à confirmer sa présence sur le banc du Camp Nou la saison prochaine...) or ses choix pour ce match se sont révélés cruciaux.

Fini l'intro teasing/barbante, place à l'analyse. La palette à Doucet peut gentillement aller au placard, ici c'est le vrai foot.

 

Les 10 premières minutes : L'illusion mancunienne.

Dès le coup d'envoi, les joueurs de Sir Alex veulent montrer que cette finale se joue en terre britannique et mettent en place leur impact physique.

Rooney et Chicharito sont comme deux morts de faim exercant un pressing (ou cherchant à tester) sur la charnière centrale catalane composée de Mascherano-Piqué. L'idée est plutôt bonne lorsque l'on sait que privé de Puyol, Piqué a une facheuse tendance à enchainer les bourdes et autres relances hasardeuses. De plus, le jeu Barcelonais démarrant souvent de Valdès pour s'enchainer via une passe courte pour l'un des quatres défenseurs, le but étant d'annihiler à la base "le toque". 

Tactique payante 10 minutes. Juste le temps de s'éssoufler. La débauche physique va se payer tout le long du match. Les équipes fonctionnant par temps fort et temps faible, les mancuniens vont logiquement subir les 10 prochaines minutes.

La reprise en main Barcelonaise : 

Ayant laissé passer la tempête et profitant du moins bien mancunien, la formation de Guardiola va gentillement s'installer dans le camp adverse. Et la pleine mesure tactique catalane va faire la différence. 

Sir Alex a décidé de jouer ce match de façon plus offensive qu'en 2009, et pour se faire seul Carrick fera office de milieu défensif. Plus haut et sur les côtès Parks et Valencia sont censés tenir les couloirs. La fusée du milieu à 3 étages étant complétée par Giggs jouant comme un faux numéro 10, mais qui n'exerce que très peu de tâches défensives.

Rooney s'occupe alors du pressing de la défense, Chicharito économisant ses efforts en cas de longs ballons en profondeur.

En face le milieu à 3 barcelonais classique : busquets, xavi et iniesta. Xavi et Iniesta permuttant, chacun dans un rôle particulier , dribbleur ou passeur. Pour gagner cette bataille du milieu de terrain, Messi va régulièrement dézoner, profitant du fait qu'aucun défenseur ne soit au marquage direct sur lui, et ainsi apporte le surnombre permettant la main mise sur le ballon. 

Pedro et Villa voient dès lors leur zone de jeu s'élargir, passant du couloir à chacun la moitié de l'attaque.

Ainsi sur le premier but barcelonais venu d'une supériorité au milieu de terrain catalane, Pedro n'est pas collé à la ligne mais en position d'attaquant droit.

Même chose sur la grosse occasion de Pedro 10 minutes plus tôt ou il se retrouve face au but sur un centre de David Villa. 

Cette supériorité au milieu de terrain va permettre à Barcelone de garder le ballon même lors des phases de récupération en le faisant circuler comme lors d'un vulgaire toro.

 

La réaction Mancunienne. 

Elle intervient lors d'une phase de dépense physique des joueur de Sir Alex, ayant laissé pendant 10 minutes après le but de Pedro, les joueurs catalans faire tourner le ballon sans exercer un pressing excessif, les reds remettent en place leur tactique de début de match, pressing haut pour faire déjouer le barca. Et c'est sur une touche obtenue à la suite de ce pressing que Rooney va égaliser malgré une position de hors jeu du gallois Giggs. "Triple une-deux" pour perforer la défense centrale expérimentale catalane et but. 

 

Mi temps, Christian Jean Pierre cherche son dico des synonymes, il est déjà à son 35ème "extraordinaire" de Messi.

 

L'erreur de Sir Alex.

A la mi temps, Sir Alex aurait du revoir sa copie tactique voyant que Messi prenait l'habitude de dézoner et par la même confisquait le ballon. De plus, Messi avec le ballon en supériorité numérique dans le rond central c'est lui donner la possibilité de partir de plus loin, de prendre de la vitesse et dès lors c'est le rendre très dangereux. Il aurait fallu se séparer d'un Chicharito plus souvent hors jeu que dangereux et faire rentrer un Anderson et ses 3 poumons pour coller à la pulga.

Résultat, main mise catalane sur le ballon, et Messi tranquille à 30 mètres des buts qui peut faire 10 mètres sans être attaqué, préparer sa frappe et marquer.

La sortie de Fabio remplacé par Nani, est une illusion. C'est Valencia qui prend la place de Fabio, Nani évoluant à la place de Valencia. Le couloir droit est devenu un boulevard pour Dani Alves qui en profite pour mettre en danger par 2 fois le grand VDS. Et c'est par ce même couloir délaissé, et par un Messi libre que viendra le 3ème but Catalan synonyme de victoire inscrit par Villa.

 

Messi a flambé, Guardiola a tout compris.

Si vous êtes intéréssés, j'en ferais d'autres, et je peux aussi joindre des "images" pour illustrer tout ça.