Cela fait des années que j'attends cette sixième itération. Pas étonnant quand cela fait une bonne quinzaine d'années maintenant que l'on est dans la compétition sur ce jeu.

Pourtant, force est de constater que les deux derniers opus -sans compter le Lost sword que l'on évitera de rappeler l'existence- n'ont pas convaincu le grand public.

 

 

Malgré un quatrième épisode très apprécié dans le milieu du « Versus Fighting » et suivi d'une cinquième itération qui a essayé de faire bonne figure malgré une réduction de budget et du temps de développement, la série a grandement perdue de son aura.

Les modes solo rachitiques et une écriture peu passionnante auront bien essayé d'introduire tant bien que mal Patroklos, Pyrrha et toute une flopée de « fils de », mais au final, on retiendra que ce sont surtout les anciens personnages iconiques de la série qui nous ont manqué.

 

Comment oublier une telle galerie de personnage ?

 

Heureusement, ceux qui aime jouer à la poupée seront servis par un mode « création de personnage » toujours présent et très complet.

Ce mode de jeu devenu une base dans le genre depuis Virtua Fighter 4 mais également modèle économique plus que rentable -bonjour Dead or Alive 5 et ses plus de mille costumes à acheter- cela laisse tout de même l'image d'une licence préférant se concentrer sur ce point plutôt qu'un équilibrage bienvenu -le suivi du quatrième et cinquième épisode furent quasi inexistant- un mode solo fini ou même, une introduction digne de ce nom – la dernière notable fut celle de Soulcalibur 3-. Evidemment les conséquences sont nombreuses; des ventes qui en pâtissent et un jeu qui n'est plus que la dixième roue du carrosse des projets Namco.*

 

 

 

Comparez l'introduction de troisième et quatrième épisode.

 

 

 

Nous l'avons vu dernièrement, Gerald de Rive de la série The Witcher, sera l'un des grands invités du prochain épisode. Coup de génie ? Pas si sûr. Bien que la série a toujours fait la part belle aux guests de renom comme Spaw, Link ou Heihachi, cela n'a jamais vraiment fait le principal des ventes du jeu. Ezio de la saga Assassin's Creed ou même les icônes de la saga Star Wars n'ont pas vraiment usé de la force sur les ventes du quatrième et cinquième épisode. Où sont donc passé les fans planétaires de ces deux sagas ? Leur présence dans ce jeu signifie t-elle aujourd'hui quelque chose pour eux ?

 

Bien que je trouve Gerald plus cohérent -simple question de design- et arrivant dans dans un bien meilleur timing -l'aura du jeu encore très forte, l'attente insoutenable d'un quatrième épisode et la série parlant peut-être à un public plus gamer encore- je ne sais pas si elle constitue une formule gagnante. Je pense que pour que cela ait un sens, la série des Soulcalibur doit se remettre en question et montrer l'inverse de ce que nous voyons jusqu'à présent pour le prochain.

 

 Cela a été dit à maintes reprises par Motohiro Okubo le nouveau producteur venu tout droit de Tekken 7 et son équipe le but de cet opus est d'attirer le grand public sans brusquer les vétérans de la saga. Logique. Apparu en 1998 sur Dreamcast, la série avait fait sensation à l'époque. Ses graphismes en avance sur leur temps, ses animations léchées offrant de véritables ballets, ses personnages sobres et classes leur donnant beaucoup de crédibilités, le respect des arts représentés -chaque personnage représente son arme et par conséquent , son art martial- étaient autant d'atouts mis grandement en avant par Namco.

 

A travers la publicité:

 

 

Les introductions sublimes:

 

 

Les modes solos longs et riches avec la possibilité de voir les katas de chaque personnage, augmentant la dimension réaliste et respectueuse des arts martiaux.

 

 

Côté gameplay, la série gagnait son épingle du jeu par sa simplicité d'accès. Bien entendu, de nombreux tournois avaient déjà lieux mais le principal n'était pas là. Il fallait avant tout un jeu fun pour tous et très bien pensé dans ses mécaniques. Alors outsider, cet ensemble à mis "ring out" son concurrent de l'époque sur Dreamcast, Virtua Fighter 3tb beaucoup plus austère et complexe dans ses mécaniques néanmoins sublimes.

 

 

Et bien pour l'instant, pas grand chose de passionnant. Nous vantant les mérites d'un retour aux sources, la campagne marketing du jeu reprend exactement celle qui est adopté par un grand nombre de jeux de combats aujourd'hui. Un trailer présentant un voir deux personnages. Sauf que ceux-ci n'ont pas le même statut iconique que ceux d'un Street Fighter ou Dragon Ball devenus figure de la pop culture. Ces derniers pourrait soulever des foules à chaque apparition d'autant que c'était un rêve pour beaucoup de pouvoir jouer ces personnages dans un jeu de combat traditionnel 2D -le nombre de mugen leur étant consacré est impressionnant

-.

Ce n'est pas nous, joueurs déjà acquis à la cause Soulcalibur qu'il faut convaincre mais un nouveau public. Celui même qui n'a pas forcément connu la grande époque de la saga. Pourquoi ne pas avoir annoncé le jeu avec un superbe teaser/trailer en image de synthèse à l'instar de celui de Tekken 7 qui attirait grandement les regards, ou même Street Fighter 4 qui a mis toutes les chances de son côté. Un trailer donne le ton et permet de jauger également des intentions et des ambitions des dévellopeurs.

 

 

 

Pour l'instant, tout ce que Soulcalibur 6 nous offre, ce sont des trailers assez simple avec même parfois un sound design un peu douteux.

 

Des sons qui manquent cruellement d'impacts.

 

Toujours la même musique, un logo qui n'était même pas finalisé (on se demande encore s'il s'agit du définitif). Curieux en trois années de développement.

 

Voilà ce qu'on pouvait voir lors des premiers trailers

 

Le logo actuel

 

 

 

 

Groh, le tout nouveau personnage annoncé incarne à merveille la philosophie des derniers opus. Jamais avare en fantaisie depuis le premier épisode, on constate quand même une évolution dans la balance au dépend d'une certaine crédibilité.

 

Prenons pour exemple certains des nouveaux personnages du cinquième opus.

 

Elysium, incarnation physique de Soulcalibur aux pouvoirs surnaturels, Viola et sa boule magique, ZWEI et son loup Ein, Pyrrha qui se bat comme une petite fille de 8 ans, Algol et ses boules magiques (boss de Soulcalibur IV), Dampierre qui … enfin Dampierre quoi.

 

Six persos, six styles peu orthodoxes

 

Aujourd'hui nous avons Groh, ses téléportations et sa double lame qui ne reflète aucun art martial ou arme réel.

 

 

Côté design également avec des corps de plus en plus musculeux pour les hommes, des bonnets chaque fois plus gros pour les femmes et des vêtement toujours plus extravagants.*

 

 

 

Ajoutons les Criticals Edge, qui, bien qu'existant depuis Soul Edge, se révèlent bien plus excentrique depuis leur retour dans le quatrième épisode.

 

 

Critical Edge Soul Blade

 

Critical Edge Soulcalibur IV

 

Critical Edge Soulcalibur VI

 

Tout cela ne reflète pas de très grandes remises en questions de la part des développeurs.

 

Je crois fort aux intentions de ce sixième opus de la saga Soulcalibur. Mais il est loin le temps ou la série était encore avant gardiste. Le positionnement difficile du aux faibles ventes du dernier opus n'aidant pas, Namco doit être très prudent à son sujet et grandement limiter le budget. Mais si la série veut revenir sur le devant de la scène et aller au-delà du simple bon jeu de combat de plus, il va falloir que Namco tape beaucoup plus fort que ce qu'ils font actuellement. En espérant que l'éditeur nous réserve de belles surprises dans les semaines ou mois à venir.

 

 

PS:

 

*Vente Soulcalibur IV

https://www.jeuxactu.com/charts-japon-soul-calibur-iv-se-loupe-31715.htm

Vente Soulcalibur V

https://www.gamergen.com/actualites/soul-calibur-v-1-4-million-unite-vendues-14593-1

 

*L'une des remarques du site Gameforever dans son historique sur Soulcalibur.

"Soulcalibur IV témoigne également de choix artistiques discutables, tant dans les costumes des combattants (que l'on peut toutefois modifier) que dans certains décors du jeu ne rendant pas toujours justice à la mention « HD ». Ces reproches varient aussi selon les goûts des joueurs, mais le fait est qu'à l'inverse des précédents volets, Soulcalibur IV ne met pas tout le monde d'accord sur sa plastique. "