Bonsoir à tous,

Suite à la diffusion de l'émission Arrêt sur Images intitulée "Jeux vidéo : des sites sous pression", vous avez été nombreux à réagir. Certains de manière critique, d'autres pour apporter votre soutien, et je vous en remercie.

Je souhaitais ainsi revenir, un bref instant, sur quelques éléments qu'il me paraît nécessaire de clarifier.

Quand j'ai été contacté par Arrêt Sur Images, 24h avant l'enregistrement, c'était bien en mon nom et non celui de Gameblog. Le journaliste souhaitait que je m'exprime sur mes "ménages". Mon nom revenant visiblement en termes fréquents et fleuris dans la bouche des personnes d'ores et déjà invitées. Pas de souci.

Même si je m'étonnerai toujours d'être l'éternel et unique exemple d'une pratique pourtant plus répandue qu'il n'y paraît dans le milieu du jeu vidéo, je ne souhaitais pas me défiler. Ce n'est pas dans mes habitudes. J'ai ainsi joué carte sur table, comme toujours. Ma franchise et ma visibilité, voila probablement ce qui fait de moi une cible facile pour certains. 

Sur place, je confesse que je ne m'attendais pas en revanche à voir que l'essentiel de l'argumentaire de Sébastien Rochat d'Arrêt sur Images allait se concentrer sur Gameblog (analyse approfondie du site, de notre mise en page, décorticage de nos vidéos, incompréhension devant nos parodies, etc). Et si j'ai effectivement beaucoup (trop) parlé, c'est qu'il me semblait impossible de laisser dire que "Gameblog est donc un agent de la com' de la Wii U", que notre vidéo de déballage de la Wii U était une "pub déguisée" alors que ce n'est qu'une évidente "blague" ou que "tous les jeux que vous notez ont une super note". Tout cela étant factuellement faux, je voulais rétablir ces vérités. Et face à ce qui ressembla parfois à un tribunal, je n'ai pas souhaité rester spectacteur.

J'aurai probablement pu, dû, le faire de manière plus subtile. Mais que voulez-vous, on apprend toujours. J'ai appris beaucoup en 1h40.

Un autre point en aura étonné, choqué, déçu (rayez les mentions inutiles) certains : le fait que j'attribue un 5/5 à l'indépendance de Gameblog. Quelle arrogance. J'en conviens. Mais il ne vous aura j'espère pas échappé aussi que j'ai signalé qu'il s'agissait de noter l'indépendance de la "rédaction".

Soyons clair : évidemment que notre milieu est dépendant des éditeurs. Tous les sites qui ne fonctionnent pas sur un modèle d'abonnement. Ce sont bien les éditeurs de jeu vidéo qui achètent l'écrasante majorité des pubs qui habillent nos pages (les annonceurs hors secteurs ne s'intéressant encore que trop peu aux sites de jeu vidéo malheureusement). Ce sont donc les Nintendo, Activision, Square, Microsft, Sony & co qui font vivre les principaux sites français (et internationaux) sur lesquels vous retrouvez l'info jeu vidéo qui semble vous intéresser. C'est un fait absolu dont j'ai évidemment conscience. Mais cette dépendance de fait, ne veut pas dire que les rédactions en elles-mêmes ne sont pas indépendantes. Je suis d'ailleurs convaincu que la plupart le sont, indépendantes. Celle que je connais le mieux, Gameblog l'est à 100% ! Malgré les fantasmes de certains, jamais, nous n'avons cédé à des pressions d'éditeurs... au prix parfois de longues prises de becs au téléphone, ou de pression plus vives. C'est le jeu. Nous le connaissons. Nous l'acceptons. Chaque journée n'est pas forcément un long fleuve tranquille, mais nous pouvons nous regarder dans la glace et ce depuis le début de notre aventure en 2007. Le contenu éditorial que nous vous livrons est totalement libre et conçu avec nos convictions. C'est ce que je voulais signifier avec ce 5/5. Rien de plus.

Me concernant à titre personnel, oui, il m'arrive d'effectuer des présentations de jeux. Toujours des titres avec lesquels je suis en phase au moment où je les présente. Jamais des jeux dont je réalise les tests. C'est important à mes yeux. Ni hier, ni demain. C'est peut être un détail pour certains, mais cela à son importance. J'ai toujours été transparent là dessus. Je me suis toujours dit qu'il ne fallait pas que je le cache, que je me devais d'être honnête auprès de ceux qui me suivent.

Car ce lien unique tissé avec vous, cela n'a pas de prix. Ceux qui me suivent le plus activement le savent d'ailleurs : je suis passionné, totalement, viscéralement. Quand j'aime, je le dis. Quand je n'aime pas, je le dis aussi. Je partage coups de cœur et de gueule avec gourmandise, une franchise constante et souvent beaucoup d'emphase... Ce n'est pas un jeu, ou une posture. Je suis comme ça, avec quelques qualités et mes excès. C'est ce qui fait que certains m'apprécient, et que d'autres me détestent. J'en ai bien conscience. 

Autre point : non, je ne suis pas patron d'une "boîte de com". J'ai juste ouvert une auto-entreprise, mono-personnel (en gros, tout mes employés... c'est moi) me permettant de facturer ces fameuses présentations pour justement ne pas avoir à y mêler Gameblog. Pour autant cette incompréhension, je la comprends. C'est clairement de ma faute, m'étant mal exprimé lors de sa création. Après qu'il m'arrive d'être maladroit n'est pas une nouvelle ;) Pour conclure sur ce chapitre, notez que je ne démarche jamais un éditeur. Mon but n'étant pas de multiplier les présentations. Je ne les accepte d'ailleurs que lorsque le discours que j'aurai à tenir sur "scène" est similaire à celui que j'aurai tenu naturellement sur Gameblog si j'avais dû parler de ce jeu. En clair, je ne présente que les jeux que j'aime. Ce qui me fait refuser parfois des présentations. Tant pis.  

Il y aurait tant à dire encore, mais j'ai déjà beaucoup parlé. Je sais une chose : contrairement à d'autres, je n'ai pas de cadavres dans mon placard. J'ai tout dit. Vous savez tout sur mes actions. Je ne me cache pas derrière tel ou tel statut. Je ne me considère que comme un joueur privilégié, un joueur qui a eu beaucoup de chance, qui se doit de retranscrire au mieux ce qu'il a la chance de voir, d'entendre, de percevoir, d'analyser et qui n'a de compte à rendre qu'aux joueurs. Je n'ai jamais rien caché. Je n'ai pas de cynisme, de calcul en moi. Et c'est pour cela que j'avais envie de m'adresser à vous ce soir. Après, libre à chacun d'apprécier, ou non, mon travail. D'avoir, ou non, envie de suivre ce que je fais. C'est la règle du jeu, et je l'ai toujours acceptée.

Portez-vous bien, et surtout, jouez bien :)

Julien

PS : Et n'oubliez pas...