Jusqu'alors fervente défenseuse d'un futur 100% électrique pour ses véhicules, cette marque annonce radicalement changer ses objectifs pour l'avenir.
Afin de proposer une alternative à la motorisation thermique, de nombreux constructeurs, notamment grâce à l'aide de subventions étatiques, ont de plus en plus embrassé la cause des véhicules électriques. Suite à une déclaration de la branche australienne de cette grande marque, on apprend toutefois que, selon elle, ceux-ci « ne sont plus l'objectif, mais une voie vers la neutralité carbone ».
Une grande marque fait un virage à 180 degrés vis-à-vis des véhicules 100% électriques
Alors que les problématiques environnementales sont de plus en plus pressantes, de nombreuses entreprises se sont engagées ces dernières années vers la neutralité carbone de leurs activités, la plupart du temps à l'horizon 2050. L'industrie automobile, l'une des plus polluantes, en est l'un des principaux exemples, souhaitant se départir des véhicules à essence pour se tourner vers l'électrique ou d'autres initiatives. Tel était notamment le cas de Honda, qui avait initialement alloué un budget de 68 milliards de dollars pour l'électrification de son parc automobile.
Auprès de Drive, Jay Joseph, PDG de Honda Australie, a annoncé un changement radical de sa stratégie, expliquant que « les véhicules électriques à batterie ne sont pas l'objectif, mais un chemin vers la neutralité carbone, et pas nécessairement le seul chemin ». Cela s'explique notamment par la faible offre au niveau des infrastructures adaptées pour une motorisation 100% électrique. En réaction, Honda a décidé de réduire de 30% son enveloppe consacrée à l’investissement des voitures électriques.
Alors qu'Honda était jusqu'à présent l'une des marques les plus fiables s'agissant de proposer des véhicules électriques à batterie, cette déclaration relance le débat quant à la viabilité d'une telle transition. En lieu et place de ce qui n'est plus « le seul chemin vers la neutralité carbone », le constructeur, ainsi que d'autres concurrents, planchent déjà sur des alternatives. Mais la bataille est encore très loin d'être gagnée.

Quelles alternatives vers la neutralité carbone ?
Dans un premier temps, le constructeur japonais souhaite aussi miser sur les piles à combustible à hydrogène. C’est déjà le cas pour une branche de ses véhicules : le CR-V e:FCEV. Il s’agit ici d’une voiture utilisant une pile à hydrogène, ainsi qu’une batterie de 17,7 kWh. Au total, elle propose alors une autonomie électrique de 47 kilomètres.
Honda n’est pas le seul constructeur à vouloir emprunter une voie qui ne mise pas sur le 100% électrique. C’est le cas également de Toyota ou encore de Hyundai. Ces deux marques aussi ont des projets tournés autour des véhicules à hydrogène. De son côté, BMW devrait sortir une voiture équipée d'une pile à combustible pour 2028.
En revanche, Stellantis a par exemple préféré arrêter le développement de cette technologie, en expliquant que le segment en question ne peut se développer correctement en l'état actuel. Honda aimerait aussi bien développer les carburants de synthèse. Unique limite de ces différentes stratégies : les infrastructures disponibles restent pour l'heure dangereusement limitées. Honda mise donc sur une diversification technologique. Reste à voir si le pari sera gagnant.
L'industrie automobile se trouve donc dans la tourmente dans sa recherche d'un avenir neutre en carbone. Le dénominateur commun de ce casse-tête : le manque d'infrastructure flagrant, là où l'offre d'essence est désormais si bien implantée qu'il apparaît extrêmement difficile de s'en débarrasser de sitôt.