La constellation Starlink continue de faire parler d’elle, parfois de manière inattendue. Cette fois, ce n’est ni une annonce commerciale ni un nouveau lancement massif qui attire l’attention, mais une image satellite pour le moins surprenante. En photographiant une base aérienne chinoise, un satellite d’observation de Maxar Intelligence a capturé le passage d’un satellite Starlink, laissant une trace colorée et fantomatique sur le cliché.

En effet, l’image a été prise lors d’une opération d’observation de routine au-dessus de la base aérienne de Dingxin, en Chine, un site connu pour ses essais d’avions militaires. Au moment précis de la capture, un satellite Starlink est passé plusieurs dizaines de kilomètres plus bas que le satellite de Maxar, traversant le champ de vision à pleine vitesse orbitale.

Le résultat est visuellement saisissant. Une traînée irisée apparaît sur la photo, conséquence directe de la fusion entre les données en noir et blanc haute résolution et les informations colorisées utilisées pour produire l’image finale. Un effet involontaire, mais révélateur de la densité croissante des objets en orbite basse comme le réseau Starlink.

Starlink

Un espace de plus en plus encombré

Cet incident Starlink illustre un phénomène appelé à se multiplier. Avec plus de 8000 satellites déjà en orbite, Starlink représente aujourd’hui la plus grande constellation jamais déployée. SpaceX prévoit d’aller encore plus loin, avec un objectif pouvant approcher les 30 000 satellites à terme, sous réserve des autorisations réglementaires. Dans ce contexte, les interactions visuelles entre satellites deviennent presque inévitables. Pour les acteurs de l’imagerie spatiale, cela pose de nouveaux défis techniques, mais aussi stratégiques, notamment lorsque des sites sensibles ou militaires sont concernés.

L’image a d’autant plus attiré l’attention qu’elle concerne une zone militaire chinoise. Depuis plusieurs années, certains chercheurs et responsables en Chine expriment des inquiétudes quant à Starlink, perçu comme une infrastructure potentiellement duale, à la frontière entre usage civil et applications stratégiques. Même si SpaceX publie les données de position de ses satellites et coordonne activement avec d’autres opérateurs pour éviter les collisions, la question de la surveillance, de la souveraineté et du contrôle de l’espace reste plus que jamais d’actualité.

Au-delà de l’anecdote visuelle, cet épisode rappelle une réalité fondamentale. L’orbite terrestre basse est devenue une véritable autoroute spatiale. Partagée par des missions commerciales, scientifiques et sécuritaires. La gestion de cet espace commun ne peut plus se limiter à éviter les collisions physiques.

Source : Maxar