Le piratage n’a jamais vraiment disparu, il a simplement changé de visage. Alors que les autorités traquent depuis des années les services d’IPTV illégaux, une nouvelle méthode prend de l’ampleur. Plus simple, plus rapide et surtout beaucoup plus difficile à contrôler, elle inquiète déjà forcément Canal+ et la Ligue 1.

Le piratage change de terrain et inquiète Canal+, fini l'IPTV ?

Pendant longtemps, l’IPTV était la star du piratage. Pour quelques euros, des milliers d’utilisateurs accédaient à des chaînes payantes, du foot en direct ou même des films récents. Mais face aux blocages, aux arrestations et aux amendes, les pirates ont trouvé une autre voie.

D’après le site espagnol Eleconomista, de plus en plus d’internautes regardent les matchs directement sur Instagram ou TikTok. Des utilisateurs diffusent les rencontres en direct depuis leur téléphone, souvent cachés derrière un VPN ou des comptes anonymes. Résultat : les flux se multiplient sans arrêt, changeant de comptes et de plateformes en quelques minutes... Ce système, contrairement à l'IPTV, rend la surveillance quasi impossible. Les ayants droit ne peuvent pas réagir assez vite, et les plateformes peinent à supprimer ces flux illégaux avant la fin du match. Un vrai défi pour les diffuseurs.

Un nouveau cauchemar à combattre

Chaque week-end, des milliers de spectateurs suivent désormais les matchs gratuitement via ces streams sauvages. Et ce phénomène ne se limite pas à la France. En Espagne, certains blocages massifs ont même entraîné la fermeture temporaire de sites légitimes, preuve que la lutte devient de plus en plus compliquée.

Pour Canal+ ou beIN Sports, les conséquences sont évidentes : pertes financières, baisse d’abonnements et frustration des partenaires commerciaux. Les diffuseurs cherchent désormais à renforcer leur collaboration avec les réseaux sociaux pour réagir plus vite. Mais face à la vitesse des pirates, la tâche s’annonce difficile. L'IPTV du passé ? Pas forcément.

Malgré les campagnes de prévention et les sanctions, le piratage reste une habitude bien ancrée. Selon une étude récente de l’Arcom (datant de mai 2025), 12 % des Français utilisent encore l’IPTV, via des boîtiers ou des applications illégales. Dans le lot, près de la moitié de ces utilisateurs s’y sont mis récemment, signe que le phénomène continue de séduire.

Pourquoi de telles pratiques ? Une explication du côté de la crise.

Si cette pratique explose, c’est aussi parce que les abonnements sportifs deviennent de plus en plus coûteux. Un contexte qui pousse certains fans à contourner les règles, au risque de fragiliser encore davantage un modèle déjà en crise. Quand on voit la crise financière actuelle, sans excuser totalement ces comportements, on peut tout de même comprendre en partie pourquoi ils existent.

Source : Eleconomista