Annoncé en février dernier via le PlayStation Blog, Winds & Leaves n'a pas mis bien longtemps avant d'arriver sur le PlayStation Store. La promesse étant d'embarquer les joueurs dans une steppe fascinante, à reverdir en y plantant diverses variétés d'arbres, tout ça transcendé grâce au pouvoir immersif de la réalité virtuelle. Pari réussi ?

Un zeste de Flower

Winds & Leaves commence sans explication dans une zone en partie désertique. Il faut dire que c'est de cette façon que le jeu est conçu, aucun narrateur ni aucun texte ne vient guider nos pas, hormis bien entendu le tutoriel. En réalité, les seuls éléments qui vont ne serait-ce qu'un peu étoffer le « lore » de cet univers sont des peintures rupestres à découvrir çà et là, et qui glissent en règle générale quelques indices sur la marche à suivre. Pourtant libres comme l'air, nous découvrons rapidement qu'il nous est impossible de nous éloigner des arbres voisins. L'être que nous incarnons est en fait lié à la flore et ne peut survivre en des terres arides. Heureusement, nous sommes invités à emporter avec nous un paquet de bâtons ressemblant étrangement à une chope de bière, qu'on peut à tout moment remplir de « l'essence » des arbres. Notre bock bien chargé fait alors office de barre d'endurance, nous permettant de nous éloigner un peu de la verdure afin d'y planter des fruits et faire ainsi pousser de nouveaux arbres.

C'est la mécanique principale de l'aventure. On parcourt le monde tout en faisant pousser des arbres et ainsi tracer un chemin sur lequel nous sommes ensuite en sécurité, jusqu'à trouver le prochain arbre « magique » qui remplira notre « gourde ». Un autre accessoire se révèle utile dans notre progression, il s'agit d'un moulin à vent en papier accroché près de notre épaule droite. En l'inclinant, il permet d'accélérer le temps dans un effet très réussi permettant en particulier de se rendre compte que le jeu dispose d'un cycle jour-nuit avec déplacement du soleil, d'une lune mais aussi la présence d'aurores boréales. Cependant, il n'est pas très aisé ni agréable de parcourir l'aventure de nuit à cause d'une gamme de couleurs réduite et très sombre. Dommage que la lune n'éclaire pas plus que ça. Ainsi on utilisera régulièrement le moulin à vent afin de jouer exclusivement en plein jour et profiter des décors à perte de vue.

Un cactus dans les yeux

C'est là que le bât blesse, on profite en effet de décors à perte de vue, sans aucun flou, mais avec un aliasing et un clipping omniprésents, même à très courte distance. Tous les bords de tous les éléments affichés à l'écran sont crénelés, perturbant grandement l'expérience. C'est d'autant plus dommage que Winds & Leaves dispose d'une aura artistique intéressante ! Quelques jeux PSVR ont eu ces problèmes lors de leur lancement respectif ; on se souvient surtout de Raw Data, Out of Ammo, Kona VR et Espire 1 VR Operative, améliorés après coup pour la plupart. Espérons que Trebuchet saura optimiser rapidement, au moins sur PS4 Pro et PS5, car sur cette version testée, le jeu est malheureusement très loin de faire honneur au PlayStation VR, habitué à des jeux bien plus propres visuellement.

Ok, le visuel d'un jeu en réalité virtuelle est important, mais l'aspect sonore l'est presque tout autant. De ce côté, rien à jeter. La bande-son est très réussie, agréable et s'accorde parfois même avec nos actions d'arboriculteur. D'ailleurs, pour en revenir au gameplay, sachez qu'il ne suffit pas de planter n'importe quel fruit dans n'importe quel sol pour progresser. Non, chaque type de terrain demande un type de fruit en particulier, et certains arbres ne peuvent survivre qu'en présence d'autres à proximité (ce qui nous est rappelé constamment par le tuto). Quelques tornades ou des cumulonimbus (avec fortes précipitations) peuvent également perturber la croissance des arbres. C'est là qu'entre en jeu notre besace dans laquelle nous pouvons stocker jusqu'à six types de fruits différents. Parfois, il est utile d'associer deux fruits différents pour « concevoir » un nouveau type d'arbre sur lequel on peut ensuite cueillir un nouveau fruit avec les caractéristiques fusionnées des deux autres.

Deux PlayStation « Bouge » en main

Cueillir un fruit peut se faire à même le sol, mais on peut également choisir de grimper aux arbres tel un (VR) singe. D'une simple pression sur la touche « Move » et d'un mouvement vertical du bras, on peut se hisser progressivement jusqu'au-dessus de la cime des arbres pour contempler la vue (psssst, ça se joue aux PlayStation Move, vous aviez compris). Cela dit, l'escalade n'a rien de réaliste puisqu'il n'est pas utile d'agripper le tronc ou les branches pour ce faire. Le simple fait d'être proche d'un arbre permet l'ascension de celui-ci sans avoir à le saisir. De plus, le mouvement virtuel qui résulte de nos gestes physiques est très fortement accentué ; comprendre par là qu'un petit étirement de 10 centimètres avec votre bras vous fera faire 2 mètres de distance dans le monde virtuel. Il faut dire que c'est assez perturbant mais on peut supposer que cela permet de ne pas passer trop de temps pour atteindre les sommets.

Les contrôles aux PlayStation Move sont aussi très curieux. Contrairement à la plupart des jeux PlayStation VR, il faut ici tenir enfoncé les 2 boutons « Move » simultanément et faire des mouvements avec les bras pour se déplacer. Un concept qu'on retrouve notamment dans le jeu de boxe Creed mais aussi dans Sprint Vector, à la différence près qu'ici on ne se déplace qu'à une seule vitesse fixe. Ainsi, de très petits mouvements de bras vous feront vous déplacer à la vitesse max, rendant extrêmement imprécis les contrôles quand on veut par exemple s'aligner avec un fruit au sol pour le ramasser. La rotation est également atypique dans le catalogue PSVR, en particulier une des options proposées qui permet de faire tourner notre personnage dans la direction regardée après une pression de X ou O. Mais il faut avouer que ça marche plutôt bien et c'est assez intuitif. On peut aussi choisir de tourner dans la direction pointée par un PS Move, un principe bien moins intuitif pour les habitués aux contrôles plus ou moins standardisés du PSVR, ou bien la traditionnelle rotation angulaire.

L'écologie pour les noobs

L'aventure se termine en 4 à 5 heures. On progresse librement de biome en biome, qui se comptent sur les doigts d'une main, en plantant diverses variétés d'arbres, réveillant des éoliennes à chaque coin du monde afin de reverdir le moulin central. En cours de route, un nouveau pouvoir nous permet de prendre notre envol. Il est alors possible de voltiger entre deux arbres ou en direction de poutres disséminées un peu partout, permettant ainsi d'accéder à de nouvelles zones. En outre, certains lieux plus ou moins cachés permettent de découvrir des peintures sur toile qui se dévoilent après avoir planté les bons arbres à proximité, encourageant un peu le joueur à explorer au maximum cet univers.