Les abonnés au Xbox Game Pass sont prévenus : ce vendredi 25 octobre, il faudra bien faire la distinction entre Outer Wilds et The Outer Worlds sur le dashboard de leur service de jeu en libre téléchargement. En effet, si les deux productions proposent d'explorer un système solaire inconnu en vue subjective, la comparaison s'arrête là. Mais dans un autre registre, The Outer Worlds peut-il se révéler aussi mémorable que son presque homonyme ? Sera-t-il lui aussi en course pour le titre du jeu de l'année dans sa catégorie ? Les conditions sont en tous cas réunies.

Falloutception

Effectivement, parfois, le destin vous joue des tours : voilà presque 20 ans que Black Isle Studios, a qui l'on doit la création de la saga Fallout, a mis la clef sous la porte et que Bethesda a récupéré, au passage, quasiment tous les droits de leurs créations. Peu après ce revirement, d'anciens membres de cette structure fondée par Feargus Urquhart créaient alors Obsidian, un autre studio, qui nous régale depuis avec des perles du RPG telles que South Park : le Baton de la Vérité, Pillars of Eternity ou encore Alpha Protocol, pour ne citer qu'eux. Et premier coup du destin, alors que Bethesda avait modernisé Fallout avec le troisième épisode en y appliquant une formule très "The Elder Scrolls", voilà qu'il décidaient de confier les clefs de l'épisode suivant, New Vegas... à Obisidian, ses créateurs originaux, avec le succès et la reconnaissance que l'on lui connaît : il se murmurerait dans certains cercles que ce serait là le vrai Fallout 3.

Et aujourd'hui, avec The Outer Worlds, Obisidian nous pond un jeu dont les mécaniques globales sont pompées sur celles d'un Fallout/Skyrim made in Bethesda, mais avec un univers original teinté de Space Opera et avec la très probable qualité d'écriture habituelle du studio. Et alors que Bethesda nous prépare un projet similaire avec Starfield, qu'on imagine débarquer sur la prochaine génération de consoles, ici, c'est Private Division, une filiale de Take Two Interactive qui s'occupe de l'édition. Un gage de qualité pour The Outer Worlds ? Trève de blabla, et rentrons dans le vif du sujet, je vous prie.

Les mondes extérieurs

The Outer Worlds s'ouvre sur une scène assez surréaliste où le docteur Phineas Welles, savant fou de son état, nous sort d'une stase cryogénique ayant malheureusement duré plus de soixante-dix ans suite à la disparition des radars de notre vaisseau colonial ! L'Espoir, c'est son nom, contenait toute la fine fleur des scientifiques terriens venus coloniser le système d'Halcyon, et Phineas veut en réanimer le maximum : en effet, sous le joug de fédérations capitalistes, la colonie périclite sans cet apport tant attendu de têtes pensantes, et est au bord de la famine et de l'extinction. Bien entendu, c'est à nous qu'il fait appel pour cela, et on sera prêt à se lancer dans la bagarre après un bref passage dans l'éditeur de héros. Bref, car en plus de ne pas proposer tant d'options que cela, ces dernières restent très basiques et que de toutes façons, The Outer Worlds sera exclusivement un FPS. Pas de vue TPS ici, et il faudra aller dans les menus ou laisser le jeu tourner sans y toucher pour avoir l'insigne honneur d'observer sa création. C'est dommage. Vous voyez l'image sur la jaquette du jeu ? C'est quasiment là que vous allez faire vos premiers pas. Bon, par contre, graphiquement parlant, on est plus proches de Fallout 4 que d'Horizon Zero Dawn - sans gros bug notable, il convient de le signaler - mais le design et la direction artistique de l'ensemble frisent le sans fautes et on est très vite subjugués par cet univers. Les planètes ont toute leur propres charmes, et si les bâtiments font un peu tous "préfabriqué de l'espace", on reste conquis.

Univers solide

Avec son côté steampunk galactique, The Outer Worlds reste en terrain connu. Une certaine société Spacer's Choice et sa mascotte, un homme à la tête de lune et au visage de trollface, font écho à Vault Tec et son Vault Boy. La musique et les vendeurs nous rappelleront parfois Borderlands, tandis que les ordinateurs seront semblables à ceux de Fallout. Tous les temps de chargement nous offriront de sublimes faux écrans publicitaires rétro, et même, parfois, des couvertures de journaux qui vont narrer nos exploits dans la colonie de façon toujours à la limite de la propagande... Le folklore est, on pouvait s'en douter, très développé. Les corporations en place ont leurs propres préoccupations et conflits, et on va bien souvent venir mettre un coup de pied dans la fourmilière, comme sur cette première planète où l'on devra choisir entre la survie d'un groupe de hippies écolos ou d'une grande fédération industrielle qui traite ses ouvriers comme des prisonniers.

Pour parvenir à nos fins, un riche système de dialogue est de la partie, avec de multiples possibilités pour parvenir à résoudre une quête, que soit par la traîtrise, la force ou l'intelligence. Les PNJ sont tous assez comiques, délirants et caricaturaux, et on croise beaucoup personnes au physique avantageux, et beaucoup de femmes. Ça change de nos expériences habituelles dans le genre. Question ambiance, avec son aspect un poil débile à la Borderlands - en plus fin - et son côté plus grave, irrévérencieux à la Fallout, The Outer Worlds frappe très fort, son univers grouille de vie et on prend un immense plaisir à l'explorer. Seule ombre au tableau, malgré la présence de textes français de très bonne facture, il faudra se contenter des doublages anglais, au demeurant de qualité.

Fallouter Worlds

Niveau jouabilité, on reste sur une formule connue mais ultra efficace. Les combats sont plutôt tactiques et réussis, avec tout un tas d'armes variées à looter, dont des armes scientifiques aux comportements parfois loufoques ! Aussi, tant qu'à avoir été congelé, votre avatar dispose de la capacité de freezer le temps pour bénéficier d'un bon vieux bullet time des familles ! Vos coéquipiers ne seront pas en reste avec de redoutables attaques spéciales, et selon, votre humeur, vous pourrez rouler sur le jeu ou profiter d'un challenge corsé en réglant la difficulté.

Question RPG, là encore, ce n'est pas très original mais c'est du très solide : pas de S.P.E.C.I.A.L mais un choix de capacités très variées, dont beaucoup impactent sur les possibilités au cours des conversations, mais aussi des perks très classiques, que l'on jurerait, là encore, tout droit sortis de Fallout pour certains. Petit détail amusant, en échange d'un jeton de compétence, on peut récupérer un défaut, qui va nous handicaper pour tout le reste de l'aventure ! Un peu comme quand une addiction ne voulait plus partir après un bug dans New Vegas...

Stop ou encore ?

Le déroulement de The Outer Worlds se fera de façon assez manichéenne entre les différentes factions du jeu, et quelques cheminements de quêtes bien rigides et soumis à condition sont à prévoir. La progression, avec ses zones indépendantes liées aux différentes planètes, est assez linéaire au final, mais attention à ne pas conclure toutes vos quêtes n'importe comment, et sauvegardez régulièrement si vous ne voulez pas vous retrouver dans une branche scénaristique pas suffisamment roleplay selon vous !

Au pire, si jamais cela arrivait, sachez que l'exploration des autres voies dans une seconde partie reste éventuellement possible même si vous manquez de temps, puisque l'intrigue principale de The Outer Worlds est malheureusement assez courte. En effet, sans bouder du tout les quêtes secondaires, nous sommes parvenuss au générique de fin en trente petites heures, et sans post-game après tout ça. Ce dernier point est il amené à changer avec la sortie de DLC ? Le genre est coutumier du fait. En tous cas, on peut estimer le 100% aux alentours de la petite centaine d'heures. C'est peu pour un titre du genre, mais n'oublions pas qu'il est vendu à un tarif de lancement plus qu'attractif, même si certains revendeurs affichent parfois une différence de près de 20€. Attention ! En tous cas, pour ceux qui ont trouvé un code Xbox Game Pass dans leur boite de céréales préférée, c'est tout bénéf'.