Le premier de Blob racontait l'histoire de Blob, créature dont les talents de peintre avaient redonné vie à un monde monochrome. Ici, le concept n'a pas changé. Le jeu débute à Prisma City au moment des élections. Le Camarade Noir, en grand méchant qu'il est, triche pour remporter le scrutin. Une fois au pouvoir, il va appliquer à la lettre le manuel du parfait tyran : lavage de cerveaux, esclavagisme, etc., et supprimer systématiquement ce qui fait le charme de la cité, ses couleurs. Blob, telle une Valérie Damidot vidéoludique (le jeu étant initialement sorti en 2011, les références sont d'époque), se rend sur place pour faire reprendre des couleurs aux grisiens. Pour un scénario épique, il faudra donc repasser. Malgré quelques références bien senties, un scénario un peu plus engageant aurait été le bienvenu.

Pour ce qui est du gameplay, c'est un jeu d'enfant. Blob peut absorber de la peinture pour la répandre sur tout ce qu'il touche. Les différentes couleurs sont donc utilisées pour repeindre les bâtiments, libérer les citoyens, etc. Manette en main, cela se traduit par une association d'environnements en 3D et des passages en intérieur en 2D, le tout saupoudré de quelques énigmes dignes de Dora l'Exploratrice. Accessibilité oblige, les diverses actions à effectuer sont toutes réalisées à l'aide de deux touches : une gâchette pour verrouiller, et un autre bouton pour sauter ou défoncer. Et cette simplicité n'est pas aidée par la construction du gameplay.

L'histoire sans fin

Les niveaux de de Blob 2 sont très vastes et les missions se suivent et se ressemblent : activer les arrivées de peinture, recouvrir un nombre prédéfini d'immeubles... Logiquement, cela rend le jeu aussi palpitant que de regarder de la peinture sécher. Même si de nouveaux pouvoirs temporaires s'offrent parfois à Blob (transformation en boule de plomb, etc.), cela ne modifie pas le constat. Une forme de lassitude s'empare du joueur avant même la fin du premier stage, et ne le quitte pas tout au long du jeu. Une quinzaine d'heures sont nécessaires pour boucler la révolution coloriste. Les insomniaques pourront de leur côté trouver une palette de missions annexes, qui augmente considérablement la durée de vie du titre. À la manière d'un Super Mario Galaxy, un second joueur qui n'a rien de mieux à faire peut venir apporter son aide en récupérant des objets ou en attaquant des ennemis, ainsi que prendre part à des niveaux supplémentaires déblocables et jouables en coopération.

de Bof

Côté réalisation, il n'y a pas de gros reproches à faire à de Blob 2. Les environnements sont réussis mais si simples qu'il est difficile de s'attarder dessus. Et sur PS4 (version testée), les développeurs de ce "remaster" (c'est un bien grand mot) se sont contentés de revoir à la hausse la résolution du jeu. Avec cette sortie sur les machines actuelles, de Blob 2 ne gagne absolument rien du point de vue de la technique. La bande son est quant à elle variée (disco, salsa...) et reste d'une grande qualité. Chaque couleur correspond à un instrument qu'il est possible de jouer en peignant le décor. En 2011 comme en 2018, la musique de de Blob 2 reste son plus gros point fort. Et son utilisation paraît toujours originale et intéressante.

Le défaut technique majeur du jeu provient toujours de la gestion capricieuse de la caméra. Cette dernière ne sait pas où donner du blob lors des sauts, et bloque parfois contre les décors. Quitte à ressortir le jeu sept ans plus tard, les responsables de ce portage auraient pu corriger ces défauts de caméra, cela aurait été la moindre des choses. Correct et totalement inoffensif, le titre de THQ Nordic n'arrive pas à atteindre la qualité des meilleures productions actuelles, qu'il s'agisse de level design ou de richesse de gameplay. Bref, si l'éditeur se sert de ces rééditions pour relancer la licence de Blob, il ne s'y est pas vraiment pris de la meilleure des façons.