Face aux nombreuses chutes de framerate et freezes rencontrés, la rédaction de Gameblog ne recommande pas l'achat "day-one" de Homefront The Revolution. Si des mises à jour importantes sont déployées et corrigent ces problèmes techniques, nous pourrons être amenés à revenir sur le test ultérieurement, et faire évoluer sa note.

Homefront : The Revolution aura connu un développement chaotique. Débuté sous l'égide de THQ, avec Crytek UK aux manettes, avant que des problèmes financiers n'obligent le studio à vendre la licence à Koch Media en 2014, le jeu aura été achevé par la nouvelle équipe de Dambuster Studios. Entre revente et problèmes techniques, cette gestation houleuse aura laissé des stigmates. Mais nous y reviendrons plus bas...

Philadelphie est devenue une ville déchirée et offre un tableau d'une tristesse absolue : les civils sont contraints de travailler comme des esclaves, lorsqu'ils ne sont pas tout bonnement abattus dans la rue, les immeubles sont en ruines et la paix est tout simplement devenue une utopie... Ici, la Corée a pris le pouvoir aux américains et ils sont armés jusqu'aux dents : drones, appui aérien, arsenal high-tech, bref : les résistants font pâle figure... Quoi qu'il en soit, notre protagoniste Ethan Brady va être enrôlé dans cette marche pour la liberté et nous voici entraîné avec lui dans une guerre sauvage contre l'APC, une unité de soldats cruels et sans pitié.

Un peu d'engouement !

Comme souligné plus haut, vous allez devoir lutter contre une force largement supérieure à la vôtre, et pour cela vous serez épaulé par plusieurs alliés : Sidney Cook, un ancien policier vendeur d'armes, Jack Parrish, un ancien soldat, Ned Sharpe, ingénieur de métier, Dana Moore, détenue avant l'invasion et extrêmement déterminée à reprendre sa liberté, et enfin Sam Burnett, un chirurgien au coeur tendre... Chacun d'eux vous donnera des missions à remplir et vous accompagnera de planque en planque afin de mener à bien la révolte. Évidemment, celle-ci sera jalonnée de plusieurs tâches à réaliser, avec en fil rouge une mission principale : rallier tous les quartiers à votre cause en effectuant divers actes de bonté envers les civils en détresse, ou de sabotage pour saper le contrôle de l'APC. Il faudra ainsi tuer des soldats pour libérer des prisonniers, empêcher une exécution dans la rue, donner de l'argent à des mendiants, capturer des postes d'observation et reprendre des lieux considérés comme des points stratégiques de l'ennemi, allumer des radios pour faire entendre la voix de la Résistance, détruire des systèmes électriques en coupant leurs câbles... bref, tout les moyens seront bons pour faire grimper l'engouement de la ville, jusqu'à atteindre 100% dans toutes les zones.

Sur votre carte (accessible depuis un smartphone) vous pourrez accéder à un onglet "Engouement" pour chaque zone, celui-ci vous renseignant sur la complétion de cette tâche. Votre téléphone sera d'ailleurs votre carnet de route, vous permettant d'accéder à vos missions ainsi qu'à différents éléments (notes, planificateur, messages...), et il est possible de le dégaîner à tout moment en appuyant sur le pavé tactile (PS4).

Il faudra donc tout mettre en oeuvre pour saper la propagande de l'APC, et j'ai d'ailleurs pris grand plaisir à faire le job, même si on a l'impression de faire un peu tout le temps la même chose. D'une part le côté linéaire du premier épisode n'existe plus forcément, d'autre part le gameplay à gagné en nervosité et en verticalité. Les différents lieux à capturer ne sont pas facilement accessibles et souvent en haut d'immeubles, ou dans des appartements abandonnés. Il faut alors mettre ses capacités d'observation à profit pour déterminer par où passer pour les atteindre, ce qui offre une expérience très plaisante. D'autant plus que ces quartiers hautement sécurisés sont envahis par les drones et des caméras de surveillance, sans compter les soldats, il faut donc être très vigilant, ce qui renforce vraiment l'immersion et donne du sel à l'expérience de jeu, la rendant ainsi plus dense. Une jauge rouge vous renseignera sur le degré de détection de votre personnage, mais attention : une fois repéré vous ne pourrez plus utiliser les cachettes (des bennes à ordures) pour vous dissimuler, et si vous vous faîtes avoir il faudra refaire tout le chemin, puisque vous reprendrez conscience dans votre dernière planque...

Un conseil pour ces phases délicates : fondez-vous dans la masse. En effet, si vous vous mêlez aux passants, vous arriverez à passer inaperçu et le système fonctionne relativement bien. Un petit aspect infiltration qui s'ajoute subtilement au gameplay nerveux de Homefront et que les amateurs du genre apprécieront sans doute. Notez que pour vous épauler dans votre combat face à l'oppression, vous pourrez également engager des civils armés. D'ailleurs, plus le quartier sera sous votre contrôle et plus le choix sera large. Pour ce faire, il suffira d'approcher des PNJ et d'appuyer sur un bouton (carré sur PS4) pour qu'ils soient automatiquement enrôlés, ce qui se révèle bien pratique, même si comme vous pourrez le constater, leurs capacités laissent sérieusement à désirer... Si vous souhaitez les libérer de leur fonction, il suffira d'appuyer sur le même bouton une fois de nouveau à leurs côtés.

Guerilla style

Homefront : The Revolution est un monde ouvert qui offre énormément de liberté, même si les décors et les environnements se ressemblent tous un peu les uns les autres...Cela dit, on ne peut pas demander à une ville en guerre de ressembler à autre chose qu'à un tas de ruines. Ces ruines sont découpées en trois zones distinctes, à commencer par la zone Rouge, dans laquelle la Résistance a décidé d'établir sa base. Dans ce coin de la carte, vous serez surveillé par des snipers d'élite et des drones. Notez au passage la présence d'un dirigeable qui, une fois alerté par les drones, balayera toute la zone pour vous retrouver. Une fois que ce sera le cas, il alertera à son tour les troupes de l'APC. Prudence donc. Le jeu offrant un cycle jour/nuit, il est fortement conseillé de mener vos petites occupations la nuit, histoire d'être tranquille. La zone Jaune est celle qui est la plus peuplée. C'est dans celle-ci que vous pourrez travailler un maximum sur l'engouement des foules, comme expliqué plus haut. Enfin la zone verte est quant à elle la plus dangereuse, puisqu'elle est totalement occupée par les forces ennemies. Ici, les missions ne seront pas aisées et il vaudra mieux y aller doucement. Bien souvent, vous devrez protéger des cibles ou les aider à s'exfiltrer. L'aspect infiltration dont je parlais quelques lignes plus haut est ici à son degré maximum, et je vous conseille fortement d'utiliser votre silencieux pour éviter toutes les rencontres fortuites, celles-ci pouvant êtres très punitives. Et pour cause : tout comme dans le premier épisode, l'IA ennemie est très bien fichue. Comme souligné plus haut, une fois repéré, il est difficile d'en réchapper. Si toutefois vous êtes allergique à la discrétion, je vous conseille d'user et d'abuser de vos explosifs, histoire de faire un maximum de dégâts.

Pour vous aider à évoluer du mieux possible, vous aurez droit à un arsenal honorable : fusils à pompe, mitraillettes, armes de poing, arbalète, lance-flammes... bref, l'armurerie est bien garnie et ce bon vieux Sidney a fait en sorte que tous ces joujoux soient modulables. Ainsi, il sera possible de transformer votre flingue en mitraillette, ou encore de transformer votre pompe en automatique ou en lanceur, à vous de décider selon vos envies et la situation. Notez qu'en plus de ces multiples configurations, chaque arme peut être personnalisée sur ses trois points de fixation.

Toujours au rayon de l'arsenal, vous retrouverez des éléments très intéressants lorsqu'ils sont utilisés à bon escient : des bombes incendiaires, des cocktails molotov, des voitures téléguidées (vous pourrez les lancer, les faire exploser à distance ou encore les utiliser comme des pièges, à vous de voir), ou encore des outils de piratage. Ces derniers seront très pratiques pour faire griller les systèmes de verrouillage de portes, les caméras de sécurité ou encore retourner les drones et tourelles de l'APC leur maître... Un jeu d'enfant ! Vous aurez aussi le loisir d'utiliser l'appareil de diversion pour détourner l'attention des soldats et passer ni vu ni connu par-ici lorsqu'ils vont jeter un coup d'oeil par là. Bref, le kit de guerilla est assez complet et permet de s'amuser pour de vrai. Notez que vous trouverez d'ailleurs une armurerie dans chacune de vos planques.

Une multitude de choses à faire

La Résistance ayant ses quartiers dans les souterrains de la ville il sera facile pour vous de vous déplacer de quartier en quartier en utilisant les différentes entrées/sorties de métro dispersées ça et là dans Philadelphie. N'hésitez pas à vous balader, entrez dans les immeubles, fouillez, vous trouverez un nombre incalculable d'objets précieux (ou pas) à revendre dans le magasin, histoire de densifier votre porte-monnaie. Vous trouverez également les éléments nécessaires à la fabrication de vos explosifs. Tiens d'ailleurs, une bonne idée pour gagner plus d'argent : les jobs. Vous trouverez ces derniers affichés sur des tableaux. Si vous souhaitez en dénicher plus, sachez qu'ils sont notifiés sur votre carte comme tous les autres éléments importants du jeu (voir légende). Ces derniers vous proposeront des défis divers et variés, allant de l'élimination simple d'ennemis à la prise de photos pour aider votre unité à mieux comprendre les déplacements et le fonctionnement global de l'APC. Bref, il y a vraiment pas mal de choses à faire à Philadelphie ces temps-ci. Et autrement dit, si vous souhaitez faire le jeu à 100%, vous aurez de quoi meubler vos nuits blanches et vous ne vous ennuierez pas. Vous constaterez à ce titre que la carte est spacieuse et offre de nombreuses zones à visiter. De plus, il faut savoir que le monde ouvert du titre est un monde plus vivant que jamais, et il ne sera pas rare de devoir faire face aux imprévus... En effet, de nombreux événements aléatoires pourront régulièrement bouleverser l'ordre de vos priorités.

Notez d'ailleurs que si je disais que vous pouviez vous déplacer dans les souterrains de la ville, il sera également possible de conduire des motos pour gagner du temps. Encore une fois, les caches de motos sont elles aussi visibles depuis votre carte.

Tous ces ingrédients font d'Homefront : The Revolution un bon jeu, dans lequel vous ne vous ennuierez pas une seule seconde. Gros point noir cependant : les problèmes techniques. Si le rendu global est assez joli (certaines mauvaises langues diront qu'il est quand même un peu "daté"), résistent et subsistent d'énormes problèmes (déjà relevés dans le premier opus de Homefront) de chutes de framerate, notamment lorsque vous courrez, et pire encore de freezes qui gâcheront l'expérience de jeu. Sans parler des temps de chargement, interminables, et d'une certaine lassitude qui se fera sans doute ressentir après de maints ralentissements et autres blocages inopinés du personnage... Un constat qui ne fait pas du bien à un titre se révélant pourtant amusant et addictif à bien des égards.