Chez Telltale Games, on sait indiscutablement raconter les histoires, qu'elles soient plus ou moins inspirées par d'autres oeuvres, au point d'ailleurs de se risquer dans des registres délicats tels que la dramaturgie et les grands écarts de genres, à l'image de The Wolf Among Us et de Tales from the Borderlands respectivement. Néanmoins, créer un scénario de toute pièce dans le monde procédural de Minecraft - dénué par nature du moindre élément narratif - constituait une gageure, voire une blague. Le studio a donc choisi la carte de la parodie, à grands renforts de fan service, jusqu'à reprendre le moteur graphique de Mojang.

Mine en scène

Résultat, une réalisation (pour une fois) sans accroc, soutenue par les fabuleuses compositions musicales du trio Anadel, Antimo, Welles et des doublages pleins de verve, le facétieux Patton Oswalt en tête. On peut également saluer l'effort d'imagination pour intégrer les principes de gameplay de Minecraft (la construction et l'artisanat entre autres) au sein même du récit. Ce dernier manque cependant sensiblement de substance, en dépit d'un accent porté sur l'amitié. Surtout que de nombreuses références et autres clins d'oeil n'ont guère d'intérêt, ou carrément de sens, pour les non initiés.

Zombie ou poulet ?

Par conséquent, les composantes interactives habituelles usitées par Telltale apparaissent d'autant plus limitées, qu'il s'agisse des Quick Time Events ou des prises de décisions aux incidences ici rarement cruciales. On devine évidemment que ce premier épisode pose les pierres de futurs coups de théâtre autrement plus cataclysmiques que son abrupte conclusion, mais en attendant une anguleuse question demeure : était-ce vraiment une bonne idée d'appliquer une formule si dirigiste dans l'univers philosophiquement très ouvert de Minecraft ? Réponse définitive à l'issue de la première saison...