Le principe de Project DIVA F ressemble à celui de nombreux autres jeux musicaux. On tapote sur les bonnes touches de son pad, dans le tempo dicté par des morceaux, dont les interprète apparaissent à l'écran en train de se dandiner énergiquement. Pourtant, un élément rend le tout bien plus complexe. Il n'y a pas de rail bien confortable figé au beau milieu de l'écran. Les symboles des touches (carré, croix, triangle, rond et les quatre directions du D-pad) s'éparpillent dans tous les coins, et les icônes de même forme qui glissent vers eux, attendant que vous pressiez au moment exact de la "collision", viennent aussi de n'importe où ! Il faut donc sans cesse surveiller les brefs scintillements annonçant les prochains patterns, ainsi que l'aspect des formes, qui signifiera si les notes doivent être maintenues ou non. Sans oublier que des étoiles surgissent parfois, signifiant que vous entrez en "Zone Technique" et devez user des sticks analogiques. Autant le dire : le tutoriel est indispensable pour assimiler les bases et ne pas se retrouver le bec dans l'eau dès les premières chansons en mode Easy... Et quand bien même vous auriez le rythme dans la peau, le jeu dispose d'un moyen assez fourbe de détourner votre attention : ses clips.

La femme de Johan ?

Les clips, dans lesquels on retrouve Miku, Kaito, Luka ou encore Meiko, constituent sans aucun doute l'une des grandes réussites du jeu. Ils sont magnifiquement réalisés, colorés, entraînants, racontent une petite histoire... et leur issue dépend aussi de vos capacités. Le vrai problème qu'ils peuvent parfois poser, c'est celui de la lisibilité. Certaines vidéos de fond sont tellement chargées et explosives qu'elles obstruent votre perception des icônes à presser. Gênant, quand le moindre point manqué perturbe au point de perdre de le fil et brise un combo qui vous menait tout droit à la réussite. Toujours est-il qu'il ne sera pas rare de s'y reprendre à plusieurs fois. Le chemin vers la dernière chanson en Extreme (dernier des quatre niveaux de difficulté) est progressif, mais long... surtout que les chargements sont omniprésents dans la navigation.

Mais à propos, outre pour tester sa street cred', dans quel but joue-t-on à Project Diva F ? Tout simplement pour récolter des Diva Points. Avec eux, on pourra acheter de quoi customiser tous les interprètes (avec divers accessoires ou des costumes complets) mais aussi aller les visiter dans leurs piaules. Là encore, vous pourrez refaire la déco et surtout offrir des cadeaux pour améliorer vos affinités. Cela donnera souvent lieu à de petites saynètes rigolotes... Et là encore, il y a un paquet de choses à débloquer et à tester ! Cette générosité, on la retrouve avec un mode d'Edition des séquences (sur vos propres MP3), un autre vous laissant regarder des vidéos de titres non-disponibles en jeu, et enfin un dernier pour prendre en photo vos Idols virtuelles. Bref, il y a assez de contenu pour motiver les fans à se la donner grave sur des musiques typiquement J-pop que les amateurs ne manqueront pas de trouver savoureuses.

Vous l'aurez compris, Hatsune Miku : Project DIVA F présente assez d'arguments pour être considéré comme un très bon rythm game. Outre son contenu important, il met parfaitement en valeur Miku et ses amis, avec une réalisation léchée. Sans oublier son système de jeu qui, en oubliant toute idée de zone neutre où apparaîtraient toujours les touches à presser, apporte un peu de piment en faisant travailler votre motricité oculaire. Autrement dit, ce titre vaut largement le coup d'œil.