À l’ouverture de la boîte, le ton est vite donné, sobriété avant tout. La Turtle Beach Stealth Pivot est livré avec l’essentiel, et rien de plus. En dehors de la manette elle-même, on y trouve un câble USB-A vers USB-C de bonne longueur (2,5 mètres), un dongle 2,4 GHz pour la connexion sans fil sur PC, et un guide de démarrage rapide. Aucun accessoire supplémentaire, aucun support de rangement ni autocollant logoté, l’expérience d’unboxing est volontairement épurée, voire un peu austère. Une approche pragmatique, qui tranche avec certains concurrents misant sur une présentation plus “premium”. D’ailleurs avec ses 130 euros, le produit se veut clairement haut de gamme.

Un design original mais massif pour cette Turtle Beach

Dès la première prise en main, la Turtle Beach Stealth Pivot impose sa silhouette. Avec ses courbes robustes et ses lignes marquées, la manette affiche un style à mi-chemin entre un pad Xbox et un accessoire de console arcade. Les deux modules latéraux, qui pivotent pour révéler une seconde configuration de boutons, créent une esthétique unique et immédiatement reconnaissable. Le tout est souligné par une discrète bande lumineuse RGB de part et d’autre du contrôleur central, juste au-dessus du bouton Xbox. Rien de clinquant ici, la mise en lumière reste sobre, presque discrète, en cohérence avec l’approche du produit.

Turtle Beach

Une construction soignée, mais imposante

La qualité de fabrication inspire confiance. Le plastique utilisé n’est pas texturé partout, mais l’ensemble dégage une impression de solidité. Le poids, autour de 300 grammes, peut surprendre au départ, surtout pour celles et ceux habitués aux pads plus légers, mais il participe à cette sensation de “manette sérieuse”. L’équilibre est globalement bien réparti, même si la présence de l’écran central crée un léger déséquilibre vers le haut de la manette. Rien de dramatique en jeu, mais les petites mains pourraient y voir un point de gêne. Ici avec nos grandes mains, pas de soucis.

Turtle Beach

Une ergonomie à la croisée des chemins

La Turtle Beach Stealth Pivot adopte une forme globalement familière à ceux qui utilisent une manette Xbox, avec des poignées larges et une disposition asymétrique des sticks analogiques. Mais c’est son système de rotation interne qui redéfinit l’ergonomie en profondeur. Chaque module (gauche et droit) peut pivoter pour laisser place à une disposition alternative. Un D-pad renforcé à gauche, une configuration à six boutons façon arcade à droite. Une idée ingénieuse sur le papier, qui donne à la manette une double identité, entre pad traditionnel et pseudo fight stick.

Sous son apparence modulable et son design atypique, le Stealth Pivot n’oublie pas l’essentiel, à savoir offrir des performances solides en jeu. Et sur ce point, Turtle Beach coche la plupart des cases attendues sur un contrôleur dit “pro”.

Turtle Beach

Des sticks précis et durables

La présence de sticks à technologie Hall Effect constitue l’un des points forts du produit. Cette technologie, devenue incontournable sur les manettes haut de gamme, élimine le risque de drift au fil du temps tout en assurant une excellente précision. En pratique, les sticks se montrent réactifs et agréables à manipuler, que ce soit sur un FPS nerveux ou un jeu de plateforme plus exigeant en finesse. Leur résistance est bien dosée, ni trop molle ni trop rigide, ce qui permet d’enchaîner les sessions longues sans inconfort. On a notamment pu tester ça sur Party Animals, Microsoft Flight Simulator edition 2020 et Star Wars Squadrons.

Une réactivité bien maîtrisée

Les gâchettes du Stealth Pivot peuvent être ajustées en fonction du type de jeu. En activant un petit interrupteur situé sous la manette, on peut choisir entre deux profondeurs de pression. Une course longue, qui permet une variation plus progressive (pratique pour doser l’accélération dans un jeu de course, par exemple), ou une course courte, qui transforme la gâchette en un bouton quasi instantané (idéal pour tirer rapidement dans un FPS ou enchaîner des combos dans un jeu de combat). Ce système simple à utiliser s’adapte donc aux besoins de chaque joueur.

La manette intègre aussi quatre boutons supplémentaires, appelés “P buttons”. Deux se trouvent à l’arrière, sous les poignées, et les deux autres apparaissent lorsqu’on active le mode “arcade” du module droit. Leur emplacement est pensé pour éviter de les presser par erreur tout en restant faciles d’accès pendant le jeu. Ces boutons peuvent être reprogrammés à tout moment, soit directement depuis l’écran de la manette, soit via l’application PC dédiée. Cela permet de créer plusieurs profils avec des fonctions différentes selon le jeu, et de passer de l’un à l’autre en quelques secondes.

Une manette Turtle Beach qui s’adapte aux styles de jeu

C’est là que le Stealth Pivot prend tout son sens, sa capacité à s’adapter à différents genres. En configuration classique, il rivalise sans peine avec les meilleurs pads du marché. Mais lorsqu’on active ses modules pivotants, il adopte un layout inspiré des sticks arcade, avec un D-pad optimisé à gauche et six boutons à droite. Une configuration pensée pour les amateurs de jeux de combat, de sidescrollers ou de titres rétro, qui s’avère réellement utile dans la pratique.

Une autonomie dans la moyenne

Côté endurance, la Turtle Beach Stealth Pivot tient environ 20 heures en utilisation sans fil via le dongle 2.4 GHz. Une performance correcte pour un modèle équipé d’un écran et de modules mobiles. Le rechargement complet ne prend qu’une trentaine de minutes, ce qui compense largement cette autonomie modérée.

Et justement en parlant d’écran. Placée au centre de la manette, juste au-dessus du bouton Xbox, une petite dalle LCD attire immédiatement l’œil. Cet écran n’est pas tactile, mais il permet d’accéder rapidement à plusieurs réglages sans avoir à passer par un PC ou une console. En appuyant sur un bouton dédié, l’écran s’active et donne accès à différentes fonctions comme le changement de profil, le réglage du volume, le contrôle de la batterie ou encore la  modification de la sensibilité des sticks et des gâchettes.

Dans la pratique, c’est un vrai gain de temps. Plus besoin de passer par des menus système ou d’ouvrir une application externe, on peut ajuster ses préférences directement depuis la manette, en pleine partie si besoin. L’interface est simple, intuitive, et la navigation se fait via les boutons de la manette elle-même. Le seul bémol, c’est que l’écran reste assez basique visuellement, avec une résolution modeste et une lisibilité correcte sans plus.

Un logiciel Turtle Beac séparé, mais complet

Pour aller plus loin dans les réglages, il faut passer par le logiciel Turtle Beach Control Center 2, disponible sur PC et Xbox. C’est là qu’on peut vraiment personnaliser la manette en profondeur avec le remappage complet des boutons, l’ajustement des zones mortes des sticks (c’est-à-dire leur sensibilité), configuration des gâchettes, gestion du rétroéclairage RGB, et mise à jour du firmware.

L’interface est claire, mais on peut regretter que ce logiciel soit séparé des autres outils de la marque. Alors que Turtle Beach commence à regrouper une partie de son écosystème sous l’appli Swarm 2, le Stealth Pivot exige de passer par un logiciel différent, ce qui complique un peu la gestion si l’on possède déjà plusieurs produits de la marque.

Fiche Technique

  • Prix : 129 euros
  • Comptabilité : PC (Connexion sans fil via dongle USB 2,4 GHz ou Bluetooth), Xbox Series X|S et Xbox One (Connexion filaire uniquement) et Android 8.0+ et Smart TV compatibles Bluetooth (Connexion via Bluetooth)
  • Connectivité : sans fil : 2,4 GHz (PC), Bluetooth 5.2 (Android, Smart TV), filaire USB-C (Xbox, PC), port audio 3,5 mm pour casque avec micro
  • Autonomie : jusqu'à 20 heures en mode sans fil. Fonction "Play & Charge" via câble USB