Electronic Arts nous a invité à prendre contact lors d'une rencontre du troisième type, avec leur nouvelle franchise très sobrement appelée Skate. Et c'est dans un célèbre magasin de... skate parisien que le rendez-vous a été donné. Evidemment, comme les baggies et autres grosses baskets c'est pas trop ma came, ben je me suis paumé en cherchant le skate-shop en question et je suis arrivé à la bourre (pour changer diront certains. NDTraz : pour changer). Mais heureusement, pas suffisament pour rater la présentation. Et toc.

Le "réalimse" sur roulette

Chez Electronic Arts, on a beau être l'éditeur le plus riche du monde, on n'en est pas moins lucide et précautionneux. Parfaitement conscient que Tony Hawk est la référence absolue et qu'il sera difficile de le déloger de son trône pour tout un tas de raisons empiriques, l'éditeur a pris la décision de partir dans une autre direction que la série d'Activision, dont le concept est déjà bien rôdé et donc difficilement améliorable. En fait, disons le franchement, il s'agit d'une autre philosophie proposé ici. Alors que dans Tony Hawk on enchaîne des combos d'extra-terrestre et des figures à la volée sans trop d'effort, dans le titre d'EA, on joue la carte du réalisme. Pas au point d'être obligé de s'entraîner dix heures pour passer un simple ollie (le côté fun doit tout de même primer), mais assez pour que le joueur puisse être fier de réussir un trick balèze.

Une maniabilité à l'analogie

Dans la pratique, ça se traduit par une maniabilité qui peut surprendre. En effet, tout passe par les sticks analogiques. Le gauche sert à diriger le perso et le stick droit à effectuer tous les mouvements. Pour préparer un saut par exemple, il faut baisser le stick, puis le remonter rapidement afin de récréer le mouvement. Manette en mains, cela paraît bizarre au début (surtout quand on a des années d'Antoine Faucon dans les pognes), mais on s'y habitue rapidement, au point de trouver ça assez naturel en fin de compte. Pour les grinds, pas besoin d'appuyer sur un bouton non plus, il suffit juste de bien plaquer sa planche sur la surface à grinder lors d'un saut, puis de gérer l'équilibre comme on peut.

Physique coef. 9

Sans une bonne physique, un jeu de skate qui se veut réaliste ne serait rien. Et de ce point de vu là, Skate s'en sort très bien. La bêta que l'on a pu essayer n'était pas très avancée, mais on pouvait déjà voir que le moteur était performant. Les lois de la gravité sont bien respectées. Ainsi il faut s'efforcer de bien réceptionner sa planche et pas seulement sur la moitié d'une roue, sous peine de se vautrer lamentablement. Du coup, les animations ont été super soignées de sorte que l'on puisse voir toute la décomposition des mouvements. Je le répète, c'est vraiment différent de ce que l'on a vu jusqu'à présent dans le même genre. Par contre, concernant le déroulement, c'est déjà plus classique. A savoir une ville à visiter où l'on doit trouver les bons spots et discuter avec les gens (notamment des skateurs pros) qui nous donneront des objectifs à remplir. Ville que nous n'avons pas eu le plaisir de voir car elle n'était hélas pas disponible dans la version essayée. Il en va de même pour la B.O, totalement absente, mais qui, selon le producteur chargé de nous faire la présentation, débouchera les cages à miel à coup de morceaux bien connus et de DJs qui auront composé des morceaux spécialement pour le titre. Concernant ce dernier point, Tony Hawk (oui encore lui, même moi ça me fatigue de le citer autant...) a placé la barre tellement haut qu'il sera difficile de faire mieux, mais je pense qu'on peut faire confiance à EA pour faire les choses au mieux, avant la sortie du titre.

Skate and see

On remarque néanmoins des options originales, comme par exemple la possibilité d'enregistrer une séquence de jeu puis de pouvoir l'uploader sur Internet pour en faire profiter tout le monde. Le but étant de créer une véritable communauté en ligne (décidemment, on est vraiment dans l'ère MySpace), qui s'articulera autour du jeu. Au final, s'il reste encore beaucoup de travail au développeur avant de livrer le produit final (qui sortira en automne), d'après ce que l'on a pu voir, la volonté, les idées et le talent sont là. Il ne nous reste plus qu'à patienter pour voir si le résultat final suivra.