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Le syndicat français Solidaires Informatique a officialisé à la fin de la semaine dernière le lancement d'un recours collectif contre Ubisoft et plusieurs de ses anciens employés. La plainte, déposée au tribunal pénal de Bobigny le 15 juillet dernier, représente à la fois Solidaires Informatique et plusieurs personnes se présentant comme victimes de harcèlement sexuel au sein d'Ubisoft.

Dans le communiqué annonçant le dépôt de cette plainte, le syndicat explique que la société Ubisoft est visée en tant que personne morale car elle a selon lui pratiqué un "harcèlement sexuel institutionnel." Il lui reproche d'avoir favorisé le harcèlement en son sein en maintenant en poste et en renforçant les pouvoir détenus par les harceleurs. Selon le texte diffusé par le syndicat, il était "plus profitable à l'entreprise de maintenir des harceleurs en place que de protéger ses employés."

Plusieurs personnalités dans le viseur

En plus de viser le groupe Ubisoft, cette plainte concerne également des personnes physiques. Le communiqué de Solidaires Informatique liste une partie des personnalités ciblées par cette plainte et résume les raisons pour lesquelles elles sont concernées selon lui :

Tommy FRANÇOIS - Membre du pôle éditorial
Pour avoir profité de sa position pour harceler de multiples personnes.

Serge HASCOËT - Directeur créatif Monde
Pour avoir profité de sa position pour harceler de multiples personnes. Témoin des faits de ses subordonnés, il n'a pourtant rien fait pour les arrêter.

L'assistant de Serge Hascoët
Pour avoir profité de sa proximité avec M. Hascoët et avoir harcelé de multiples personnes.

Plusieurs personnes - Service des Ressources Humaines
Pour avoir activement participé à couvrir et dissimuler les actes des harceleurs.

Cécile CORNET - Directrice monde des Ressources Humaines.
Au courant des faits, elle a laissé le harcèlement prospérer au sein de l'entreprise.

Yves GUILLEMOT - PDG d'Ubisoft
En tant que PDG, il est responsable de ce qui arrive au sein de l'entreprise.

Puisqu'il s'agit d'un recours collectif, des victimes qui ne se sont pas manifestées jusqu'à présent ont la possibilité de s'associer à cette plainte, pour "témoigner comme pour porter plainte." Le syndicat précise à ce propos qu'il prend en charge les éventuels frais de justice et qu'il garantit "une confidentialité totale et un accompagnement juridique." Les personnes concernées peuvent entrer en contact avec le syndicat en écrivant à [email protected].

À l'heure où sont écrites ces lignes, la date à laquelle se déroulera le procès n'a pas encore été fixée. Il est désormais possible de se demander si cette action collective française va motiver des procédures similaires dans d'autres pays. En effet, des affaires de harcèlement du même genre ont également été révélées dans d'autres pays où Ubisoft possède des bureaux.

Que vous inspire cette action en justice collective ? Pensez-vous qu'elle va mener à une condamnation d'Ubisoft et des personnes concernées par cette plainte ? Croyez-vous que la culture d'entreprise va vraiment changer chez Ubisoft ? Dites-nous tout dans les commentaires ci-dessous.