Comme du temps du regretté Satoru Iwata, le rendez-vous annuel donne l'occasion de soumettre les responsables de l'entreprise à un feu de questions souvent nourri.

Cette fois, un des actionnaires de l'entreprise a profité d'avoir le micro pour l'interpeller sur l'enquête du think tank ASPI parue en 2020, qui révélait que les autorités chinoises forçaient des dizaines de milliers de Ouigours à travailler dans des usines pour le compte de nombreuses marques, parmi lesquelles se trouvaient les trois principaux constructeurs de l'industrie.

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Cuisiné sur le sujet, le Conseil de sécurité des Nations Unies P-DG Shuntaro Furukawa a tenté d'arrondir les angles sans prendre de risque, un exercice réservé aux professionnels :

En tant qu'entreprise, nous avons été informés du rapport stipulant que des Ouigours auraient été forcés de travailler sur nos chaînes de production. Nous avons enquêté sur l'usine identifiée, et à ce stade, nous ne pouvons pas confirmer qu'il s'agissait de l'un de nos partenaires. En outre, nous n'avons jamais été directement informés qu'il existait une forme de travail forcé dans l'ensemble de notre chaîne de production.

Nintendo a mis en place une charte de responsabilité sociétale des entreprises, et demandons à nos partenaires de s'y conformer. Dans le cas contraire, nous pouvons rompre le contrat qui nous y relie.

En bon diplomate, Furukawa prend évidemment soin de ne pas citer la moindre entreprise suspectée, le rapport suscité mentionnant à l'époque celles de Foxconn (vous savez, celle qui a installé des filets sous ses dortoirs pour empêcher les suicides) et de Dongguan Yidong Electronics.

La même Foxconn s'était déjà retrouvée sous le feu des projecteurs en 2012, puisqu'elle était alors suspectée d'employer des adolescents de nuit pour produire une certaine Wii U, ce qui avait déjà valu un rappel des normes mises en place. Affaire à suivre ? Seul l'avenir nous le dira.

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