La précédente prise en mains du jeu nous donnait à voir le tout début du jeu, soit la quasi-totalité du premier chapitre. Je ne reviendrai pas longuement dessus mais pour mémoire, celui-ci nous mettait dans la peau de Mono, un petit garçon dissimulant son visage sous un sac en carton. Après avoir traversé une forêt lugubre truffée de pièges, de cadavres en putréfaction et de vieux téléviseurs à l'abandon, il arrive dans la baraque d'un chasseur. Il y rencontre une jeune fille qui semble bien familière aux joueurs du premier volet. Débusqués par l'habitant des lieux, ils parviennent à lui échapper de justesse avant de prendre la mer...

Face à la mer

La première démonstration du jeu s'arrêtait au moment où la brume qui environnait leur traversée se dispersait pour donner un aperçu saisissant de leur destination : une cité aux dimensions surréalistes et dont les immeubles imposants semblent s'incliner vers la mer, et donc vers nos deux chérubins en fuite. Le jeu use de ces lents mouvements de caméra, qui s'éloigne de nos protagonistes pour mettre en valeur l'immensité des environnements en opposition à leurs corps chétifs, qui se confondent presque dans le décor. Ainsi, alors que Little Nightmares premier du nom se cantonnait à des environnements démesurés mais très souvent fermés, ce deuxième épisode fait tomber les murs.

Une fois débarqués sur la grève, les deux enfants se retrouvent dans la cité proprement dite. La progression se fait toujours, essentiellement, de gauche à droite mais plus encore que dans le premier volet, le jeu nous incite à explorer davantage les environnements dans leur profondeur. Souvent pour ne rien y trouver, ce qui accentue le caractère oppressant de ces espaces, gigantesques et vides. Le joueur est invité à errer pour s'imprégner de l'atmosphère qui se dégage des différents lieux traversés. Le travail sur les sons, sur ces quelques notes graves et sur l'effet de réverbération en particulier, contribue à accentuer cette ambiance de mort qui pèse sur la cité.

L'école buissonnière

Les deux enfants traversent un bistrot déserté avant de rejoindre l'arrière-boutique. Là, ils tombent sur d'autres téléviseurs, ce qui nous laisse penser qu'il s'agira d'un motif récurrent dans le jeu, à la manière du fameux oeil omniprésent dans le premier jeu. D'ailleurs, lorsque Mono s'approche de l'un de ces écrans, il doit le "régler", après quoi il est brièvement téléporté dans un couloir étriqué qui rappelle fortement ceux de The Maw, la forteresse maritime de la précédente aventure. Étrange.

Le deuxième chapitre du jeu débute lorsqu'ils pénètrent dans un établissement scolaire. Depuis leur rencontre, Mono et la fillette progressent ensemble, s'aidant mutuellement pour atteindre certaines plates-formes surélevées ou pour rattraper l'autre lorsque la distance pour sauter entre deux autres est trop importante. Malgré l'aspect sinistre des lieux, on se sent rassuré car on n'est pas tout seul. Or, très vite dans ce chapitre, la jeune fille se fait capturer par des écoliers facétieux, Mono devant alors progresser solo pour retrouver sa nouvelle amie dans cet institut de l'enfer.

Après le chasseur du précédent chapitre, Mono se retrouve cette fois confronté à une institutrice terrorisante comme jamais et dont le cou peut s'allonger pour guetter le moindre mouvement suspect dans sa classe. Le joueur est alors plongé dans des séquences qui ne sont pas sans rappeler les moments d'infiltration du premier jeu. Rien de bien formidable, cela consiste en général à s'assurer que l'institutrice (qui doit faire sept fois notre taille) a le dos tourné pour se faufiler entre les différents objets de la pièce traversée. Encore une fois, la force de Little Nightmares II réside dans son ambiance, dans ces moments de tension qui nous oblige à progresser prudemment.

Rien dans la caboche

Les environnements traversés s'avèrent assez variés, même si l'on pourra regretter que ceux de la bibliothèque de l'école fassent doublon avec celle du premier épisode. Comme dans ce dernier, le joueur doit venir à bout de quelques énigmes pour progresser dans l'aventure. Celles-ci ne sont pas nombreuses et souvent pas bien compliquées (du moins dans ces deux chapitres) mais permettent de varier l'expérience de jeu. L'une d'entre elles par exemple, à base de pièces d'échecs, nous incite à tenir compte des différents éléments de l'environnement pour comprendre comment la résoudre.

Nouveauté de ce deuxième épisode en revanche : la possibilité pour Mono de se munir d'une arme de fortune, trouvée sur place : un tuyau, un bâton etc. Alors qu'elle ne servait qu'à se déclencher les pièges à distance dans la forêt du premier chapitre, elle permet dans le deuxième de se débarrasser des bambins à la tête de porcelaine qui peuplent les couloirs de l'école et qui n'hésiteront pas à vous sauter sur le râble. Petit bémol, Mono n'étant pas vraiment un Marcus Fenix, l'arme n'est pas très maniable et il faut souvent anticiper les mouvements des ennemis avant de frapper. Cela peut être assez frustrant manette en mains, mais cela participe à rendre compte de la vulnérabilité du personnage.

Après moultes péripéties, Mono finit par retrouver son amie puis le deuxième épisode s'achève lorsque celle-ci retrouve un certain ciré jaune et qu'elle le revêt, confirmant ce que l'on pressentait déjà : il s'agît bien de Six, l'héroïne du premier épisode.

ON L'ATTEND... TOUJOURS AUTANT
Suite à cette longue session de 2h30, on peut tabler sur le fait que Little Nightmares II s'inscrira dans la lignée du premier épisode paru il y a maintenant quatre ans. En dépit de quelques bugs visuels et d'approximations de gameplay, le jeu de Tarsier Studios nous invite à plonger dans cet univers à la fois effrayant et passionnant, servi par un écrin visuel et sonore encore plus travaillé qu'auparavant. Sortie prévue le 11 février prochain sur PS5, Xbox Series X|S, PS4, Xbox One, PC et Nintendo Switch.