Pour la première fois depuis plusieurs années, un FIFA ne fait pas l'unanimité. A la lecture des premières impressions de Tiger ou de Plume pad en main, vous avez pu ressentir un certain scepticisme quant à l'intérêt de cette version 2014. Du moins sur les consoles current-gen. Et bien, à trois semaines de sa sortie, cette défiance est encore partagée. FIFA 14 est loin, mais alors loin, de se présenter sous de mauvaises auspices. Il offre toujours aux aficionados de ballon rond une simulation super réaliste, terriblement exigeante et ultra complète, qui comblera leurs attentes. Mais les fans que nous sommes, de ceux à guetter la fin du mois de septembre comme les dernières heures du mercato, étaient en droit d'attendre autre chose en terme de nouveautés. Histoire de passer à la caisse sans l'étiquette "gros pigeon" collé sur le front.

Un jeu de petites frappes

A chaque présentation de leur bébé, les équipes d'EA Sports se plaisaient à pointer le curseur sur la feature qui nous donnerait envie de remiser l'ancien opus au placard. 2012 : le système défensif beaucoup moins assisté. 2013 : le "First Touch Control ou la sensation de ne faire qu'un avec le cuir à chaque conduite de balle. 2014 ? Mystère et suspense. La gestion des frappes aurait pu être celle-ci mais malgré des efforts notables, elle reste encore néanmoins bien décevante en terme d'impact et de crédibilité. Si les trajectoires ont été retravaillées, avec un effet flottant plutôt bien retranscrit, c'est au niveau du punch que le bât blesse. Même en excellente position de tir, sur son bon pied, la gonfle ne part pas aussi vite qu'espéré. Putain de ballon de plage ! A croire que les développeurs n'ont jamais jeté un coup d'œil au championnat allemand.

Cette "lourdeur" est d'ailleurs la marque de fabrique de ce cru 2014, quête au réalisme oblige. En réduisant la vitesse du jeu et en rendant plus pataud les acteurs, EA a éliminé d'entrée toute volonté de débouler sur les ailes, façon Gareth Bale ou Cristiano Ronaldo, Un désir de la communauté parait-il. C'est au cœur du terrain, sur les deuxièmes ballons, qu'il faudra se montrer suffisamment costaud pour ressortir avec le cuir au pied et amorcer une phase offensive. Anticipation et patience appréciées, donc. D'autant plus que les passes n'arrivent pas forcément dans les pieds de son destinataire. Il faudra doser direction et puissance pour un "caviar" digne de ce nom. Bref, de légères retouches qui rendent les premières parties assez déroutantes mais pas moins intéressantes. A condition de ne pas être un adepte du "kick and rush".

Bon pied, bon oeil

EA avait également annoncé des skills propres à chaque joueur. Promesse parfaitement tenue puisque l'on reconnaît sur chaque course, chaque geste technique, les petites spécificités des joueurs placardés sur les murs de chambres des gamins. Même chose, même effet en dehors des terrains où les ambiances de stades correspondent à celles ressenties dans les tribunes populaires. Au rayon des petites améliorations qui font toujours plaisir, l'interface des menus a été complètement revu. Ce n'est toujours pas un modèle de clarté mais cette innovation visuelle, avec un rendu proche de Windows 8, est plutôt bienvenue. Tout comme les mini-jeux d'avant-match qui offrent un tout autre challenge que le "prends la balle et fais-en ce que tu veux" des précédentes versions.

Il y aura sans aucun doute beaucoup plus à dire sur les corrections apportées par les équipes d'EA Sports sur cette version current-gen. Et Tiger ou Plume ne manqueront pas de les développer lors du test à venir. Reste pour le moment, et on ne voit pas bien comment cela pourrait changer, cette désagréable impression que cette mouture 2014 n'est qu'une copie améliorée de son prédécesseur. Un épisode transitoire sans réelle ambition, autre que celle de vendre des cartons de jeux dans un parc de consoles super installé. La (vraie) claque attendra la next-gen.