C'est donc avec un enthousiasme certain que je me suis rendu avec quelques confrères au pays du sirop d'érable, du hockey sur glace et des caribous afin d'assister notamment au grand retour du mode Spies vs Mercs, grand oublié du dernier Conviction et tant réclamé par les fans de la saga d'infiltration. Mais avant d'aller plus loin, si ce sont des impressions sur la campagne de ce nouveau Splinter que vous cherchez, je vous renvoie sur la preview du mode solo made in Mimic.

Spies VS Mercs

Pour ce renouveau du Spies vs Mercs, deux studios ont mis la main à la pâte : Ubi Toronto et une équipe d'Ubi Montréal, avec aux commandes Gunther Galipot, qui n'est autre que le créateur du Spies vs Mercs original sorti à l'époque de Pandora Tomorrow, un gage d'authenticité. Et pour cette cuvée 2013, des ajouts majeurs font leur apparition. Tout d'abord ce mode multijoueur compétitif est cette fois-ci divisé en deux catégories : Spies vs Mercs Classic et Spies vs Mercs Blacklist ! Le mode Classic est une volonté du studio de satisfaire les fans de la première heure puisque l'on retrouve tous les éléments qui ont participé à la renommée de ce mode de jeu si marquant. Pour ceux qui ne le connaissent pas, rappelons ainsi par son intermédiaire qu'on y trouve deux équipes de deux joueurs ; l'une incarnant les Spies (expions) avec une vue à la troisième personne comme dans le jeu solo, l'autre contrôlant les Mercs (mercenaires) avec une jouabilité de type FPS, en vue subjective donc, pour se la donner sur deux rounds de 10 minutes chacun. Concrètement, le but de l'équipe d'espions est de hacker dans le temps imparti trois points définis sur la map, tandis que les joueurs contrôlant les mercenaires doivent les en empêcher pour l'emporter. Vous l'aurez compris si vous n'en aviez pas déjà fait l'expérience par vous mêmes à l'époque de Pandora Tomorrow, le point fort de ce mode compétitif est son gameplay asymétrique : les Spies jouent sur leur agilité hors du commun et bénéficient d'accès exclusifs sur les cartes comme les conduits d'aération, et se jouent tout en infiltration discrétion, et astuce. Les mercs, eux, sont plus lents (peut-être un peu trop), mais sont équipés d'armures lourdes, possèdent une sacré puissance de feu, et quelques autres outils bien pratiques pour mettre à mal les petits filous bien cachés dans le noir mais seulement équipés d'arbalètes ! Et pour ce qui est des sensations de jeu, au vu de nos parties sur ce mode dans sa version 2013, de mon point de vue c'est du tout bon ! La communication et le teamplay sont essentiels pour l'emporter, tout comme le "map control" (contrôle des points clefs de la carte). Les stratèges devraient clairement y trouver leur compte. Etant donné que le Spy hackant un des points doit obligatoirement rester caché à proximité le temps du piratage, on se retrouve alors dans une sorte de jeu du chat et de la souris prenant et vraiment fun où les parties sont à la fois stressantes et intensives, et ce, pour les deux camps.

Classic Vs Blacklist

Si le mode classic reprend donc grosso modo les mécaniques de l'original, la principale nouveauté provient donc du mode Blacklist, qui semble s'adresser, avant tout, aux néophytes qui découvriront ce gameplay avec ce nouveau Splinter Cell. Ainsi, bien que les règles et les maps (ici bien plus éclairées) soient les mêmes que pour le mode Classic, c'est cette fois 8 joueurs qui s'affrontent (en 4v4), les Spies peuvent également utiliser quelques armes létales, et surtout il est possible créer sa propre classe à la manière d'un certain Call of Duty ; les choix concernant l'armure, les armes ou encore les gadgets, offriraient ainsi pas moins de 500 combinaisons possibles ! Et dans un souci d'équilibrage, on retrouve trois classes pré-construites disponibles dès le début que ce soit pour les Spies ou pour les Mercs. C'est d'ailleurs avec ces "presets" que nous avons joué. Du côté Spies, on peut ainsi choisir entre l'Intel Scout, une classe de support qui peut notamment localiser les ennemis ; le saboteur qui peut détruire les équipements ennemis comme les mines ; et enfin le Predator, qui peut se rendre invisible via une sorte de camouflage thermique (Oppa Grey Fox style !). Quant aux Mercs, ils ne sont pas en reste avec le Peacemaker, sorte de tank (beaucoup de vie, beaucoup de dégâts), le Disruptor qui peut désactiver les pièges posés par les Spies, et le Hunter qui utilise un drone volant explosif (rappelant un peu le Dragonfire de Black Ops 2). Bref, ici, pour l'emporter, la versatilité des équipes est primordiale tout comme la communication entre leurs membres (quand un joueur est éliminé, il accède aux caméras de surveillance sur la carte, pratique pour aiguiller ses collègues). En Classic tout comme en Blacklist donc, j'ai véritablement pris mon pied même si personnellement, mon coup de cœur revient au mode "Classic", beaucoup plus oppressant que son évolution "Blacklist". Les cartes, pour le moment peu nombreuses (6 seulement), sont quant à elles bien construites et regorgent de cachettes et de coins sombres. comme dans son ancêtre, si vous êtes Mercs et que vous ne regardez jamais en l'air vous êtes mort ! Enfin, je trouve que l'on retrouve dans ces deux modes multi un très fort potentiel e-Sport ! Avec ses règles simples et son aspect tactique indéniable, il ne manque plus qu'un système de broadcast et des mécaniques de tournoi pour qu'une communauté forte se créée autour de ce Spies Vs Mercs version 2013, qui aurait en outre l'avantage d'être aussi accessible à des spectateurs qu'un match de Street Fighter IV., au contraire des MOBAs qui monopolisent la scène e-Sport en ce moment. Mais ce compétitif n'est pas tout !

Fisherman's Friend

A l'instar du mode multi, Toronto s'est allié à un autre studio pour nous pondre également un mode coopératif à deux joueurs (jouables en ligne, LAN, et écran splitté) : Ubisoft Shanghai. Ces derniers nous proposent 14 missions que l'on peut activer en parlant aux personnages non-joueurs se trouvant à bord du Paladin, sorte de vaisseau mère et véritable Hub pour le joueur de Splinter. Ces 14 missions sont réparties en 4 catégories en fonction du personnage qui les donne. On trouve donc des missions de types narratif, très scénarisées donc, et d'autres misant tout sur l'infiltration (mission "ghost"), ou encore sur l'action, ainsi qu'un 4e type qu'on ne nous a malheureusement pas encore dévoilé. J'ai pu m'essayer à deux missions (une narrative et une ghost), et si la première se déroule sans véritable accroc, la mission ghost essayée, quant à elle, demande pas mal de skill tant il s'avère tendu de ne pas se faire repérer sur sa carte en plein jour et remplie de vilains cocos. Aussi, sachez que lorsque vous effectuez ces missions coop, tout comme lorsque vous progressez dans la campagne solo ou encore lors des parties en multi, vous gagnez des points à dépenser pour upgrader certaines parties du Paladin (Cockpit, Atelier de Charlie, centre de Commande & Contrôle, Infirmerie, Quartiers de l'équipage, cellules, Baie cargo) afin de débloquer différentes compétences, comme une régénération de santé plus rapide.

Pour conclure, je dois dire que j'ai été plutôt conquis par l'expérience proposée par ces modes multi et coop. Seul petit bémol peut-être à soulever dès à présent, le faible nombre des maps en Spies vs Mercs. C'est en tout cas un peu faible à mon goût ; mais pour le reste je dois dire que les trois studios ont fait du très bon travail afin de rendre l'expérience Splinter Cell la plus complète possible avec pas moins de 3 modes de jeu véritablement prenants. Vivement donc la sortie prévue pour le 22 août prochain pour se faire un avis définitif sur ce titre, tant en solo que sur ces modes d'ailleurs. A bientôt !