A l'écoute de sa communauté depuis les premiers pas d'Isaac en 2008, Visceral Games n'y est pas allé par 4 chemins : qu'aimeriez-vous voir intégrer à la série ? Réponse massive des joueurs : du co-op ! Etonnant de constater que dans un genre où la solitude contribue souvent à distiller la peur, les amateurs de frissons souhaitent être accompagnés. Crainte aussi de voir le titre glisser vers un penchant action trépidant. Du bruit, de la rage, des milliers de balles. La brutale présentation de l'E3 n'aura alors fait que confirmer cette théorie et de nombreux fans dépités devant ce qui ressemblait à un ersatz de Gears of War de maugréer. Je confesse en avoir fait partie. Puis vint l'heure de poser les mains sur le jeu. Début du chapitre 2. Seul. Casque vissé sur les oreilles, dans le noir et paradoxalement, tout devint plus clair...

Question d'ambiance

Dead Space 3 ne débutera pas directement après l'épilogue du précédent volet. De vaisseaux fantômes, en bases éventrées, Isaac errera ainsi dans une variété d'environnements supérieure à ce qu'il avait pu connaître jusqu'à présent. Intérieur. Extérieur. Espace. Sol ferme. La planète enneigée de Tau Volantis et son blizzard interdisant toute visibilité à plus de 10 mètres ne se livrera pas d'entrée. Les aficionados de la série retrouveront néanmoins instantanément leurs marques. Marche dans la pénombre, tir, utilisation de la stase, communication via vidéo-log... Autant se montrer clair d'emblée : aussi bien en terme de rythme, que d'ambiance générale, se Dead Space 3 semble finalement s'inscrire dans la droite lignée de ces aînés. Rassurant. Aux amples moments de calme où la tension monte, succède la fureur des assauts, plus le silence enveloppe de nouveau les lieux. De nouvelles races de Necromorph en profitent pour faire leur apparition démoniaque. Vous retrouverez par exemple les puissants Snow Beast arpentant les plaines enneigées. Ou encore le Feeder, parasite décharné se nourrissant de cadavres et les rendant à la vie... en attente de démembrements méthodiques. En marge de ce bestiaire alien, l'Unitologie dépêchera ses meilleures hommes pour fondre sur vous. Heureusement de ce que j'en ai vu, non, Dead Space 3 ne semble pas vouloir sombrer dans une boucherie plus folle qu'auparavant. Tout est question d'équilibre. Joie. Cela étant, le revers de la médaille reste de naviguer globalement en terrain connu. Hormis quelques nouvelles interactions (ouverture spécifique des portes, nouveaux ennemis plus agressifs...), pour le moment, rien de furieusement novateur n'a été dévoilé... hormis ce fameux mode co-op qui réserve quelques agréables surprises...

Un co-op qui a tout compris

Visceral Games n'est pas tombé dans le piège que n'aura su éviter Resident Evil 5, et visiblement Resident Evil 6. Ainsi, lorsque vous jouerez seul, John Carver votre équipier ne se trouvera pas à vos côtés. Non. Il se contentera d'apparaître à des moments clefs de l'histoire, mais ne vous suivra pas constamment tel un boulet qu'il faut attendre pour ouvrir une porte ou aider lors de bataille rangée. Alléluia ! Oui, lisez bien ces lignes : en solo, vous serez seul ! Ca n'a l'air de rien, mais pour un survival/horror, cela semble indispensable. Ambiance. A noter aussi que le co-op en drop-in, drop-out ne pourra s'effectuer qu'en ligne. Les créateurs ont une fois de plus jugé que le split-screen ternissait l'immersion. J'aurai envie de les prendre dans mes bras et leur dire qu'ils ont tout compris. De l'aveu même de l'un des responsables du jeu : il préférera se faire un premier run intégralement seul, à son rythme, pour ensuite se relancer dans l'aventure d'un co-op qui ouvrira des missions annexes et une couche supplémentaire à l'histoire. Intéressant d'apprendre que du coup certaines actions connaîtront des variantes et que les cut-scenes pourront intégrer quelques distinctions. Forcément, on aborde pas une situation strictement de la même manière lorsqu'on est seul ou à deux.

Ainsi dans la droite lignée de la série, Dead Space 3 avance fermement. S'il devra faire face, début 2013, à un certain Lost Planet 3 semblant avoir digéré tout son héritage, le survival de Visceral pourra s'appuyer sur des bases solides. Espérons juste que la fin de la trilogie s'achève en apothéose avec ses moments cultes, ses surprises et ses grands moments d'effroi. Car si je me montre rassuré aujourd'hui, j'espère trembler demain...

A noter qu'Electronic Arts nous a donné rendez-vous à la GamesCom, en août, où devrait être révélé un aspect important sur le titre. Sur l'histoire ? Le gameplay ? L'ambiance générale ? Le mystère plane...