Commencé sur PS3, j'ai décidé de reprendre Sine Mora sur Vita afin de comparer le confort de jeu des deux versions, en particulier avec l'apport tactile de la console portable.

Si autant les shoots sont agréables à jouer sur les tablettes qui offrent une fluidité plutôt convaincante (facilité à déplacer le personnage sur la surface lisse, netteté des graphismes...) il en est tout autre sur PS Vita où l'utilisation du tactile sur ce type de jeu se révèle plus ardue qu'autre chose.

Déjà, en raison de la petitesse de l'écran qui rend un peu difficile la visibilité lorsque l'on colle ses doigts dessus. La forme de la console elle-même ne rend pas la jouabilité très accessible, d'autant que la texture de l'écran n'est pas aussi lisse et n'offre pas le même répondant que sur tablette. Cependant, la possibilité de faire passer le tir en mode automatique par une seule pression du bouton X permet de se dégager de la contrainte d'avoir le pouce vissé sur cette touche. Les bombes et les Capsules temporelles pour ralentir le temps sont activables en passant son doigt sur les bords inférieur et supérieur de l'écran, une fonction qui pourrait être bien intégrée si elle n'était pas couplée à un écran tactile un peu capricieux: en dirigeant son vaisseau, on a vite faite de déraper sur le bord inférieur de l'écran et ainsi déclencher par inadvertance une bombe, à un moment pas forcément propice.

Si autant dans les premiers niveaux le tactile reste abordable, le challenge relevé et le rythme qui s'accentuent au cours du jeu amène vite le joueur à abandonner le tactile pour revenir au stick plus traditionnel.

Outre le tactile un peu aléatoire, un des rares défauts du jeu est constitué par la visibilité amoindrie du petit écran, en dépit des graphismes somptueux: on a effectivement un peu de mal à repérer le points faible de certains boss, ainsi qu'à distinguer des ennemis qui sont régulièrement en mode camouflage dans le décor.

Du reste, l'expérience offerte par Sine Mora reste fascinante, même sur console portable. En dépit du petit écran, on s'émerveille devant ces environnements très détaillés qui oscillent entre les influences steampunk et cyberbunk à mesure des flashbacks temporels. Le jeu n'est pas sans évoquer l'anime Last Exile qui fait écho à ces univers. Le scénario, très sombre, demande d'être réévalué à la lumière de l'Encyclopédie débloquable une fois le jeu terminé. Celle-ci offre un background solide qui permet de mieux saisir l'histoire et les personnages complexes de Sine Mora.

Le challenge très relevé fait honneur au genre du Shoot, avec des phases qui ne sont pas loin d'évoquer le gameplay des danmakus traditionnels. Les niveaux demandent d'être faits et refaits pour obtenir un bon résultat, ce dont on ne se lasse pas en raison d'une jouabilité agréable (au stick!) et de l'univers hypnotisant bercé par des musiques qui ne le sont pas moins. Ce titre, qui est en outre déjà long, offre ainsi un potentiel de rejouabilité assez élevé, sans compter la section arcade qui propose des niveaux à effectuer en mode Difficile ou Cauchemar, le Score Attack, et la possibilité de réaffronter les boss avec chaque personnage et vaisseau débloqués. 

Le gameplay quant à lui ne change pas d'un support à l'autre, aussi il serait difficile de ne pas répéter ce qui a déjà été écrit dans le test officiel. Néanmoins, on peut encore souligner la dimension apportée par tout ce qui touche au voyage temporel, le compte à rebours ainsi que la jauge d'accélération (ou plutôt de décélaration), et qui s'intègrent très bien dans le scénario tout en offrant un plus au gameplay traditionnel.

Au final, Sine Mora constitue un très bel opus de la PS Vita qui trouve ici un de ses meilleurs jeux. Le gameplay, exigeant quoiqu'addictif, est couplé à un univers fascinant et à un scénario complexe, où la vengeance s'arme du voyage temporel pour s'accomplir.