J'ai
longtemps hésité avant de me prendre Bayonetta. Ce n'est pas que je
n'aime pas les beat them all, mais je n'avais pas réussi à finir le
dernier Devil May Cry, à cause de ses combos qui provoquent des crampes
dans les doigts, et je dois bien dire que je garde des souvenirs plus
pénibles qu'amusants de Ninja Gaiden. Je m'étais donc résolu à laisser
les Beat Them All trop "techniques" de coté. Pourtant, en lisant les
critiques positives des journalistes et des joueurs à l'égard de
Bayonetta, j'ai commencé à me dire "oui, peut être quand il sera
d'occasion finalement". Puis, en allant dans un magasin, je vois la
belle édition Climax disposé juste en dessous d'une affiche indiquant
que l'on peut réserver Bayonetta pour le 7 janvier. Evidemment, j'ai
craqué...

 

 

 La
lune apparait, l'image est jaunatre et granulée. Tout d'un coup deux
femmes apparaissent. Puis la musique commence à s'emballer, les violons
s'énervent, les voix commencent à se faire entendre, et l'on se rend
compte que les deux femmes sont sur une horloge en pleine chute dans le
vide. Des centaines de créatures ailées armées de batons et de lances,
semblables à des anges, se dirigent vers les deux femmes. Une voix
grave et puissante commence à nous conter une histoire, mais, mais....
Mais pas le temps de lire les sous titres bordel! Six ennemis
encerclent nos deux femmes, et c'est à ce moment que l'on prend le
contrôle de l'une d'entre elle. Alors que la voix continue de débiter
l'histoire de la lutte entre les sorcières de l'ombre et des sages de
la lumière, on arrive à peine à capter quelques bribes de sous titres,
on frappe, comme par réflexe sur les boutons pour taper tout ce qui
bouge! Mais pas le temps de comprendre, chaque ennemi tombé est
immédiatement remplacé par un autre, ils se succèdent inlassablement!
Les coups de poings fusent, les coups de pieds aussi, et l'on est
surpris lorsqu'un pied géant écrase deux ennemis d'un coup... C'est
notre alliée du moment qui a fait ca? On essaye alors de trouver
comment reproduire ce geste, et d'un seul coup on trouve une touche ô combien vitale: la touche d'esquive. On se prend beaucoup moins de
coups. Mais à peine commence t on à s'habituer à cette folie visuelle,
à maitriser sa force qu'un immense dragon à deux têtes nous attaque,
sans pour autant que les anges nous laissent un quelconque répit!
Finalement l'énorme monstre crache deux énormes boules de feu qui
pulvérisent le pauvre rocher sur lequel on se tenait. Les deux femmes
chutent alors, poursuivies par de nombreuses créatures, dont le
dragon... C'est ainsi que commence Bayonetta, dès le début on s'en
prend plein la vue, à tel point que l'on ne comprend rien, tout va
vite, trop vite.

 

Passé
cet instant de folie, voila enfin le vrai prologue du jeu qui arrive.
Plus calme, plus posé, il nous permet cette fois de vraiment faire
connaissance avec le gameplay que l'on a éffleuré quelques minutes plus
tôt. Du moins en partie, car le gameplay du jeu ne cesse de s'enrichir
au fur et à mesure que l'on progresse. Mais commencons par les bases.
Les combats dans Bayonetta sont basés sur un système de combo qui
utilise trois touches. Une touche pour les coups de poings, qui
correspondent à des coups légers mais rapides, on commence généralement
un enchainement avec cette touche. Une touche pour les coups de pieds,
qui correspondent aux coups plus lourds, mais qui sont lents, ils
concluent généralement un enchainement, et déclenchent aussi ce que
l'on appelle les incantations. Qu'est ce donc?
Il s'agit d'une attaque puissante qui viendra généralement terminer un
enchainement, et qui causera la plupart du temps de plus gros dégats
que les autres coups de l'enchainement réunis. Cela se traduira
visuellement par un poing ou une chaussure géants qui sortent d'un
cercle magique, et qui sont en fait les cheveux de Bayonetta elle même.
Car il faut savoir que dans ce jeu, tout ce qui se rapporte à la magie
des sorcières est lié aux cheveux. D'ailleurs les habits de Bayonetta
sont ses cheveux, ce qui a pour conséquence de la laisser quasi nue
lorsqu'elle utilise ses coups magiques les plus dévastateurs... Mais
revenons à nos enchainements! Les incantations sont donc des coups
puissants et il est assez important de savoir les maitriser, et de
connaitre par exemple quel enchainement permet de sortir une
incantation très rapidement ou au contraire lequel peut durer longtemps
avant d'en sortir une, pour pouvoir s'adapter aux ennemis. Enfin,
troisième et dernière touche, la touche de tir. Les balles ne font pas
de grands dégats, cependant elles ne sont pas à sous estimer. Non
seulement contre les ennemis qui ont beaucoup de vie elles permettent
de grignoter une part honnête sur le long terme, mais en plus de cela
elle permettent de garder un ennemi ciblé tant qu'on tire et de rester
face à lui, pour ne pas le perdre de vue, mais elles maintiennent
également un enchainement tant qu'on continue de toucher l'adversaire.
Il est donc important de bien savoir utiliser ses revolvers. Il doit
exister une bonne cinquantaine d'enchainements au total, qui combinent
les touches poings et pieds dans tous les ordres possibles et
inimaginables, mais bien vite on s'habituera à certains en
particuliers, une dizaines, qu'on retiendra plus que les autres et
auxquels on s'attachera. Ce qu'il faut retenir du système de combo,
c'est qu'il est à la fois simple et accessible, on arrive à sortir les
enchainements que l'on veut, sans trop se prendre la tête. A cela il
faut rajouter une vingtaine d'attaques ou de capacité spéciales, qu'il
sera possible d'acheter au cours du jeu. Mais ce n'est pas tout, en
attaquant et en esquivant, on accumule de la magie, et une fois la
barre de magie remplie, on peut déclencher l'attaque sadique, qui porte
bien son nom. En appuyant simultanément sur les touches poing et pied,
vous faites apparaitre une machine de torture, puis vous martelez la
touche qui apparait à l'écran pour essayer d'atteindre la puissance
maximum de la machine en question, suite à quoi
votre ennemi souffre. La machine "invoquée" est différente selon
l'ennemi, mais la fin est toujours identique: souffrance et giclée de
sang! Ces attaques servent à plusieurs choses: tout d'abord elles font
très mal, les ennemis de base n'y survivront pas, ceux un peu plus
forts perdront les trois quarts de leur vie (elle sera aussi pratique
pour les achever), ce qui sera très utile passé la moitié du jeu, les
ennemis rencontrés devenant de plus en plus forts et dangereux.  A
noter que sur les sous boss ou les boss, l'attaque sadique n'est pas
disponible. Mais au lieu de ca, on a le droit de les finir en beauté
lorsque leur vie est basse, en invoquant un démon venu tout droit des
enfers. Il y a sept démons en tout, que l'on découvre tout au long du
jeu. Chaque fois que l'on invoque ces monstres, on a le droit, comme
pour les attaques sadiques de marteler une touche pour augmenter la
puissance de leur attaque. Leur apparitions sont toujours un plaisir
pour les yeux, ils déclenchent souvent un finish agréable à regarder et
qui nous souffle de par sa puissance!

 

Mais
si j'ai pas mal parler de la partie offensive du gameplay de Bayonetta,
aussi incroyable que cela puisse paraître, le coeur du gameplay se
situe ailleurs, et tient en une seule action: l'esquive. Savoir
esquiver est indispensable dans ce jeu, car ici les ennemis n'attaquent
pas à la loyale un par un, n'attendent pas que vous ayez fini un
enchainement, etc... Non, ici les coups viennent de partout et à
n'importe quel moment. Heureusement pour nous, l'esquive de Bayonetta
n'est pas une simple esquive, n'oubliez pas que c'est une sorcière! Si
vous réussissez à esquiver avec un bon timing, c'est à dire très peu de
temps avant que l'attaque de votre ennemi vous touche, vous
déclencherez le Witch Time, qui est ni plus ni moins que l'arrêt du
temps durant quelques petites secondes. Le Witch Time est l'élément
central du gameplay, à maitriser absolument, car tous les ennemis, à
part deux ou trois sous fifres, ne seront pas interrompu par vos
attaques, ou alors contreront ou esquiveront vos coups. Il faudra donc
stopper le temps pour pouvoir enchainer correctement. Pas question ici
de bourriner sans s'arrêter donc, il faudra apprendre à bien esquiver
et contre attaquer rapidement, mais aussi à connaitre vos adversaires
et savoir décrypter dans leur gestuelle le moment où ils vont vous
porter une attaque. Cela demande un certain temps d'apprentissage, et
il faut recommencer à chaque nouvel ennemi, mais une fois bien
maitrisé, ce système est tout simplement jouissif à utiliser, et les
combats deviennent de vraies danses avec corégraphies de grande classe!
On tabasse deux trois ennemis, on évite un coup, on explose deux têtes
au ralenti, avant de revenir au temps normal où l'on choppe un pauvre
bougre pour lui infliger une attaque sadique... Tout s'enchaine de très
belle manière, et on prend autant de plaisir à jouer qu'à regarder!

 

Il
y a encore quelques subtilités de gameplay dont j'aimerais parler pour
conclure. Tout d'abord il faut savoir que si on a une cinquantaine
d'enchainements de base, ils changent en partie lorsqu'on change
d'arme. Car tout au long du jeu on trouvera différents type d'armes.
Ainsi votre enchainement aux pistolets n'aura ni les mêmes mouvements,
ni la même puissance qu'un enchainement au sabre. Et eux deux n'auront
pas la même allonge qu'un enchainement au fouet. Chaque arme dispose
donc de coups et de capacités qui lui sont propre, comme des coups
chargés par exemple, ce qui vient étoffer un peu plus un système déjà
très complet. On peut également une fois que l'on possède un certain
nombre d'armes, avoir deux configurations, et ainsi changer de paire
d'armes en plein enchainement. Il est aussi possible après une attaque
sadique de récupérer l'arme d'un ennemi, temporairement. Ces armes sont
redoutables et permettent de faire des dégats élevés. La touche poing
permettant de mettre des coups "normaux" et la touche pieds déclenchant
en quelque sorte le "pouvoir" de l'arme, qui fait des dégats très
puissants, mais qui en contrepartie détruisent l'arme. Enfin pour
finir, il est possible d'acheter des accessoires. Certains permettent
de ralentir le temps quand on le désire en payant très cher de sa
magie, d'autres de créer un double, ou encore de pouvoir parrer les
coups. Ces nombreux accessoires apportent encore de la diversité au
gameplay, presque une autre facon de jouer et ne seront pas de trop
dans les modes de difficultés supérieurs. Après ces longs paragraphes
sur le gameplay, je conclurai sur cet aspect là du jeu en disant qu'il
est accessible à la majorité, mais qu'il n'est cependant pas basique.
On peut donc maitriser les bases facilements, mais cela ne veut pas
dire qu'il n'y a pas de profondeur. Que l'on soit novice ou joueur
confirmé, on s'amusera beaucoup lors des combats.

 

Si Bayonetta peut compter sur un excellent système de combat, qu'en est il de l'univers, de l'ambiance et du scénario du jeu? Pour
résumer le pitch de base, Bayonetta, une puissante sorcière, a tout
oublié de son passé, et ne pense plus qu'à éliminer les anges venus du
paradis, qui ne l'apprécient pas non plus en retour. Lorsque son informateur lui parle d'un pierre nommée l'oeil de
Dieu, elle décide de partir dans une ville appellée Vigrid, qui semble
liée à son passé...
Comme la majorité des jeux de ce genre, Bayonetta ne remporte pas la
palme du scénario le plus travaillé des jeux vidéos. Cependant, le
scénario n'est pas transparent pour autant. Si il est assez confus et
incompréhensible au premier abord, on fini par s'attacher aux
personnages (qui ne sont vraiment pas nombreux d'ailleurs) et on ne va
pas jusqu'au bout du jeu pour satisfaire son unique soif de violence,
mais aussi pour comprendre. Il n'y a pas de retournement de situation
de dingue, mais il y a une certaine part de mystère, qui ne se dévoile
vraiment qu'à la toute fin, et qui nous pousse à vouloir toujours aller
plus loin par curiosité. L'univers de Bayonetta est quand à lui un peu
dans le même style que celui de Devil May Cry. L'époque semble proche
de la notre, mais finalement on ne saurait pas trop trouver de date,
des voitures d'apparence anciennes cotoyant des technologies futuristes
de pointe. Le monde dans lequel on évolue est très marqué par la
religion. Une des choses que j'ai trouvé agréable, c'est le fait de se
promener dans une ville au début du jeu. Bayonetta évolue dans une
sorte de dimension parallèle à celle des humains "normaux". On avance
donc en voyant les humains qui sont translucides, quand on les frôle
ils se retournent ou s'arrête de marcher, quand on casse un objet ils
s'enfuient... J'ai trouvé que ca changeait des autres Beat Them All où
l'on ne croisait que des monstres, même si cela reste plutôt
anecdotique, ces passages en ville où l'on se contente parfois juste de
marcher contribuent à avoir la sensation d'évoluer dans un monde, et
non de traverser une succession de niveaux. Ce sentiment est renforcé
par la carte du monde sur laquelle on déplace un petit pion qui
représente l'héroine du jeu. Les niveaux ont aussi une transition entre
eux, quand on passe d'une plaine au centre de la terre plein de lave,
on y va vraiment soit même en passant par un tunnel par exemple.
Concernant les ennemis, ce sont tous des anges venant du Paradis. Sans
exception. Il y a une bonne vingtaine d'ennemis différents, allant de
l'ange le plus nobles à certains anges qui prennent vraiment des formes
étranges... Mais je préfère vous laisser découvrir ca vous même!
Bayonetta est quant à elle une sorcière bien particulière. Elle se sert
de ses cheveux pour ses incantations et invocations, ces même cheveux
qui lui servent de vêtements... Elle a le caractère d'un personnage de
BTA, c'est à dire qu'elle ne panique jamais, mais vraiment. Elle a
confiance en ses talents, et se permet de se moquer des monstres qui
font jusqu'à quinze fois sa taille! Elle a aussi ce petit grain de
folie un peu comme Ken, le héros de Ninja Blade. Mais elle a surtout en
plus son coté féminin. Là où les provocations de Dante étaient classes
ou insolentes, celles de Bayonetta sont sexy et perverses. Enfin pour
conclure sur l'ambiance du jeu, parlons d'abord des musiques, qui sont
sublimes et variées. On passe de l'ambiance jazzy du bar "Les portes de
l'enfer", à de la J-pop pour les combats ou encore de la musique un peu
plus orchestrale pour les gros combats. Un petit mot sur l'aspect
technique. C'est joli et très fluide, à part certains moments très
rares où c'est vraiment du très gros bordel à l'écran, mais même dans
ce cas, il y a une saccade ou un petit ralentissement, vraiment court
et cela se produit rarement. Qu'on installe ou pas le jeu, les temps de
chargement sont très courts, et on ne les voit pas passer car on peut
travailler nos enchainements, liste à l'appui pour passer le temps.
Pour finir, il y a de nombreux clins d'oeil disséminés dans tout le
jeu. Des références aussi bien à d'anciens jeux Capcom et SEGA qu'aux
jeux vidéos en général. On retrouve plein de petites choses qui
évoquent des souvenirs, et c'est très agréable.

 

Ce
qui fait l'originalité de Bayonetta, en dehors de son look très
spécial, c'est la diversité de ses phases de jeux. En effet, le jeu ne
se contente pas que de vous faire combattre des ennemis à n'en plus
finir, et se permet de changer de style de jeu, le temps d'un chapitre
ou encore d'intégrer quelques éléments empruntés à d'autres genres. Le
premier et le plus flagrant est l'aspect plate forme. Bien sur ca n'a
rien à voir avec un Mario, mais c'est bien présent. On doit parfois
simplement sauter au dessus d'un trou, mais quelques fois aussi sauter
précisément pour atteindre certains endroits, et même  se transformer
en animal pour aller chercher les trésors les mieux cachés! Dans le
même registre il y a aussi quelques séquences où l'on doit éviter des
pièges ou encore des moments où l'on doit courir sur un sol qui se
détruit littéralement sous nos pas ou échapper à de la lave en fusion
qui se rapproche dangereusement. Ces phases permettent généralement de
souffler un peu, mais aussi de ne pas être trop gavé de combat, et ca
marche plutôt bien. Mais ce qui est encore plus amusant, c'est que ces
phases de jeu sont intégrées lors des combats contre les boss. On peut
ainsi combattre un ennemi et continuer sur les murs ou le plafond, mais
aussi sauter sur des débris qui tombent pour atteindre le point faible
d'un ennemi, quand ce n'est pas l'ennemi lui même qui se transforme en
une sorte de niveau de plate forme! Une bonne initiative donc. Il y a
aussi quelques enigmes tout au long du jeu, mais ce n'est jamais
vraiment très recherché, et souvent la solution consiste à éliminer les
ennemis présents. Enfin il y a des séquences de jeux qui s'éloignent
totalement du jeu de base. On retrouve ainsi des phases de conduite à
moto, mais aussi des passages sous forme de jeux de tir. Ces passages
sont plus ou moins réussis, mais ils apportent le temps d'un chapitre
un changement bienvenue. Cependant pour les phases à moto j'ai été un
peu décu, car ca va vraiment trop vite et on percute vraiment pas ce
qui se passe à l'écran, déjà que c'est compliqué de pas s'exploser la
tête dans le premier véhicule venu, et la caméra étant mal placée
n'aide pas non plus.

 

La
grande force de Bayonetta réside aussi dans son contenu, très riche.
Avant d'aborder le contenu en lui même, j'aimerais parler un peu des
modes de difficulté. Les deux premiers modes sont "automatiques", ce
qui a pour effet d'avoir un certain accessoire activé sur Bayonetta
durant tout le jeu, qui permet d'enchainer les ennemis sans avoir à se
soucier du déplacement ni même des touches en elles même. Si ces modes
ne semblent avoir que peu d'intérêt, il ne faut pas non plus leur
cracher dessus. Ils peuvent permettrent à ceux qui aiment moins ce
genre de jeu ou tout simplement ceux qui n'aime pas la difficulté de
s'amuser et de profiter visuellement du jeu. C'est à partir du mode
normal que le jeu se corse, c'est le mode de difficulté le plus élevé
qu'on a lors d'une première partie, et c'est dans ce mode que j'ai
commencé. Je dois dire que je suis plutôt satisfait, car autant j'aime
pas quand c'est trop facile, autant certains BTA m'avaient découragé à
cause d'une difficulté trop élevée. Les développeurs de Platinum Game
semblent avoir trouvé le juste milieu dans ce mode. Les ennemis sont
agressifs, mais pas non plus imbattables, et si l'on bute parfois sur
certaines créatures, on fini quand même par y arriver en persévérant et
en comprenant bien le comportement de la bête en question. Je remercie
également les checkpoint judicieusement placés: même si l'on meurt, on
ne recommence jamais bien loin. Certains diront que c'est un défaut,
mais personnellement je trouve que c'est une qualité, je trouve ca
frustrant de devoir se retaper dix fois cinq kilomètres et vingt
larbins juste parce qu'on a chuté contre un monstre un peu plus fort.
En bref, le mode normal me semble être le meilleur pour commencer, il
ne sera pas impitoyable avec vous comparé à d'autres jeux de ce style,
mais il vous apprendra la vie, à bien connaitre vos ennemis et utiliser
vos capacités. Viens ensuite le mode difficile, qui porte bien son nom,
avec des ennemis plus rapides et agressifs, qui font également plus
mal. Enfin le mode Apothéose est le dernier niveau de difficulté, celui
où le Witch Time ne fonctionne même plus. Ce mode est bien sur de la
pure folie, et il est préférable d'avoir débloqué toutes les armes et
de s'équiper de puissants accessoires avant de s'y attaquer. Mais
pourquoi refaire le jeu me direz vous? Tout d'abord pour les statues.
Le jeu est divisé en chapitres, eux même divisés en versets. Chaque
verset étant plus ou moins associé à un combat ou une suite de combats.
A la fin de ce(s) combat(s), vous recevez une médaille, qui vient
récompensé votre performance, ou souligner votre nullité. Il y en a
six, de la plus faible à la plus forte: pierre, bronze, argent, or,
platine et platine pur. Ces médailles sont attribuées en fonction de
plusieurs facteurs: le temps, les combos, les dégats encaissés et
l'utilisation ou non d'objets. A la fin du chapitre, toutes les
médailles font une moyenne qui détermine la valeur de la statue que
vous gagnez (les mêmes valeurs que les médailles). Si ce n'est pas
forcément très original, j'ai trouvé ce système assez entrainant, et ca
me motive à améliorer mes performances. Petit détail amusant, chaque
valeur de médaille/statue correspond à un personnage du jeu, ce qui
permet de nous situer par rapport aux personnages. A noter que
débloquer toutes les statues de platine dans un mode non automatique
n'est pas forcément sans autre récompense que la fierté et l'argent...
L'argent, parlons en d'ailleurs! Autant être franc, lors de ma première
partie, je n'ai pas pu acheter grand chose dans le magasin. Quelques
techniques, quelques objets et c'est tout! On se fait environ de 20000
à 50000 à chaque chapitre, sachant qu'une technique coute dans les
20000, un objet rare dans les 30000 et un accessoire dans les 100000...
Mais cela motive encore à rejouer, pour tout se payer! D'ailleurs j'ai
un peu rusher dans ma première partie, mais en enchainant bien et en se
faisant toucher le moins possible, on gagne tout de suite plus. Les
articles sont nombreux en tout cas, et il faudra bien de nombreuses
parties pour tout se payer, sauf si vous utilisez une astuce qui permet
de gagner de l'argent très vite... Mais moi je préfère passer plus de
temps à jouer. Le jeu dispose également de pas mal de contenu à trouver
directement dans le jeu. Il y a d'abord les quarts de coeur et les
moitiés perles qui augmentent respectivement votre santé et votre magie
maximum lorsque vous les assemblez. Ils sont bien cachés dans des
tombeaux de sorcières à trouver tout au long du jeu. On peut également
chercher les hymnes angéliques, disques qui correspondent à des armes
et dont les fragments sont éparpillés dans certains chapitres, les
premières armes étant quasiment données, les dernières étant quasiment
secrètes. Il y a aussi tout un coté archive. Chaque ennemi à une
"fiche" qui lui correspond et le décrit brièvement, pareil pour les
démons que vous utilisez. Il y a aussi les notes d'un journaliste à
retrouver dans les chapitres, certaines étant un peu cachées, et qui
vous en apprennent plus sur l'histoire. Il y a également des versets
secrets à trouver dans les niveaux, qui vous imposent des combats avec
un handicap, comme utiliser un nombre limité de coup de poing, ne pas
toucher le sol, ne pas pouvoir utiliser le Witch Time, etc... Ces
combats sont de vrais défis, et si vous les complétez tous, vous aurez
accès à un niveau secret... Mais je n'en dirais pas plus! Enfin, il y a
les larmes de sang. Il y en a 101, 50 correspondent aux succès du jeu,
les autres sont détenues par des corbeaux qu'il faudra attraper dans
certains niveaux. Pour toutes les réunir, vous allez en baver! Avoir
tous les succès ne sera pas une mince affaire, mais les corbeaux sont
dispersés dans les différentes difficultés, les derniers corbeaux se
trouvant donc en mode Apothéose... Cependant le jeu en vaut la
chandelle... Niveau contenu donc, Platinum Game ne s'est pas moqué de
nous, et je ne doute pas qu'il faudra du temps et de la patience pour
tout avoir. Mais en tout cas, je trouve ca vraiment motivant, ca donne
vachement envie de rejouer, et l'utilisation des succès est
intéressante aussi.

 

 

Alors
finalement, Bayonetta, enfer ou paradis? Je ne débordais pas
d'impatience pour ce jeu, mais finalement je suis vraiment sous le
charme. La belle sorcière a su m'envouter, avec un univers original et
qui ne se prend jamais trop au sérieux, mais qui bénéficie d'un
background un peu plus travaillé que les autres jeux du genre, mais
aussi par un système de combat qui est très agréable et fun, accessible
de prime abord, et technique lorsque l'on creuse un peu. La plus grande
force du jeu étant pour moi son dosage de la difficulté, qui n'est pas
rebutante, et qui au contraire permet de bien cerner le jeu et ses
subtilités avant de s'attaquer aux modes de difficulté plus élevés.
C'est vraiment un bon jeu pour se mettre au Beat Them All, même ceux
qui n'aiment pas trop le genre pourrait s'y amuser, j'en suis
convaincu. Cerise sur le gateau, Bayonetta ne vous lassera jamais, en
empruntant des phases de jeux à gauche à droite pour diversifier
l'expérience de jeu, et vous rendra totalement addict à elle grace à un
contenu énorme qui nécessitera de nombreuses heures de jeux et de
souffrance afin d'être débloqué. Mais après tous ces efforts, vous
pourrez enfin crier au monde entier, un soir de pleine lune: "I am a BITC... hum, a WITCH!!!"