Le premier H.A.W.X. avait tout du bon petit jeu d'arcade - pas prise de gueule - qu'on se procure sur un coup de tête au rayon occasion de sa boutique préférée, et parce que décidément, Top Gun c'était pas si mal que ça. Si certains lui reprochaient déjà une approche parfois trop casual de son gameplay, les décharges d'adrénaline étaient tout de même au rendez-vous, caractéristiques fondamentales de cette fonction primale recherchée par les aficionados de jeux d'avions supersoniques. Et puisque la formule fonctionne, bon an mal an, Ubisoft Roumanie va la réappliquer consciencieusement sans dévier d'un iota du cahier des charges imposé dès la conception de la franchise.

Maverick à Iceman : Engage !

Au niveau de l'histoire, on incarne tour à tour un américain, un russe et un briton, afin de replonger dans les affres paranoïaques mondialistes d'un Tom Clancy sous acides, façon de justifier une licence coûteuse qui n'en finit plus de prédire la fin du monde à après-demain face au chaos universel (arrête la fumette Tom !). Côté nouveautés, hormis la possibilité de pouvoir enfin décoller et atterrir soi-même, des fois non sans mal, on note l'apparition remarquée des manœuvres délicates de ravitaillement en vol. En outre, les développeurs ont décidé de pratiquer dans H.A.W.X. 2 le mélange des genres puisque certaines missions se concentrent désormais sur de l'appui aérien rapproché aux commandes d'une tourelle de Gunship, tandis que d'autres chapitres offrent le pilotage semi-automatique de drones destinés à des missions furtives d'observation et d'espionnage de transmissions. Des objectifs divers et variés donc, au goût très prononcé de guerre Modern Recon Advanced Warfare en vogue à l'heure actuelle, qui déshumanise totalement les conflits (si je puis dire), même virtuels. On aime... ou pas.
Quant au gameplay, on a le choix de naviguer entre l'arcade pure et dure et le semi-réalisme, la configuration des commandes étant suffisamment souple pour permettre une approche différente selon ses attentes et préférences. On trouve bien quelques améliorations mineures comme un décrochage mieux géré que dans le premier et le fameux bang sonique qu'on se plaît à atteindre - même si le voile noir manque toujours à l'appel - mais globalement, on peut toujours sans trop se prendre la tête enfoncer un gracieux sidewinder dans le postérieur de l'ennemi après avoir accompli quantités de loopings à Mach-2 tout en sirotant une bière.

Le fameux ERS (pour Enhanced Reality System, système de trajectoires précalculées utile pour les novices) effectue son come-back glorieux et salutaire pour les joueurs qui éprouvent des difficultés à se ravitailler à 5000m d'altitude ou à atterrir de nuit sur un porte-avions par exemple. C'est pourtant cette exigence, à la difficulté toute relative, qui cristallise l'intérêt principal des jeux d'arcade de ce type, heureusement l'option reste désactivable à la volée. Le mode « OFF » revient lui aussi, autorisant toujours à s'extirper des trois vues imposées afin d'impressionner sa belle via des plans larges au rendu assez impressionnant, mais qui bien sûr se prêtent moins au pilotage de précision, ce qui justifie d'un coup d'un seul la présence de l'ERS. Ah ouais pas con les gars...

Take my breath away

D'un point de vue purement formel, le moteur à peine perfectionné du premier H.A.W.X., bien que vieillissant, est encore capable de jolies prouesses aériennes et prouve tout au long de missions disparates, entrecoupées de cinématiques plutôt cheap, qu'il en a sous le capot, notamment pour son frame-rate souvent vivace. Parent pauvre des jeux d'avions, les textures au sol et autres affèteries terrestres en 3D restent dans la moyenne, c'est-à-dire approximatives. Cela dit, les missions nocturnes en vue infrarouge ne manquent pas de charme car elles bénéficient du rendu naturaliste d'un véritable satellite (le GeoEye... celui de Google Maps !), ce qui renforce considérablement l'immersion lors de ces passages. Un bon point donc. Au rayon multijoueurs, excepté l'apport non négligeable d'une campagne à 4 joueurs qui se révèle fonctionnelle même si loin d'être inoubliable, on appréciera l'ajout d'un mode survie comparable au mode Horde de Gears of War, sans oublier l'incontournable deathmatch consacré au dogfight. Bref, que du classique. Qui a dit poussiéreux ?

En toute logique, et à l'aune des multiples - et supposées - tueries à venir d'ici la fin de l'année, il n'y aura guère que les fans d'Ace Combat et autres nostalgiques du siège sur vérins d'Afterburner qui seront enclins à investir leurs quelques deniers durement gagnés dans ce H.A.W.X. 2. Ca tombe bien car c'est uniquement ces gamers là que courtise Ubisoft. Quant aux autres...