L'ile de Banoi. Ses palmiers, son sable fin, un océan s'étendant à perte de vue, son calme ambiant et... ses morts amateurs d'êtres vivants ! On ne peut pas rêver mieux comme destination pour passer ses prochaines vacances. C'est ce qu'ont dû d'ailleurs se dire Cliff et ses deux amis en débarquant de leur yacht. Qui sont-ils ? Juste des jeunes journalistes désireux d'en connaître davantage sur les origines de la contamination, et fin prêts à en découdre avec toute une population décrépie. Leur équipement ? De simples tenues estivales et un appareil-photo ! Ne cherchez pas, je n'ai pas non plus compris leur délire. Quoiqu'il en soit, s'ils cherchaient des sensations fortes, ils seront servis !

Passé un bref prologue nous mettant dans la peau d'un agent infiltrant un laboratoire de Geopharm, qui sert de tutoriel et permet de nous familiariser avec la nouvelle approche d'Escape Dead Island, on se retrouve assez rapidement avec Cliff, en prise avec des zombies et des hallucinations (nous n'en dirons pas plus). Tout de cel-shading vêtu, ce spin-off opte en effet pour une aventure à la troisième personne. L'immersion et le stress se font logiquement moins présents mais il faut avouer que l'on se complaît devant cet aspect cartoon ainsi que la violence très graphique des affrontements, à coups d'onomatopées et d'animations jouissives (mention spéciale pour l'assassinat au tournevis !). Ca a l'air plutôt frais tout ça. Les premiers moments tout du moins, le second effet Kiss Cool ayant un arrière-goût fortement périmé...

L'enfer au paradis

Sous des airs oniriques se cache en effet un véritable cauchemar. On se rend ainsi vite compte que le titre accumule les erreurs, qu'il s'agisse de tares techniques ou de fautes de game design. De celles qui font fuir un titre comme la peste. Au bout de quelques balades dans des décors teintés de clipping en compagnie de la véritable star de cette production, à savoir le framerate épileptique, le cel-shading ne suffit plus à faire illusion. Un exemple parmi tant d'autres : des pans entiers de la végétation apparaissent brusquement comme s'ils avaient eux aussi été atteints par le virus ! Et la caméra fait montre d'un tel caprice que se faufiler dans les endroits étriqués de l'archipel en devient vomitif. A ce sujet, le titre vous demandera de faire régulièrement des allers-retours dans lesdits passages, juste pour bien vous dégoûter... Ces éléments cumulés rendent les passages que l'on souhaite faire en infiltration particulièrement horribles pour les nerfs.

Que dire de plus ? Ah oui, la prise en main du personnage principal manque clairement d'intuitivité (mapping des touches pas "naturel", lourdeur dans les déplacements, imprécision des actions), ce qui vaut d'effroyables coups de panique lorsque l'on tombe sur des ennemis. Ennemis qui se montreront souvent particulièrement retors, et ce de manière tout à fait injustifiée. Résultat, de nombreuses morts frustrantes à l'arrivée... renvoyant à des check-points très mal placés ! Un conseil : préférez l'approche furtive et les kills instantanés. Si cela n'est pas possible, foncez sur un mort-vivant et donnez-lui un coup de pied avant de l'achever au sol. C'est ce qu'il y aura de plus sûr pour vous. L'aventure ne proposant rien de suffisamment intéressant pour contrebalancer ces défauts, vous risquez de lâcher prise assez rapidement. Et ce ne sont pas les clins d'oeil parsemés ici et là ni les quelques séquences décalées dues à l'état de Cliff qui changeront grand-chose malheureusement...

Même si vous désirez connaître l'histoire qui relie Dead Island Riptide à la suite à venir, dépeinte dans ce spin-off, je vous conseille de faire l'impasse sur Escape. Techniquement datée, cette production ne propose en sus rien de motivant. Entre des phases d'infiltration loupées et des affrontements injustes, on ne pense qu'à une chose : quitter cet archipel cel-shadé au plus vite !