Improbable mélange des genres, et tout aussi improbablement édité par Ubisoft en occident, Wartech : Senkô no ronde, avait fait le bonheur des possesseurs de Xbox360. Le second épisode, Senko no Ronde Duo, n'avait par contre jamais franchi les frontières de l'archipel nippon, et pour jouer à ce jeu amputé d'une partie de son nom, il fallait impérativement passer par l'import. Aujourd'hui, sous l'impulsion de l'éditeur Kadokawa, l'emblématique projet du studio G.Rev, des vieux briscards du shoot them up, ressort sur PS4 et PC. Et plus qu'une simple version HD, le jeu subit ici une véritable refonte. Il change même de particule pour l'occasion et se voit renommé Senko no Ronde 2. Le résultat final sera-t-il à même de séduire l'otaku qui sommeille en chacun de nous, afin de lui faire débourser les 40 euros demandés ? C'est ce que nous allons voir...

Bullet Hell

Du jeu de combat, on garde le principe du versus compétitif pur et dur en 1 contre 1. Pour ce qui est du danmaku, on prend les systèmes de déplacement et d'attaque, à savoir un déluge de boulettes mortelles à destination de son adversaire. On se déplace donc dans une arène en 3D, à user et abuser de toute la fourberie des patterns de nos attaques. À notre disposition, un tir principal fiable mais peu efficace, et un secondaire plus puissant mais qui mettra plus de temps à recharger. En attaquant, vous remplissez votre jauge de Spécial, ce qui permettra de lancer un spectaculaire tir de barrage bien souvent constitué de boulettes par milliers. Vous pouvez ajouter à cela la possibilité d'utiliser une attaque spéciale de type bombe ou soutien, mais aussi deux attaques au corps à corps. Mais la fonctionnalité la plus impressionnante sera bien entendu votre transformation en véritable boss de shoot them up, occupant la moitié de l'écran, ce qui permettra de lancer des attaques faites de patterns torrentiels et imprévisibles pour mieux acculer votre adversaire, avec une puissance de destruction de masse presque illimitée. Et en plus de ce panel offensif dense et complet, la défense n'est pas en reste avec une garde, un dash, mais aussi une attaque bullet cancel, qui fera disparaître les boulettes adverses autour de vous, et qui pourra aussi toucher au corps à corps.

Cette alchimie offre donc matière à des combats décomplexés et résolument funs. La formule à beau accuser un certain âge, elle fonctionne toujours, que ce soit contre l'ordinateur ou un autre joueur. Comparé à Touhou Genso Rondu Bullet Ballet, que j'ai testé l'an dernier, on est clairement un cran au-dessus ! D'autant plus que le casting est assez varié, puisque chaque combattant possède ses propres patterns d'attaques, son mode boss ainsi que sa propre personnalité. Et le mieux dans tout ça, c'est si vous avez joué à la version 360, vous allez être dépaysé ! Pas mal d'attaques, si elles restent assez similaires dans leurs effets, se sont vues doter d'une nouvelle zone d'effet ou d'un pattern légèrement différent. Le jeu a subi un réel rééquilibrage en profondeur de son gameplay, de quoi véritablement le redécouvrir, un peu comme une véritable suite de jeu de baston, au delà même du simple remaster ! Et techniquement, si l'on reste au niveau de la Xbox 360, beaucoup de modèles 3D, boss et combattants, on étés revus, tandis que les effets visuels des attaques ont eux aussi subis un lifting graphique. Pour vous faire une petite idée, vous pouvez profiter de la démo disponible sur le Playstation Store.

True last boss

Senko No Ronde 2 se pose donc comme un leader solide du genre au niveau de la jouabilité. Mais proposera-t-il suffisamment de contenu pour maintenir les joueurs en haleine ? C'est ce que nous allons voir... On dispose donc d'un mode Arcade très classique, avec un système d'attente pour les matches en ligne, et un boss final aux dimensions démesurées. De quoi travailler ses techniques, d'autant plus que l'IA du jeu est très retorse, et qu'il vous faudra pas mal d'entrainement et de connaissances du gameplay pour espérer vaincre l'ordinateur en difficulté maximale... On pourra aussi trouver un mode attaque du score, où il faudra enchaîner les combats sans reprendre toute sa vie après chaque affrontement. Un véritable défi ! D'autres classiques sont aussi de la partie, comme un entraînement et un tutoriel, mais aussi un mode Versus local pour se la mettre joyeusement entre amis en soirée. À noter aussi la présence d'une grosse galerie avec moult éléments à débloquer, et aussi d'un mode Histoire. Ce dernier est directement tiré du jeu d'origine, garde sa cinématique d'introduction à la narration plus que conceptuelle, ses protagonistes tout droit sortis d'un manga, et seuls les affrontements bénéficient de la refonde du gameplay. On y retrouve une alternance de passages en roman visuel entrecoupés de combats, et si le visuel est un peu daté, l'arborescence qui nous pousse à découvrir plusieurs histoires en parallèle avant d'arriver à la conclusion se montre plus que plaisant. On pourra vraiment passer du temps à lire et découvrir le destin du funeste monde en guerre dans lequel se déroule les événements de Senko No Ronde 2.

De quoi y passer pas mal d'heures donc, même s'il faut bien avouer qu'on se contente ici du minimum. Pour ce qui est des modes en ligne, le constat est le même, on dispose du minimum syndical. Des matches classés, amicaux, des classements et la possibilité de créer un salon pour deux personnes uniquement. Si cela aurait pu suffire, mon expérience de jeu en ligne à été totalement gâchée par un netcode hasardeux : le matchmaking est tout sauf évident, et il est parfois difficile de trouver un adversaire. Je n'ai par exemple pas pu faire une seule partie amicale, alors qu'un de mes amis et moi avions lancé nos recherches au même moment ! De plus, environ 10% de mes parties se sont déroulées avec un horrible lag, qui gène énormément pendant les combats, ainsi que de très nombreuses déconnections. Je vous laisse imaginer ma déception, quand, après avoir utilisé la recherche rapide du mode arcade, je subissais une déconnexion qui me ramenait au menu principal... Une vraie plaie sur ce point, qui vient véritablement ternir un tableau qui aurait pu être plus flamboyant.