La pandémie de Covid-19 a profondément modifié le monde du travail. Le 11 septembre, après trois ans de télétravail, les employés d'Ubisoft Montréal ont reçu l'instruction de revenir au bureau. Une annonce mal accueillie par une grande partie d'entre eux. Le réseau interne de l'entreprise est rapidement devenu le théâtre de vives expressions de colère et de déception, centrées sur des griefs tels que le bruit en open space, les frais supplémentaires engendrés et le manque d'aménagements adéquats au bureau. Nombreux sont ceux qui accusent également Ubisoft de revenir sur sa promesse d'un télétravail intégral à long terme.

Ubisoft dans la tourmente

Ubisoft avait d'abord présenté un plan flexible de retour au bureau. Avec la promesse d'un travail à distance basé sur des critères tels que la productivité et l'impact sur l'équipe. Ainsi, ce récent volte-face, imposant un minimum de deux jours de présence au bureau par semaine, est perçue comme une trahison par de nombreux employés ayant organisé leur vie autour de la perspective d'un télétravail pérenne. Cette décision s'ajoute aux tensions déjà présentes, nourries par des allégations non résolues d'un environnement de travail toxique. Et c'est sans parler des retards notoires dans les projets, comme celui du jeu Skull and Bones.

Il y a des soupçons chez les employés que cette nouvelle politique pourrait être une manœuvre politique. Notamment pour réduire ses effectifs sans passer par des licenciements formels, encourageant les démissions spontanées. D'autres évoquent les engagements historiques entre Ubisoft et les autorités du Québec et de Montréal, suggérant une pression pour restaurer les emplois et stimuler l'économie locale.

Une défense peu intelligible

La défense d'Ubisoft, qui met en avant la "culture Ubisoft" et la "collaboration" comme justifications principales de ce retour au bureau, n'a pas trouvé écho auprès de nombreux employés, qui la jugent vide de sens. La crainte d'une fuite massive de talents grandit, une situation exacerbée par une surcharge du système gérant les demandes d'accommodements spéciaux.

Bien qu'Ubisoft assure qu'il y aura des discussions ouvertes et des arrangements individuels pour faciliter cette transition, la gestion de la frustration semble être déléguée aux managers intermédiaires. Ceux-ci se retrouvant démunis face à la colère montante. Cette crise soulève aussi des questions sérieuses sur l'avenir de l'entreprise, surtout au vu des expériences similaires vécues par d'autres acteurs du secteur, qui ont subi une perte significative de talents à la suite de politiques de retour au bureau imposées. Espérons que des jeux comme Assassin's Creed Mirage, toujours prévu pour le 5 octobre 2023, puissent rassurer tout le monde, notamment les employés eux-mêmes. L'attente est grande et, pour le moment, les retours sont plutôt positifs malgré quelques petites déceptions que nous avons pu mentionner dans notre preview.