Le PS+ a annoncé la refonte de ses offres et proposera à terme trois paliers d'abonnement. Le plus cher d'entre eux comprend le PS Now et tous les avantages actuels du PS Plus, avec des versions d'essai de jeux. Ces démos pourront concerner les exclusivités, mais celles-ci ne seront pas disponibles à leur sortie comme le Xbox Game Pass. Le PDG de Sony Interactive Entertainment s'est justifié en ne fermant pas la porte à un changement.

Exploiter le plus possible les jeux PlayStation Studios

Jim Ryan, PDG et président de Sony Interactive Entertainment, se refuse à ajouter les exclusivités first-party dans le nouveau PS Plus pour ne pas les faire souffrir. Lorsque nos confrères de Gameindustry l'ont interrogé en évoquant le service de Microsoft, il a répondu :

Nous avons le sentiment d'être dans un bon cercle vertueux avec les studios où l'investissement est couronné de succès, ce qui permet encore plus d'investissement, ce qui apporte encore plus de succès. Au sujet de l'intégration de nos propres jeux dans ce service, ou dans n'importe quel de nos services, à leur sortie... comme vous le savez, ce n'est pas la voie que nous avons empruntée par le passé. Et ce n'est pas la voie que nous emprunterons avec ce nouveau service. Nous pensons que si nous devions faire cela avec nos jeux PlayStation Studios, ce cercle vertueux serait brisé. Le niveau d'investissement dont nous avons besoin pour nos studios en serait affecté, tout comme la qualité des jeux, et nous pensons que ce n'est pas ce que veulent les joueurs.

Un nouveau PS Plus future-proof ?

Image du PS Plus.

Ce qui pourrait être interprété comme de la radinerie est dans le fond logique, et répond également au business prospère de PlayStation. On sait que les AAA demandent des millions de dollars et du temps pour être développés, et il faut alors un véritable retour sur investissement.

En restant sur un modèle classique à 80€ (prix maximum conseillé), Sony Interactive Entertainment peut dormir tranquille si le succès est au rendez-vous. Et grâce à la PS4, c'est le cas. Une génération qui a permis aux licences Sony d'exploser. Des jeux tels que Horizon Zero Dawn, Uncharted 4: A Thief’s End ou Marvel’s Spider-Man ont facilement dépassé les 10 millions d'exemplaires vendus. Imaginez maintenant remplacer cette somme par un abonnement à une dizaine d'euros... sans parler de la versatilité du système, sans engagement, où le joueur peut prendre un mois, faire plusieurs titres et ne pas se réabonner avant X temps.

Même si Sony Interactive Entertainment est le constructeur qui génère le plus de revenus gaming, les autres activités du groupe Sony ne sont pas aussi fastes. Si PlayStation bascule, Sony peut basculer. L'inverse de Microsoft qui a un portefeuille "illimité" comme on aime à le dire dans le milieu, lui permettant par conséquent de miser énormément sur un service d'abonnement. Car c'est bien là tout l'enjeu : investir massivement, pour engranger des abonnés, afin d'être un jour profitable.

Mais si les exclusivités ne rejoindront pas le PS Plus pour le moment, cela pourrait changer à l'avenir :

Tout ce dont je parle aujourd'hui, c'est notre approche à court terme. Avec la manière dont notre modèle fonctionne actuellement, ça n'a pas de sens (ndlr : ajouter les exclus à leur lancement). Mais comme nous le savons tous, les choses peuvent rapidement changer dans cette industrie.