L'entreprise a beau conserver un silence monacal sur tout ce qui touche de près ou de loin au piratage, lorsque le couperet tombe, les têtes aussi. L'an dernier, Nintendo concluait un accord à 2 millions de dollars avec le site Uberchips.com, qui vendait sans vergogne des logiciels programmés par les hackeurs de Team-Xecuter afin de pirater la très transportable Switch. Aujourd'hui, l'un de ses membres au nom quelque peu prédestiné se voit infliger une lourde amende, qui sonne une nouvelle fois comme un signal d'alarme pour tous les petits malins du même type.

Hacker perdu

Petit rappel des faits : suite à la procédure enclenchée à l'automne 2020, Nintendo entendait s'attaquer aux racines du problème du piratage. Il poursuivait donc directement en justice le bien-nommé Gary Bowser, membre de Team-Xecuter, arrêté aux côtés du français Max Louarn, propriétaire du nom. Tous deux étaient poursuivis pour "Complot en vue de contourner les mesures technologiques et trafic de dispositifs de contournement". Un tour de calendrier plus tard, la sentence est tombée, et les attendus du jugement tout juste mis en ligne affichent donc le montant de l'amende. Cette dernière s'élève à 4,5 millions de dollars, soit environ 3,9 millions de nos euros.

Gary Bowser ayant choisi de plaider coupable, il écope donc d'une amende "minorée", puisque le document produit par la Cour de district de Seattle estime que les pertes causées par l'intéressé et ses différents sites se situent quelque part entre les sommes colossales de 65 millions et 150 millions de dollars au total. Nintendo n'est d'ailleurs pas le seul acteur de l'industrie impacté, puisque Sony, Sega ou encore Atari sont également listés. Durant ses sept années d'activité, Bowser aurait empoché la somme de 320.000 dollars, soit environ 275.000 euros.

Amende honorable

L'intéressé doit désormais s'acquitter "immédiatement" du montant de l'amende, et détruire dans la foulée les logiciels incriminés, aux côtés de plusieurs disques durs, ce qui lui évite tout de même de risquer jusqu'à dix ans de prison dans le pire des cas. L'affaire est loin d'être terminée, puisque d'autres membres de Team-Xecuter doivent encore comparaître devant la justice américaine.