Avec l’émergence de plus en plus importante de l’IA dans la technologie, de nombreux débats naissent inévitablement autour de son utilisation dans le jeu vidéo. En effet, si certains éditeurs comme Electronic Arts ou Krafton n’hésitent pas à en vanter les mérites, d’autres, au contraire, ont plutôt tendance à en remettre les compétences en doute. C’est notamment le cas de Strauss Zelnick, patron de Take-Two Interactive, pour qui une chose est sûre : l’IA ne sera jamais en mesure de produire un jeu comme GTA 6, ni même comme GTA 7.

Non, GTA 7 ne sera pas un jeu fait à l’IA, assure Take-Two

Interrogé par CNBC à ce sujet, ce dernier a en effet affirmé que l’impact de l’IA sur le développement des jeux vidéo était « encore limité », et que cela était notamment dû à des questions de propriété intellectuelle. « Nous devons protéger notre propriété intellectuelle, mais plus encore, nous devons être attentifs aux autres », a assuré l’éditeur de GTA 6. « Si vous créez une propriété intellectuelle à l’aide de l’IA, celle-ci n’est pas protégeable ». Et on se doute qu’avec une licence comme GTA entre les mains, Take-Two a tout intérêt à faire valoir ses droits.

Pour Zelnick, il est cependant tout aussi important de respecter les droits des autres. Car le risque de l’IA, c’est aussi de violer les droits d’auteur de quelqu’un, ce qui n’est évidemment pas envisageable pour l’éditeur de GTA 6. « Il y a des contraintes » insiste-t-il. Des contraintes qui, à ses yeux, ne sont d’ailleurs pas seulement morales mais aussi pratiques. « Disons qu’il n’y ait aucune contrainte sur [sur l’IA]. Pourrions-nous appuyer sur un bouton demain et créer l’équivalent du plan marketing de GTA ? La réponse est non », affirme l’éditeur de GTA 6.

« 1, vous ne pouvez pas encore le faire, et 2, je pense que vous n’obtiendrez rien de très bon. Je pense que vous finirez avec quelque chose d’assez peu original ». Et cela ne tient qu’à une chose : le fait que l’IA est une technologie reposant sur l’analyse d’anciennes données, qui peuvent donc aisément être prédites. « Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses dans la vie qui sont prévisibles à partir des données », explique Zelnick. Et ce n’est pas ce que recherche un éditeur comme Take-Two, en particulier sur des œuvres souvent pionnières comme GTA.

GTA 6 : Lucia en voiture, une poignet de billet à la main.
© Rockstar Games

La créativité avant tout

« [Pour] tout ce qui implique le calcul de données rétrospectives, c’est vraiment très bien, et cela s’applique à beaucoup de choses. [Mais pour] ce que nous faisons chez Take-Two, tout ce qui n’est pas lié à cela, ça va être vraiment, vraiment mauvais. […] Notre objectif est de créer des franchises permanentes » ajoute alors l’éditeur de GTA 6 à ce sujet. « La créativité de l’équipe est extraordinaire, et ce que Rockstar Games tente de faire, et a réussi à faire à maintes reprises jusqu’à présent, c’est de créer quelque chose qui se rapproche de la perfection ».

« Il n’existe par définition aucune créativité dans un modèle d’IA, car celui-ci est basé sur des données » conclut alors Zelnick. Autant dire, donc, que ce n’est pas sur un titre comme GTA 6 qu’il faut s’attendre à voir de l’IA, ni même probablement sur le futur GTA 7, à moins que le boss de Take-Two ne change soudainement sa façon de penser. Et c’est tant mieux. Car les jeux de Rockstar ont beau mettre de très longues années à voir le jour, le résultat n’en est finalement que meilleur à l’arrivée. Et ce n’est sans doute pas GTA 6 qui nous fera dire le contraire. En tout cas, on l’espère.

Source : CNBC