Dans le bon vieux temps, il était assez facile de protéger son jeu contre les tricheurs. Prenez un logiciel qui scanne en permanence la mémoire vive de votre machine, et si un truc louche tourne en même temps que le jeu, il y a de grandes chances que vous ayez ferré un joli poisson. Malheureusement, l'époque des VAC, Punkbusters et autres BattlEye semble révolue. En effet, les logiciels de triche sont allés se terrer de plus en plus profondément dans le système, et aujourd'hui, n'importe quel bon anti-cheat vérifie ce qui se passe au niveau du kernel. Bref, pas simple d'échapper à la police en restant sur une machine.

Les consoles pas épargnées

C'est là que l'avènement des connexions internet a changé la donne. Désormais, on n'installe plus un cheat, on paye un abonnement pour profiter d'un logiciel qui tourne en cloud, ailleurs, sur un serveur que l'anti-cheat n'ira jamais vérifier. Et là, il devient assez dur de contrôler tout le flux de données qui entre et sort de votre port RJ45 sans impacter la fluidité du jeu. Reste qu'il faut quand même que le logiciel de triche puisse avoir les infos du jeu, ce qui est sa faiblesse (on regarde ce qui sort, et on cherche un signal bizarre). La dernière tendance, c'est donc d'utiliser une IA qui va se charger de gruger pour nous. Concrètement, il suffit d'envoyer le flux vidéo vers un serveur ou tourne une IA deep learning. Cette dernière analyse ce qu'on lui envoie et renvoie aussitôt les commandes idoines pour faire sauter les têtes de nos ennemis.

L'avantage pour les créateurs de logiciels, c'est que ce système marche également sur console, multipliant au passage le nombre de clients potentiels (regardez cette jolie publicité vantant les mérites du système). De plus, il devient compliqué de combattre cette nouvelle manière de tricher, à moins de déconnecter tous les streamers du monde. C'est ce type de triche qui explose en ce moment, et qui pourrit les parties de millions de joueurs, que vous soyer sur Counter-Strike : Global Offensive, ou sur Call of Duty Black Ops Cold War (et son Battle Royale Warzone). Ceci dit, Activision semble bien plus préoccupé par le problème que Valve, et de premières mesures ont été prises. À défaut de pouvoir sécuriser son jeu immédiatement, l'éditeur s'attaque désormais à la source du mal, en faisant fermer les chaînes YouTube qui font la promotion des cheats.

S'il faudra encore faire avec pendant un bon moment, Activision nous assure que des équipes travaillent en permanence à la lutte contre les tricheurs, et contre les fournisseurs de logiciels de cheat, afin d'améliorer les conditions en jeu. Mais l'enjeu est aussi de protéger ses clients, puisque de nombreux vendeurs de logiciels de triche s'avèrent n'être que des pirates prêts à vous dépouiller. On ne peut que vous conseiller de jouer selon les règles, et pour notre part, on a choisi d'assumer notre manque de skill.