Pour beaucoup, 2023 fut une belle année pour le jeu vidéo, et il va de même pour début 2024. C'est peut-être le cas au niveau des sorties, mais pas dans l'industrie. On assiste à des vagues de licenciements énormes qui impactent bon nombre de studios. Tout le monde y passe, PlayStation, Microsoft, EA, Embracer, Deck Nine Games, bref, la liste est malheureusement longue. On est tous d'accord pour dire que ce n'est pas une situation juste pour les développeurs, et c'est ce qu'à bien fait comprendre le réalisateur de Baldur's Gate 3 lors d'une prise de parole plutôt marquante.

Le réalisateur de Baldur's Gate 3 prend la parole sur les licenciements

Swen Vincke, l'homme aux commandes derrière le nouvel opus de la franchise, était présent aux Game Developers Choice Awards. Un événement qui fait partie de la GDC (Game Developer Conference) qui se déroule à San Francisco. Il est monté sur scène pour récupérer le prix de la Meilleure Narration pour Baldur's Gate 3. Et il a bien évidemment tenu un discours. Mais il n'a pas seulement parlé de son jeu. A la place, il n'a pas hésité à pointer du doigt les licenciements récents et les gros éditeurs responsables de ces derniers.

« La cupidité fout tout ça en l’air depuis si longtemps, depuis que j’ai commencé. J’ai combattu les éditeurs toute ma vie et je continue de voir les mêmes erreurs encore et encore », a-t-il expliqué devant le public. On voit bien qu'il ne retient pas ses coups, et c'est normal. Le médium traverse une terrible période, et de nombreuses personnes se demandent si ça ne va pas être leur tour. Il continue en dénonçant la poursuite inlassable du profit et des conséquences qui accompagnent cet état d'esprit. « La seule chose qui compte, ce sont les chiffres, et ensuite vous virez tout le monde et l’année suivante, vous dites "zut, je n'ai plus de développeurs", avant d'en engager d'autres, de faire des acquisitions, et de repartir dans la même boucle ».

On sent que ça lui pesait sur le cœur, mais le réalisateur de Baldur's Gate 3 ne fait pas que tacler. Il appelle à être mesuré, à se soucier du bien-être des autres. Autrement, la confiance sera perdue pour toujours. « Vous pouvez faire des réserves. Ralentissez un peu. Ralentissez la cupidité. Soyez résilient, prenez soin des gens, ne perdez pas les connaissances fondamentales qui ont été accumulées chez les gens que vous perdez à chaque fois. Vous devez alors passer par le même cycle encore et encore et encore. Ça m’énerve vraiment ». On ne peut que valider ses propos.