C'est ce qui s'appelle manger son chapeau : face aux accusations de harcèlement et de sexisme qui touchent depuis plusieurs mois le groupe Activison Blizzard, Kotick vient de prendre une décision en forme de symbole, en annonçant qu'il toucherait désormais le salaire minimum de 62500 dollars annuels (soit environ 54000 euros), jusqu'à ce que l'entreprise ait achevé de transformer ses pratiques et ses méthodes de travail (où peut-être que l'on ne parle plus du problème, allez savoir).

Mini prix, mais il fait le maximum

C'est peu dire que le PDG récemment renouvelé jusqu'en mars 2023 avait su déployer beaucoup d'énergie pour justifier les 20 millions de dollars qu'il avait touché entre 2016 et 2020, une attitude qui contraste évidemment avec la latence certaine qu'il avait fallu pour répondre aux nombreuses accusations des salariés de l'entreprise. Ces derniers avaient lancé un mouvement de grève cet été, afin de rendre publique leur colère "face à une direction incapable de prendre la mesure du phénomène".

Après voir mis en place plusieurs plans de licenciement au cours de ces derniers mois, Activision Blizzard semble désormais avoir les moyens de ses ambitions, puisque nos confrères de Games Industry affirment que l'entreprise investira 250 millions de dollars durant les cinq prochaines années afin "d'accélérer les opportunités pour diversifier les talents" en interne, et 250 millions supplémentaires sur dix ans en vue de "favoriser les initiatives qui élargissent les possibilités pour les communautés sous-représentées".

Quoi qu'il arrive, le PDG devra bientôt prouver qu'il s'est montré suffisamment transparent en communiquant les informations dont il disposait aux actionnaires de l'entreprise, puisqu'un cabinet d'avocats s'est rapidement emparé du dossier, pour défendre les investisseurs. Les employés lésés pourront quant à eux compter sur un fonds d'indemnisation de 18 millions de dollars pour tenter d'obtenir réparation, une somme qui avait rapidement irrité le syndicat Communications Workers of America, qui la jugeait insuffisante.

Depuis la publication de l'enquête dénonçant le harcèlement et le sexisme exercé au sein d'Activision Blizzard, une vingtaine d'employés à été licenciée.