Nous avons eu l'opportunité de jouer plusieurs heures à Total War Pharaoh. L'occasion, notamment, de se faire une idée sur toute la partie campagne mais aussi sur tout l'aspect bataille en temps réel. Un retour sur les chapeaux de roues ?
Avant toute chose, revenons sur les principes d'un Total War. Car si la franchise a maintenant 23 ans, il est toujours bon de savoir de quoi on parle. Un épisode de TW se découpe en deux phases, et Total War Pharaoh n'y échappe pas : une campagne et des batailles en temps réel. Dans la phase de campagne, jouée au tour par tour, vous êtes responsable de la gestion globale de votre empire. Cela implique de superviser les ressources économiques, de diriger des recherches technologiques, et de gérer la diplomatie avec les autres factions. Vous devez aussi prendre des décisions cruciales telles que la construction et l’amélioration des infrastructures dans vos villes et provinces. C'est aussi là que l'on gère le recrutement et le déplacement des armées sur la carte du monde, vous préparant à défendre vos territoires ou à en conquérir de nouveaux.
Un découpage classique pour ce Total War Pharaoh
Ensuite, vous avez les phases de combat. Lorsque vos armées rencontrent des forces ennemies sur la carte du monde, le jeu bascule dans une phase de bataille en temps réel. Dans ce mode, la mise en place tactique de vos unités sur le champ de bataille est primordiale. Vous commandez chaque unité individuellement, en tenant compte de leurs capacités spécifiques et du terrain pour obtenir l’avantage. Les officiers et certaines unités ont des compétences spéciales que vous pourrez utiliser pour influencer le cours de la bataille. Maintenant que l'on a posé les bases, revenons spécifiquement sur Total War Pharaoh.
La série Total War revisite l'âge de Bronze, laissant derrière elle les terres tumultueuses de la Guerre de Troie pour explorer l'Égypte Antique, une ère qui a fasciné historiens et amateurs pour des générations. Cette nouvelle entrée dans la série nous transporte au cœur du Nouvel Empire, reconnu comme l'âge d'or de la civilisation égyptienne. Historiquement, cette période s'étend approximativement de -1500 à -1000 avant JC. Le jeu se situe à l'extrême fin de cette ère, sous le gouvernement de Ramsès XI, le dernier souverain de la XXe dynastie.
Un épisode plein de promesses
À l'occasion de cette preview, nous avons pu choisir l'un des dirigeants pour jouer les 50 premiers tours d'une campagne. Le jeu final proposera à la fois des factions égyptiennes mais aussi cananéennes. Pour la petite histoire, Canaan était une région située au Proche-Orient ancien qui couvrait des parties d'Israël moderne, de la Palestine, du Liban, et de la Syrie, et ses habitants étaient connus comme les Cananéens. C’est toujours ça de plus à explorer. Dans la démo nous avions notamment le choix entre :
- Ramsès : idéal pour les nouveaux joueurs, avec une progression technologique rapide et des ressources flexibles. Il commence le jeu dans le Sinaï, à la frontière avec Canaan.
- Amenmes : avec une position de départ sûre, bien qu'avec des unités chères et une susceptibilité aux rébellions.
- Taousert : une faction défensive avec un accès précoce au Nil et une excellente synergie économique et régionale.
- Séthi : concentré sur une expansion rapide avec de nombreuses unités moins chères et plus faibles. Il commence le jeu le long du Nil à Hardai.
Pour le bon déroulement de la démo et aimant les figures historiques fortes, on a bien évidemment choisi Ramsès. C'était pour nous le choix le plus logique pour découvrir au mieux les différentes mécaniques sans se faire continuellement harceler par les ennemis (nombreux dans le jeu).
Une carte de campagne de toute beauté
Si vous êtes un amateur de l'Égypte et du souci du détail, ce jeu est fait pour vous. La carte de campagne est réellement splendide ; nous avons pris une dizaine de minutes avant de commencer la partie simplement pour explorer cette vaste étendue. Le rendu artistique surpasse même ce que nous avions vu dans Total War Troy, offrant une véritable œuvre d'art à contempler. Voguer au-dessus du Nil est un réel plaisir, d'autant plus que l'expérience est sublimée par une variété de sons d'ambiance, contribuant tous à une immersion profonde. Le spectacle diurne est déjà saisissant, mais la nuit transforme la scène en un tableau époustouflant. Chaque ville resplendit, illuminée de milliers de lumières qui perforent l'obscurité, et chaque monument est magnifié pour illustrer la majestuosité de la civilisation égyptienne. IMPRESSIONNANT.
Des nouveautés bienvenues
Les mécanismes du jeu mettent en avant le concept des Piliers de la Civilisation, une représentation de l'équilibre cosmique à travers trois niveaux de stabilité. Ces piliers, sous forme de villes dédiées à diverses divinités, ont une influence considérable sur la stabilité régionale et mondiale. Vous êtes donc sans cesse encouragé à les protéger et à les améliorer pour retarder l'arrivée du chaos. En effet, si la balance cosmique est mauvaise, votre jeu sombre dans "L'âge des Ténèbres". C'est-à-dire que la carte s'assombrit façon Dix Plaies d'Égypte dans le livre de l'Exode. Votre faction subit alors de nombreux malus, allant de la famine de vos citoyens à des révoltes dans vos armées. On a pu en faire les frais sous le règne chaotique de Ramsès. C'était déjà l'apocalypse au 40ème tour.
Pour tenter de contrebalancer tout ça, vous avez la notion de Dieux et Dévotions. Égypte oblige, la spiritualité prend une place centrale avec la possibilité de vénérer jusqu'à trois dieux, chacun offrant des avantages distincts. Les dévotions à ces dieux peuvent être exprimées par la construction de sanctuaires et de temples, initiant ainsi une relation dynamique avec les divinités qui influencent tant les bonus bénéfiques que les effets négatifs possibles. Ces mêmes dieux peuvent vous aider dans votre développement pour passer des décrets royaux. Nous n'avons pas forcément fait les meilleurs choix dans la preview et ça s'est ressenti dans la faible progression de notre royaume.
Politique et nature
Dans Total War Pharaoh, les décrets royaux forment l’arbre technologique qui guide les joueurs dans le développement et l’expansion de leur civilisation. Ils peuvent investir dans diverses options procurant des avantages significatifs, tels que l’augmentation du niveau de recrutement des unités, la diminution du temps de construction des bâtiments ou l'amélioration de la production des ressources des édifices déjà existants. Ce mécanisme apporte une profondeur stratégique au jeu, conférant aux joueurs un contrôle direct sur le progrès et la direction de leur empire via des décisions ayant un effet concret et immédiat sur leur faction.
Toutefois, votre succès ne repose pas uniquement sur votre avancement technologique. Comme dans l'histoire égyptienne, la nature joue un rôle prépondérant. Le jeu s'immerge profondément dans la culture égyptienne antique, incorporant un système saisonnier qui reflète les trois saisons égyptiennes dictées par les variations du Nil. Ce cycle culmine dans la célébration du Shemsu Hor, un évènement où les intrigues de cour se résolvent, où les directives des factions arrivent à terme, et où d'autres moments significatifs se déroulent. Le cycle est réparti sur six tours, chaque saison durant deux tours. Comme on peut s’en douter, interagir avec ce cycle saisonnier requiert une planification précise et stratégique afin de tirer le meilleur parti des avantages de chaque saison.
La main de l'homme
Malgré le déchaînement de la nature, qui peut parfois se montrer violent, avec des tempêtes de sable ou les inondations du Nil, vous avez la possibilité de maîtriser dans une certaine mesure les éléments et d'influer sur la carte de la campagne. Dans Total War Pharaoh, vous pouvez édifier diverses structures sur cette carte pour façonner le paysage sauvage selon vos nécessités. Vous avez à votre disposition des sanctuaires pour honorer le dieu que vous adorez, des forts et des postes de guet pour héberger des armées garrisonnées, ainsi que des relais et des postes commerciaux. Vous pouvez aussi bâtir d'imposants monuments pour renforcer votre légitimité. La majorité de ces avant-postes confèrent des bonus supplémentaires à vos troupes lorsqu'elles interagissent avec eux. Dans notre partie, cela a été crucial pour freiner l'avancée cananéenne sur nos territoires. Sans révolutionner Total War Troy, ces nouveautés promettent néanmoins de belles perspectives.
ON L’ATTEND…AVEC IMPATIENCE
Il est difficile de résister aux attraits de l'Égypte Antique. Total War Pharaoh est séduisant et intelligent, offrant suffisamment de nouveautés pour ravir tout le monde sans bouleverser la formule au point de dérouter les habitués. En résumé, du moins sur la base des 50 premiers tours, c'est un excellent jeu de stratégie. Il reste à voir ce que l'avenir lui réserve. Et bonne nouvelle, cette preview fut l'occasion de connaître la date de sortie qui est programmée pour le 11 octobre prochain sur PC.