ne et Frostpunk, le studio s'éloigne des thématiques sociales de grande envergure pour se plonger tête la première dans un univers de science-fiction, entre l'isolement de Seul sur Mars, l'atmosphère sombre de Blade Runner et l'environnement mystérieux de The Island. ne prise de risque audacieuse pour le studio polonais qui se lance pour la première fois dans le jeu de survie à la troisième personne. Voici un aperçu de ce qui vous attend dans cet univers fascinant.
The Alters nous plonge dans un futur dystopique où, inspiré par le film Alien, la Terre envoie des missions de reconnaissance aux quatre coins de l'espace dans l'espoir de trouver des ressources rares. Ici, nous incarnons Jan Dolski, un homme ordinaire confronté à des circonstances extraordinaires. Mécanicien de métier, il se retrouve seul dans une station minière dévastée après un accident. Comme on peut s'en douter, il va être question de survie et de se sentir seul, mais pas aussi longtemps qu'on peut l'imaginer. The Alters propose une expérience immersive en 3D, alternant entre vue à la troisième personne et scrolling latéral selon les phases de gameplay. Le tout est sublimé par la puissance graphique d'Unreal Engine 5, offrant des paysages saisissants dès les premiers instants de jeu. On découvre ainsi une planète inhospitalière et hostile, astre entièrement composé de roches, où chaque pas révèle une nouvelle menace.
Magnifique et convaincant dès les premiers instants
Les effets de lumière sont particulièrement somptueux, tout comme les différents effets volumétriques (nuages, brouillard et fumée). L'attention portée aux détails est remarquable et cette première exploration au milieu des roches est saisissante. Pour accompagner le tout, il faut bien dire que pour un jeu à la troisième personne réalisé par un studio qui n'a pas l'habitude du genre, les animations sont plus que correctes. Elles sont fluides et plutôt réalistes.
Après avoir passé un peu de temps à l'extérieur, on découvre notre base mobile, conçue pour abriter les astronautes pendant leur mission. Une fois sur place, les ennuis commencent : on apprend que dans 7 jours, avec la rotation de la planète, notre cher Jan Dolski va se retrouver exposé aux radiations solaires. Il va donc falloir faire vite, très vite. Le compte à rebours débute, mais il ne s'agit pas d'enchaîner les tâches sans se reposer. En effet, Jan doit absolument dormir pour ne pas tomber d'épuisement. Il faut donc toujours surveiller (et comprendre) votre interface et votre jauge d'endurance en bas à gauche de l'écran. Et force est de constater que tout n'est pas très clair à ce sujet, comme pour bon nombre d'autres éléments de gameplay. Le joueur est un peu laissé à lui-même et c'est à lui de comprendre les mécaniques. À plusieurs reprises, nous avons dû faire appel à un développeur pour saisir comment débloquer une situation ou même saisir une mécanique de jeu basique. Ce qui est assez anormal, d'autant plus que nous avons débuté notre démo... au tout début du jeu. Il est difficile de savoir si ce manque de clarté est intentionnel, pour forcer le joueur à apprendre par lui-même, ou s'il s'agit simplement d'un manque de pédagogie. Mais le résultat est le même, c'est frustrant.

Du bon et du moins bon dans The Alters
Après avoir exploré la base, le jeu nous force à retourner dehors (toujours avec une combinaison) pour rechercher des minéraux. L'exploration de la planète joue en effet un rôle crucial. On doit naviguer dans des environnements hostiles, gérer des ressources vitales et éviter des dangers comme les tempêtes magnétiques et les zones fortement irradiées. Vous devez trouver des moyens de traverser des obstacles naturels, comme des rivières de lave, en utilisant des outils et des équipements que vous fabriquez à partir des ressources collectées. Vous finirez par mettre la main sur un curieux minéral, le rapidium. Après en avoir fait part à votre seul et unique contact avec la Terre (via un interphone dans la salle de communication de votre base), vous apprendrez qu’il s’agit en fait de l'une des raisons d'être de toute cette mission, puisqu'il offre de formidables capacités de clonage. Une découverte scientifique hors norme qui permet littéralement de dupliquer des êtres vivants.
Après avoir créé un mouton pour vous faire la main, votre contact vous demande de tester la ressource sur vous-même, pour créer... un alter. C'est-à-dire un clone de vous-même, mais avec sa propre vie et sa propre expérience. Il est dommage que le jeu ne s'attarde pas davantage sur le fonctionnement du clonage et ses implications, ne serait-ce que pour l'histoire. Tout est un peu passé rapidement et finalement, aucune explication ne vient combler ce manque, du moins pas pendant les 3h30 de jeu que nous avons pu voir.

Le choix des alters
Chaque alter provient de l'Arbre de Vie de Jan, qui représente des moments clés de sa vie. Ces moments sont censés refléter des choix de vie ordinaires comme le mariage, les carrières et les décisions familiales. Par exemple, l'alter "Mineur" de Jan peut avoir une personnalité et des compétences totalement opposées à celles de l'alter "Scientifique". Les interactions entre eux, souvent conflictuelles, ajoutent une profondeur unique à la gestion des relations. Car oui, à terme, le but est d'avoir le plus d'alters possible pour vous aider à quitter la planète. Plus on est de fous, plus on rit, ou du moins, on peut s'entraider grâce aux différentes compétences et à l'intelligence de chacun. Libre à vous de choisir dans l'arbre de vie quel alter faire naître en premier, en fonction de vos besoins ou envies du moment.
Des dialogues avec une qualité inconstante
C'est aussi ici que vous allez pouvoir tisser des liens d'amitié (ou tout le contraire) avec certains de vos clones/alters. Un peu comme dans l'armée des clones de Star Wars, en somme. Des personnalités différentes émergent d'un seul et même individu. Si l'idée est excellente, sa mise en place est parfois laborieuse, à cause d'une écriture parfois un peu lourde et sans grand intérêt. On se retrouve parfois à écouter des personnages parler et débiter des informations qui n'apportent pas grand-chose à l'intrigue et qui sont parfois assez vides de sens. C'est fort dommage car le jeu vous laisse faire de nombreux choix dans les dialogues, et chaque interaction a un impact sur les relations avec vos différents alters.
En outre, ces alters deviennent essentiels à la survie du personnage et à la résolution des mystères entourant sa situation. À travers ces interactions, le jeu explore des thèmes profonds liés à l'identité, aux choix de vie et aux conséquences de nos décisions, offrant une narration riche et émotionnellement chargée à plusieurs reprises. Il est dommage que la qualité de la narration soit en dents de scie, car le potentiel était vraiment là.

De l’exploration et du craft
Les premiers pas dans l'exploration passent par des étapes de craft qui, là aussi, sont parfois un peu laborieuses à cause de mécaniques de jeu peu intuitives. Il faut par exemple récupérer du fer pour fabriquer de petits radars à placer au sol afin de trouver une autre ressource. Jusque-là, tout va bien. Mais les choses se compliquent lorsqu'il devient nécessaire de les positionner pour trouver la ressource en question. À ce moment-là, le joueur est littéralement perdu et, sur place, de nombreux journalistes ont dû faire appel à des développeurs pour comprendre et débloquer la situation. Même plusieurs jours après, en écrivant ces lignes, force est de constater que la solution reste encore floue dans notre esprit et que nous avons pu débloquer la situation à plusieurs reprises uniquement par chance. C'est dommage car l'idée est bonne, mais la mise en place est là aussi un peu chaotique.

Plein de belles promesses pour The Alters
Même constat pour les nombreux allers-retours que The Alters nous force à faire entre notre base et les différents lieux que l'on explore. À chaque fois, un micro-chargement est nécessaire, ce qui hachure totalement l'expérience de jeu. Heureusement, le craft se fait via une accélération automatique du temps, il n'est donc pas question de construire en temps réel comme dans No Man's Sky par exemple. Un très bon point qui permet donc de se consacrer à l’essentiel : vos ressources et vos relations avec vos alters et la gestion globale de notre base. Comme dans une partie de Tetris géante, vous allez devoir améliorer et agrandir votre base en suivant un système de grille et en respectant des contraintes d'espace. Libre à vous de chambouler totalement l'ordre des différentes pièces pour que l'essentiel à votre survie soit accessible via les différents moyens d’accès. Un très bon point qui donne au joueur l'impression d'avoir un contrôle accru sur la gestion de la base. Globalement, après plus de 3h de jeu, force est de constater que malgré ses faiblesses, The Alters reste satisfaisant à jouer. Du travail est encore à faire, mais l'impression de se trouver face à une belle œuvre de science-fiction est bien présente. Le tout repose de plus sur une idée assez géniale où tous les espoirs reposent sur différentes versions de notre personnage. Dommage que nous n’ayons pas eu assez de temps pour découvrir ce que le système d’alters avait réellement à proposer…

ON L’ATTEND… AVEC CURIOSITÉ
À l'heure actuelle, The Alters a encore du travail pour régler tous ses problèmes, mais on comprend très clairement où 11 bits Studio veut nous emmener. Et la destination est très belle et pourrait être un très bel hommage à la science-fiction dans son ensemble. Nul doute qu'en améliorant certaines choses, ce titre a toutes les cartes en mains pour devenir un jeu de gestion incontournable.