Pourtant, le lancement d’une nouvelle console est toujours un évènement. L’excitation est en général palpable, on a les yeux qui brillent devant les listes des nouveaux jeux tandis que l’on se languit en comptant les jours avant la sortie. Pourquoi l’arrivée de la Nintendo Switch 2 a comme un goût de déception, malgré de très bonnes surprises ? Puisque oui, je ne peux m'empêcher d’être déçu. En tant que journaliste, mais aussi en tant que joueur et passionné. Lorsque Nintendo a décidé de changer son fusil d’épaule, de quitter son chemin parallèle d’outsider pour rejoindre l’autoroute des grosses consoles, de la 4K, du HDR et des 120fps, ça paraissait pourtant bien parti. Pourquoi pas après tout !

Pendant des années, Nintendo nous a fait rêver avec mille et une façons de jouer depuis la Wii. Après avoir créé l’une des premières consoles hybrides, accessibles et absolument parfaites pour le jeune public grâce à sa ludothèque colorée et amusante, presque entièrement dédiée au fun, il était peut-être temps d’opter pour une forme de maturité. Sur le papier, c’est presque logique, sauf que dans les faits pour que ça marche, il faut s’en donner les moyens, et ne pas se contenter de promesses. Pour le moment, la Nintendo Switch 2 n'est pas vraiment mise en valeur comme elle le mériterait.

Le prix de lancement de la Nintendo Switch 2 est un tantinet élevé

Dans le pack de lancement, vous trouverez : la console, deux Joy-Cons, un support à Joy-Cons, un câble HDMI, un câble d'alimentation USB-C détachable du bloc, 2 dragonnes. Un code du jeu Mario Kart World si vous avez acheté le pack avec ce dernier. La Nintendo Switch 2 est actuellement vendue au prix de 469,99€ seule, ou en pack avec Mario Kart World, son seul et unique gros jeu maison, à 509,99€. Elle se place donc dans une fourchette de prix entre une PS4/Xbox One et une PS5 / Xbox Series. Un postulat qui lui va bien puisqu’en termes de puissance, on est également dans ces eaux-là. Maintenant, en 2025, la facture reste salée lorsqu’on jette un œil à la fiche technique, d’autant plus pour un lancement aussi maigrichon. Il manque tout de même pas mal d'arguments à cette petite Switch 2 pour justifier son prix.

Nintendo Switch 2.
© Nintendo.

Une console qui gagne en maturité, même en termes de design

La Nintendo Switch 2 marque une nette volonté de franchir un cap, de ne plus être cette console pour les enfants ou les mamans. Une étiquette qui lui colle à la peau tant son accessibilité et son côté ludique ont charmé les plus jeunes. Sans compter que Nintendo est globalement une marque associée à des licences qui bercent toutes les générations depuis des années et encore aujourd’hui. Avec cette nouvelle console, Big N souhaite changer et ça commence par le design. La Nintendo Switch 2 est faite d’un plastique plutôt solide d’un noir mat et qui ne marque pas.

Elle est plus massive (116 mm x 272 mm x 13,9 mm), mais également plus confortable à prendre en main grâce à sa taille, mais aussi aux gâchettes qui ressortent bien mieux. Comme dit lors de mes premières impressions, les grandes mains seront ravies, tandis que les plus petites ne seront pas dépaysées. C’est d’autant plus vrai que sur la balance, la prise de poids n’est pas non plus énorme. Avec les Joy-Cons, la Nintendo Switch 2 fait un petit 530gr, contre les 400gr de sa grande sœur. On est en tout cas très loin des monstrueux Steam Deck et autre Rog Ally, de vrais poids lourds.

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Steam Deck vs Nintendo Switch 2 vs Nintendo Switch OLED

De meilleures finitions, mais un premier problème de joystick

La prise en main est donc immédiate et très plaisante d’autant que le design global n’a pas bougé, si ce n’est que les finitions sont encore plus fines. C'est notamment parce que les Joy-Cons sont désormais aimantés et non plus sur glissière, ne nécessitant donc plus d’espace pour glisser. Pour le coup, c’est l’écran qui est mis à l’honneur lorsqu’on la tient entre les mains. Il domine très clairement et invite à jouer. Les joysticks sont quant à eux plutôt doux au toucher, au même titre que le reste des boutons et bien que les clics soient encore très sommaires, on sent qu’il y a eu des améliorations sur l’amortissement. C’est plutôt rassurant en termes de confort, mais surtout de durée de vie.

Je ne me prononcerai pas quant à la qualité des joysticks. Après l’affaire du drift de la première Nintendo, il est certain que tout le monde va les surveiller, mais il est clairement trop tôt pour dire quoi que ce soit sur leur durée de vie. En l’état, il semble plutôt de bonne facture, même si l’on a pu constater un problème sur l’une de nos Switch 2 (une qui n'a pas été fournie par le constructeur) dont le revêtement du joystick est sorti de son socle rendant son utilisation difficile et obligeant à le replacer à l’aide d’une épingle. Les problèmes sont donc bel et bien possibles.

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Nintendo Switch 2 vs Nintendo Switch OLED

Un dock plus performant, mais une console qui chauffe beaucoup malgré de meilleures aérations

Enfin, le dock est quant à lui plus massif et rondouillet. Il dispose de deux prises USB-A en façade, d’une USB-C, une fente Ethernet et une prise HDMI à l’arrière, cachée par un boîtier qui nous paraît légèrement fragile d’ailleurs. La manipulation devra être faite en douceur ici. On remarquera aussi l’arrivée d’aérations un peu partout sur le boîtier. Ces ouvertures ne sont pas de trop tant la machine chauffe comme une folle lorsqu’on joue en mode docké, c’est même surprenant et presque inquiétant.

D’autant plus que le dock fait chauffer la console elle-même, chose que l’on sent clairement lorsqu'on la reprend en main. On a pu relever des températures supérieures à 40 degrés, ce qui n’est pas rien. La console a elle aussi de meilleures aérations avec un filtre anti-poussière, et pour les sessions nomades, ça fonctionne du tonnerre. On peut même dire qu’elle gère parfaitement bien la dispersion de la chaleur en rejetant l’air discrètement par la tranche supérieure, et ce, sans un bruit ce qui est un plus non négligeable. Il n’y a finalement que cette chauffe en mode dock qui me laisse perplexe, même si ça ne devrait pas poser trop de problèmes à l’arrivée, ce n’est clairement pas confortable.

La partie nomade : une grosse déception malgré un confort de jeu impeccable

En tant que console hybride, la Nintendo Switch 2 se doit d’être confortable en version nomade. C’est d’ailleurs en partie pour ça que beaucoup l'achètent jusqu’ici, d’autant que chez la concurrence les prix s'envolent rapidement. Ici, le confort de jeu est au top, c'est presque optimal. J’ai pour ma part toujours un problème avec ces Joy-Cons tout plats que je ne trouve pas super agréables ni pratiques pour les longues sessions, mais maintenant que la machine est plus imposante, je suis forcé de constater que c'est nettement mieux.

L’écran est lui aussi l’un des principaux atouts de cette Nintendo Switch 2, mais c’est malheureusement aussi l’une des plus grosses déceptions. On va commencer par ce qui est génial : sa taille. On a le droit désormais à un écran de 7,9 pouces, au-dessus des précédents modèles. Sans compter que la résolution a elle aussi pris du gallon et peut afficher du 1080p jusqu'à 120 fps, et même du HDR. La totale donc.

  • Nintendo Switch Lite : 5,5 po - 720p
  • Switch classique : 6,2 po / 720p
  • Switch OLED : 7 po / 720p
  • Nintendo Switch 2 : 7,9 po / 1080 p
Nintendo Switch 2 test gameblog
Le niveau de reflet de l'écran est élevé sur Nintendo Switch 2

Un rendu suffisant, mais en dessous des attentes en version nomade

Mais là où il y a les premiers pépins, c’est dans la qualité de cette fameuse dalle. Déjà la réflexion de l'écran est très élevée, non loin des précédents modèles. Ce n’est pas donc vraiment adapté près de trop fortes sources lumineuses. Ensuite, il y a ce choix curieux d’opter pour du LCD, là où la dernière console avant elle optait pour du OLED. Si le gain de fluidité est remarquable, puisque capable de monter jusqu’à 120Hz, le rendu est en dessous de celui de la Nintendo Switch OLED. Les noirs apparaissent plutôt gris et la luminosité ne peut pas monter bien haut ce qui rend le HDR peu flatteur en mode nomade (on vous conseille de désactiver l’option d’ailleurs).

Pour compléter le tout, les couleurs sont relativement froides, plus que sur les modèles précédents, ce qui ne rend pas du tout justice à des titres rondouillards et colorés comme Mario Kart World ou, au contraire, des jeux sombres comme Cyberpunk 2077 ou encore Hogwarts Legacy qui apparaît relativement terne parfois. À noter toutefois que le rendu reste très propre, c’est même agréable d’avoir un écran aussi grand entre les mains, sans avoir l’impression de porter un parpaing comme avec le Steam Deck.

L’autonomie, l’autre déception plutôt gênante pour une console qui se dit hybride

On va arracher le pansement tout de suite concernant l’autonomie de la console : ce n’est vraiment pas bon. Aucune amélioration notable comparée aux précédents modèles, on est même en dessous des versions retravaillées de la Nintendo Switch 1. Nintendo affirme que sa console peut tenir entre 2 et 6,5 heures en nomade suivant l’utilisation. Pour ce test, j’ai effectué 3 sessions très différentes pour prendre mes propres mesures sur Cyberpunk 2077 (pour les gros joueurs), Mario Kart World (parce que tout le monde va y jouer) sur Bravely Default Remastered et PuyoPuyo x Tetris (puisque ceux qui consomment le moins sur le papier). Le constat est sans appel : vous ne pourrez pas jouer lors de vos longs trajets sans avoir de quoi recharger la batterie.

Pour chaque session, le son passait par oreillette à 50%, la luminosité était aussi à 50% et la batterie chargée à 100% jusqu’à ce que le jeu se coupe de lui-même.

  • Cyberpunk 2077 ( mode performance) : 2h10
  • Mario Kart World : un peu moins de 2h30
  • Bravely Default Remastered: environ 3h
  • Puyopuyo x Tetris : 3h30

Ce ne sont ici que des estimations faites à partir de mes propres sessions. Il est bon de noter que l’autonomie précise peut varier de plusieurs minutes en fonction de votre utilisation, vos paramètres et de ce que vous faites en jeu, ou encore avec le Gamechat. Toutefois, une moyenne peu flatteuse se dessine avec ces jeux de lancement. On est bien dans les clous de ce que Nintendo annonce, et ce n’est pas vraiment une excellente chose, on était en droit d'espérer une meilleure autonomie. Enfin pour une pleine charge (de 0 à 100%) il m’aura fallu attendre un peu moins de 3h

La Nintendo Switch 2 n’est pas une console si nomade que ça finalement

En définitive, la Nintendo Switch 2 n’est peut-être pas aussi nomade qu’elle aurait pu/dû l'être. Entre le rendu de sa dalle inférieure aux attentes et une autonomie à peine au niveau des précédents modèles, on est loin de ce que l’on était en droit d’attendre d’une nouvelle génération de console qui, sur le papier, est censée faire beaucoup mieux. Les améliorations comme le HDR ou les 120Hz ne sont pas suffisamment exploitées pour le moment (au lancement) pour être intéressantes en mode nomade. Ne reste alors que le confort de jeu aux petit oignon et la taille de l’écran 7,9 pouces ainsi que sa résolution en 1080p qui fait plaisir aux yeux et sa capacité à extrêmement bien gérer sa température et le son qu’elle émet. Pour le reste, on attendra une V2, en OLED si possible.

La Nintendo Switch 2 est une console modulable.
© Nintendo.

La version dock : Nintendo cherche la bagarre à PlayStation et Xbox pour de bon cette fois

Non, nous ne sommes pas en train de comparer les consoles en 1:1 contrairement à ce beaucoup pourront dire, mais on l’a vu, la communication de Nintendo a changé pour sa Nintendo Switch 2. On ne met plus vraiment en avant le gameplay atypique ou les options hybrides, mais plutôt les performances. On sort les muscles, on fait briller la carrosserie et on nous vend des tartines de 4K HDR catapultées au DLSS. Il faut le dire, la petite a les reins solides pour tenir la plupart de ses promesses, mais on a aussi le sentiment qu’on la pousse à participer à une bataille qu’elle a déjà perdue.

Une console bien plus puissante que la première Nintendo Switch

Sur des jeux comme Mario Kart World, il n’y a pas à dire, la 4K (upscale) fait plaisir à voir. On a enfin le droit à des jeux extrêmement fluides comme avec Pokemon Écarlate, les Zelda Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, qui gagnent au passage davantage de détails et plusieurs améliorations améliorant les graphismes là aussi. Même les jeux récents, comme Rune Factory: Guardians of Azuma, sont nettement plus agréables sur la nouvelle console. C’est un fait, la Nintendo Switch 2 est clairement plus performante que la première. Si Big N ne parle pas vraiment en Tflop (une unité de mesure pour la puissance des machines largement démocratisée par PlayStation et Xbox) il est dit que la Nintendo Switch 2 affiche près de 3,1 Tflops. C’est six fois plus que la Switch 1 (0,5 Tflops) et près du double d’une PS4 (1,8Tflops).

Là où la Switch 1 pouvait piquer les yeux sur les plus grands écrans, la Switch 2 est enfin au niveau. Ça fait un bien fou de pouvoir profiter d’un Mario Kart avec une résolution digne de ce nom, on a l’impression d’être dans un véritable petit film d’animation. C’est très réussi, mais il faudra encore plus de jeux comme ça pour en prendre plein les mirettes et pour le moment, c’est chiche pour un lancement aussi important.

Nintendo Switch 2 test
Comparatif de Breath of the Wild. © Nintendo.

Il y a tout de même des ratés qui nous font nous poser des questions

Le souci encore une fois, c’est que tout n’est pas rose côté performances pures. Si Mario Kart World peut faire office de vitrine technique, ça ne sera pas le cas de Cyberpunk 2077 ou encore Hitman World of Assassination par exemple. Les deux jeux, connus pour être de vrais monstres techniques sur PC, PS5 et Xbox Series, ont bien du mal à briller autant sur Nintendo Switch 2. Problème de développement et d’optimisation ou limitation matérielle ? J’ai encore du mal à trancher et il va falloir attendre encore un peu pour en avoir le cœur net.

Il faut toutefois admettre que ça reste impressionnant mine de rien. Cyberpunk 2077 par exemple, tourne mieux sur Switch 2 que sur Steam Deck et PS4 Pro, quand bien même je ne peux pas vraiment le recommander en l’état. Quand il le veut, le jeu est même propre, à défaut d’être parfaitement fluide ( 30 ou 40 fps suivant les modes choisi, avec des chutes de framerate et divers problèmes graphiques trop fréquents).

À n'en pas douter, la puce custom signée NVIDIA fait très bien son travail. L’ajout du DLSS est également une excellente chose et aide grandement. On attend maintenant de voir ce que ça vaudra réellement dans les prochains mois. Pour l’heure, les résultats sont en demi-teinte concernant les jeux de ce calibre. Mais il existe au moins un contre-exemple : Hogwarts Legacy. Les fans de Harry Potter seront heureux d’apprendre que le jeu tourne à merveille. Il est plutôt beau, fait largement honneur à sa direction artistique et est suffisamment fluide pour ne pas en perdre une miette. Une bonne optimisation pourrait donc être la clé.

Une console de salon solide qui va encore devoir faire ses preuves, mais les promesses sont là

La Nintendo Switch 2 est une excellente console et elle en a dans le ventre, c’est une certitude. Sa seule grosse exclusivité maison, Mario Kart World, en est la preuve (on ne compte pas Nintendo Switch 2 Welcome Tour qui est plutôt une grosse démo). Des portages réussis comme Hogwarts Legacy, des remasters de qualité comme Bravely Default ou encore les nombreuses mises à jour maîtrisées comme celles de Pokemon Ecarlate et Violet, ou des Zelda, nous prouvent que la nouvelle génération de Switch est bien en marche.

En revanche, lorsque les développeurs essayent de faire comme sur PS5 ou Xbox Series en sortant les muscles comme pour suivre mot pour mot la nouvelle communication de Nintendo, ça se complique. Des jeux comme Cyberpunk 2077 ou encore Hitman impressionnent par leur prise de risque et leur réussite à afficher des graphismes inimaginables sur Nintendo Switch 1, mais les jeux ne sont pas des plus agréables à jouer : problèmes de framerate, reflets catastrophiques, nombreux sacrifices, etc… La Nintendo Switch 2 serait-elle trop limitée ou ces premiers jeux ne sont-ils pas assez optimisés ? La question reste encore en suspens et on ne pourra en avoir le cœur net que dans quelques mois après de nouvelles sorties.

Les jeux de lancement de la Nintendo Switch 2 : c’est maigre et c’est l’incompréhension totale

Au lancement d’une nouvelle console, outre le matériel lui-même, ce sont surtout les jeux qui font vendre. En 2020, on pouvait entendre les joueurs se plaindre et se moquer de la PS5 et de la Xbox Series pour leur manque de prise de risques, le peu d’exclusivités disponibles et l’abondance de portages et autres mises à jour payantes ou gratuites. Tout ça a nettement contribué à un sentiment de ne pas réellement franchir le pas de la nouvelle génération. Qu’en est-il avec la Nintendo Switch 2 ? C’est la même chose ! Et d’une certaine manière ça cristallise même tout ce qui fait souvent polémique dans l’industrie : volonté de se tourner vers le tout numérique, portages et remasters à ne plus quoi savoir en faire, manque de nouveautés… heureusement, presque tous les jeux de la Nintendo Switch 1 sont rétrocompatibles et certains sont même améliorés !

Manque d’exclusivités, portages à gogo et pas tous réussis

Les mots sont peut-être durs, mais c’est une réalité. Les jeux de lancement, dont vous trouverez la liste complète ici, n’ont pas l’aura que l’on pourrait attendre d’un lancement de ce calibre. Nintendo semble bouder ses propres fans et ne propose qu’une seule et unique exclusivité maison : Mario Kart World (Il y a bien Nintendo Switch Welcome Tour, mais ce n’est pas réellement un jeu). Aussi génial soit-il, ce n’est pas suffisant. Pour le reste, on a le droit à plusieurs portages comme Street Fighter 6, Sonic Generations, Cyberpunk 2077, Hitman, ou encore Hogwarts Legacy.

On a aussi un remaster très réussi qu’est Bravely Default Remastered ou encore une pléthore de mises à jour gratuites (Pokemon Ecarlate et Violet, Mario 3D World, Zelda Echoes of Wisdom…) ou payantes (Zelda Breath of The Wild, Zelda TOTK, Fantasy Life i…). Dans le lot, tous les jeux et mises à jour ne se valent pas, oscillant entre le très bon, le moyen et le franchement décevant. Ça ne fait ni honneur aux jeux en eux-mêmes que l’on sait infiniment meilleurs ailleurs (comme Cyberpunk 2077 et Hitman) et c’est même contre-productif pour la Nintendo Switch 2 qui peut sembler décevante alors que ce n'est pas mérité.*

Les versions physiques Nintendo Switch 2 en voie de disparition

Autre point qui semble important à aborder : les jeux Nintendo Switch 2 semblent abandonner le format physique. On ne dit pas que Nintendo compte tout arrêter, mais un gros revirement se dessine, pour le moment principalement poussé par les éditeurs tiers qui ne font aucun effort. Sur tous les jeux qui sortent en même temps que la Nintendo Switch 2, on peut compter sur les doigts d'une seule main le nombre de cartouches. Pour la plupart des jeux, si les boites sont bien en magasin, la plupart sont vides. Et si elles ne le sont pas, c’est la cartouche à l'intérieur qui l’est et ne fait office que de clé d’activation pour un jeu dématérialisé. Un virage qui pousse même certain éditeur à revoir leur stratégie, comme Capcom qui a annoncé qu'il allait compter les ventes de cartouches Switch 2 en tant que ventes digitales.

Et ce n’est pas une question de place sur la cartouche puisque là où un Mario Kart World (plus de 20Go) est complet en version physique, un Bravely Default Remastered (moins de 10Go) lui ne l’est pas. C’est fini l’époque où l’on achetait son jeu et on enfilait la cartouche. Désormais il faut bien lire les petites lignes sur la boîte ou demander conseil auprès de ses vendeurs. Cette complexification que même les habitués n’avaient même pas comprise lors de l’annonce, n’était pas utile. Je pourrais aussi vous parler des fameuses cartes virtuelles pour prêter ses jeux numériques, mais ça vous embrouiller l’esprit. Il y a clairement de gros travaux de clarification à faire sur tout ce qui concerne la partie jeux dématérialisés surtout quand la plupart des acheteurs de Nintendo Switch ne sont pas vraiment au courant.

Des nouveautés qui n’en sont pas vraiment, mais qui restent efficaces : le Gamechat et les nouveaux Joy-Cons

Parmi les nouveautés fièrement mises en avant pour présenter cette Nintendo Switch 2, on notera surtout une fonctionnalité de Gamechat, tellement importante qu’elle a le droit à un bouton dédié sur la manette, et des Joy-Cons revisités qui peuvent même devenir des souris. Sur le papier, c’est vraiment chouette, mais si l’on est pragmatique, ça manque encore de peaufinage et il n’y a rien de nouveau. Nintendo nous a toujours habitués à proposer des idées quelque peu farfelues, parfois même d’un genre nouveau, quitte à se casser les dents. Un changement de gameplay radical avec la Wii, une manette avec un écran intégré pour la WiiU, de la 3D sans accessoire avec la 3DS, ou encore une console hybride dont les manettes peuvent se détacher avec la Nintendo Switch. Mais les ambitions sont moindres avec la Nintendo Switch 2 finalement.

De nouveaux Joy-Cons pour la Nintendo Switch 2 qui gardent toute leur efficacité

La transformation des Joy-Cons était attendue et elle est clairement palpable. Le fait d’opter pour un système magnétique est d'ailleurs la meilleure chose qui pouvait leur arriver. C’est clairement plus facile à prendre en main, plus fiable et agréable en permettant même de faire des finitions plus précises pour peaufiner le design. Il est possible de les détacher en forçant (on ne vous le conseille pas, même si c’est une méthode acceptable pour Nintendo) ou en appuyant brièvement sur un bouton juste à côté des gâchettes. Pour le reste, ils sont à peu de choses près identiques aux Joy-Cons de la première Switch, mais en plus grande. On peut toujours les utiliser à l’horizontale comme des manettes à part entière grâce à des gâchettes dissimulées sur la tranche qui vient se cacher contre la Switch et cette fois, ils peuvent aussi devenir des souris, comme sur PC !

Joy-Cons 2 Nintendo Switch 2

Le mode souris surprend par son efficacité, mais pourrait être peaufiné

C’est l’une des principales nouveautés d’ailleurs, mais pas une révolution puisqu'on a déjà vu ça ailleurs, notamment chez le Legion Go de Lenovo. La Nintendo Switch 2 propose toutefois beaucoup plus de choses, comme une reconnaissance des mouvements intégrale ou encore la possibilité de passer d’une utilisation classique à un pointeur souris en temps réel, bien que ça dépendra surtout ici du logiciel utilisé. Sur Cyberpunk 2077 par exemple, il faudra systématiquement passer par les menus pour activer l’option. En l'état, le mode souris fonctionne très bien et surprend même à être fonctionnel sur n’importe quel type de surface, tant que cette dernière est lisse.

Le revers de la médaille, c’est que pour être tout-terrain, le pointeur est extrêmement sensible. Résultat, si l’on joue le jeu en utilisant un tapis de souris par exemple, il faudra sérieusement relever la main pour pouvoir faire de grands gestes sans faire bouger son pointeur. Ça ne parlera peut-être pas aux joueurs occasionnels, mais les gros joueurs, notamment les PCistes, pourraient bien grimacer. En plus, il n’existe pas de réglages précis pour en modifier les paramètres malheureusement. Ça reste impressionnant et hyper agréable, j'ai vraiment hâte d'en découvrir davantage, même si on espère quelques petites mises à jour à l’avenir.

Cyberpunk 2077 Nintendo Switch 2
Dans ce genre de situation le gameplay en mode souris est ultra agréable sur Nintendo Switch 2, ça change tout

Le GameChat, la vraie fausse nouveauté pas totalement au poil

L’autre principale nouveauté vantée avec fierté est l’arrivée du GameChat qui n’est ni plus ni moins que l’équivalent d’un groupe de discussion sur PS5 ou Xbox Series. Ça existe depuis la nuit des temps chez la concurrence, mais ça arrive en grande pompe sur Nintendo Switch 2 comme si ça n’avait encore jamais été vu ailleurs. La fonctionnalité a carrément le droit à un bouton rien que pour elle, le fameux C, qui nous emmène directement dans le menu associé. C’est pratique, d’autant que l'application en elle-même ne l’est pas spécialement.

On voit bien que Nintendo est conscient que sa console attire un public jeune et il ne souhaite pas les exposer aux dangers que peuvent représenter les jeux en ligne par exemple ou les fonctions sociales non contrôlées. En ce sens, c’est un véritable parcours du combattant qu’il va falloir se farcir pour utiliser cette fonctionnalité. Il faut au préalable enregistrer un numéro de téléphone valide, faire accepter son profil par l’application et on ne peut communiquer qu’avec des amis ayant eux aussi fait toutes les manipulations. Un mal nécessaire à l’heure où le harcèlement est monnaie courante en ligne, et ce n’est pas plus mal comme ça.

Une fonctionnalités avec pas mal d'options, mais qui devra évoluer

Le GameChat est accompagné de plusieurs fonctionnalités permettant par exemple de partager son écran de jeu ou encore d’afficher sa tête si vous avez une caméra. Là aussi plusieurs options vous sont offertes. Le souci, c’est que c’est encore très rustique et l’on voit que Nintendo n’est pas habitué. Il manque des fonctionnalités, comme la gestion des invitations en jeu ou la possibilité de s’envoyer des messages écrits, vocaux ou des images. Des options que l’on cherchera presque instinctivement pour peu que l’on soit habitué à utiliser ce genre de choses sur d’autres plateformes.

On pourra aussi pointer du doigt une étrange gestion de l’overlay qui n’en est même pas un. Au lieu de superposer le groupe de discussion en transparence sur l’écran de jeu, Nintendo fait le choix de le réduire pour faire apparaître les fenêtres de chaque joueur. Si l’on peut se passer de l’option pour se contenter de l’audio, vous n’aurez pas le choix de vous y faire si vous utilisez une caméra pour chatter ou dans un jeu comme c’est le cas avec Mario Kart World. Clairement, il va falloir optimiser tout ça avant que ça ne devienne réellement agréable à utiliser. A noter que le reste de l’interface n’a pas bougé d’un iota, elle est identique à celle de la Nintendo Switch à peu de choses près. C’est n’est donc toujours pas très ergonomique, pour ne pas dire rudimentaire.

IMPORTANT : sachez que le Gamechat n'est gratuit que jusque début 2026, après quoi, il faudra avoir un abonnement Nintendo Switch Online pour l'utiliser.

L'écran standard du GameChat Nintendo Switch 2 (plusieurs options sont disponibles)

La Nintendo Switch 2 est complète, mais deux accessoires sont presque indispensables

En l’état, la Nintendo Switch 2 arrive dans un kit plus que complet, comme je l’ai déjà dit dans mes toutes premières impressions lors de l’unboxing. En revanche, deux accessoires majeurs ne sont pas comptés dans la boîte : la manette Pro, et la caméra. La première se montrera relativement indispensable pour les gros joueurs (nouveau public visé par Nintendo) tant le confort qu’elle procure est impeccable et n’a rien à voir avec les Joy-Con. De même, pour les gros joueurs une fois encore, le besoin d’acheter une carte micro SD pourra rapidement se faire sentir. En l’état, la Nintendo Switch 2 ne propose pas un espace de stockage suffisant si l’on souhaite installer plusieurs gros jeux. Il faudra alors débourser encore un peu plus.

La caméra, quant à elle, sera utilisée dans certains jeux, mais surtout avec le Gamechat, l’une des nouveautés de la console. Cette dernière reste cependant encore accessoire à l’heure où ces lignes sont écrites, mais si vous voulez utiliser la totalité des fonctionnalités de votre Nintendo Switch 2, il faudra prévoir un budget à part.

  • Manette Pro : 89,99€
  • Carte Micro SD Express (proposée par Nintendo) : 256 Go : 59,99€
  • Camera Nintendo Switch 2 : 59,99€

Ces dépenses sont bien entendu secondaires, mais au moins deux de ces accessoires deviendront rapidement indispensables, la manette et la carte Micro SD EX, surtout pour les plus gros joueurs. C’est donc à prendre en compte lors de l’achat. À noter que les Micro SD de la première Switch ne sont pas compatibles avec la Nintendo Switch 2.

nintendo switch 2 test

A qui s’adresse la Nintendo Switch 2 ? On achète ou on achète pas ?

La Nintendo Switch 2 était une console extrêmement attendue et c’est déjà un succès avec plus de 3,5 millions d'unités vendues en seulement quelques jours et sur beaucoup de points elle ne déçoit pas, elle arrive même à surprendre. La taille de son écran, son confort, sa puissance nettement supérieure à celle d’une Switch 1, les nouvelles fonctionnalités de ses Joy-Cons… mais d’un autre côté, certains choix sont incompréhensibles. Son postulat de console hybride est par exemple mis à mal puisque l’autonomie n’est pas franchement à la hauteur des attentes.

La machine brillera davantage en mode dock avec de très solides performances qui promettent du très lourd pour la suite, même si aucun jeu n’arrivera vraiment à la mettre en valeur pour le moment, si ce n’est Mario Kart World finalement, la seule grosse exclusivité maison disponible au lancement. Oui, la liste des jeux de lancement n’est pas franchement séduisante pour les fans de Nintendo. Quant aux autres profils de joueurs, quand bien même la Switch 2 tenterait de les séduire avec des titres bien plus matures, elle peinera à convaincre avec ses portages en dents de scie de jeu.

À son lancement donc, la Nintendo Switch 2 nous vend donc plus de promesses que de concret. Elle satisfera assurément les amoureux de la marque qui ne seraient pas vraiment pressés pour tâter de nouveaux jeux, mais elle risque de laisser sur leur faim les autres profils de joueurs. Pour notre part, on vous conseillera peut-être d’attendre l’arrivée des prochains gros hits ultras prometteurs, mais certainement pas de la bouder indéfiniment. Ca reste une excellente console dotée de très solides performances bien supérieures à la génération précédente.

ON AIME

  • Un vrai changement de génération vis à vis de la Switch 1
  • Enfin de vraies bonnes performances (4K, HDR, DLSS…)
  • Profiter de ses jeux en 60fps, c’est enfin possible
  • Une belle taille d’écran (7,9 pouces)
  • Les Joy-Cons magnétiques aux possibilités de gameplay multiples
  • La fonctionnalité souris des Joy-Cons surprenante et efficace
  • Design et finition au top du top, un confort presque optimal en portable
  • Très grosse rétrocompatibilité avec les jeux Switch 1
  • Promet un très bel avenir

ON AIME PAS

  • Une liste de jeux de lancement très maigre, à la qualité discutable et qui ne parleront pas aux fans de la marque
  • Une autonomie en dessous des attentes
  • Une dalle LCD au lieu du OLED au rendu décevant
  • Toujours un train de retard technologique et sur des fonctionnalités basiques comme le GameChat
  • Les jeux physiques qui n’en sont pas/plus, ça devient compliqué pour rien