Bon nombre de studios ont essayé d’adapter des classiques du cinéma en jeux vidéo, mais à l’arrivée, peu d’entre eux ont réellement réussi à transposer certains de ces univers cinématographiques adorés. En 2023, l’équipe de Teyon a pourtant prouvé que cela était encore possible avec RoboCop Rogue City. Une bonne surprise complètement inattendue dans la mesure où les développeurs s’étaient auparavant attirés les foudres des joueuses et joueurs avec les catastrophiques Rambo: The Video Game et Terminator Resistance. Un peu moins de deux ans après la sortie de Rogue City, Teyon revient déjà avec RoboCop Unfinished Business qu’on a pu tester avant le lancement le 17 juillet 2025 sur PS5, Xbox Series X|S et PC.
Pour énormément de fans, RoboCop Rogue City est non seulement un bon jeu, et surtout l’une des meilleures adaptations qui existent si ce n’est la meilleure d'ailleurs. Et on ne peut que se ranger à leurs côtés tant Teyon a su respecter la licence, tout en parvenant à offrir un FPS à l’ancienne d’une jolie efficacité. Un simple coup de chance ? Pas vraiment de ce qu’on a pu voir lors de notre première session sur RoboCop Rogue City Unfinished Business. Ça va faire mal !
RoboCop de retour pour faire la loi
Le scénario de RoboCop Unfinished Business se situe peu après celui de Rogue City. Malgré la mort du « New Guy in Town », le crime se répand toujours dans les rues de Detroit. Des mercenaires de la fin du premier jeu sont encore vivants, et répondent désormais aux ordres d’un nouveau chef. Après avoir attaqué le commissariat pour voler des pièces de la chaise robotique sur laquelle RoboCop se connecte pour faire ses évaluations et sa maintenance, ce groupe de soldats dangereux se retranche à l’intérieur de l’OmniTower. Une immense tour conçue par l’OCP (Omni Consumer Product) transformée en forteresse imprenable, sauf pour le légendaire policier mi-homme mi-machine qui est en mesure de liquider tout ce petit monde et de faire respecter la loi. Un personnage qui, comme précédemment, est encore doublé par l’acteur emblématique des deux premiers films : Peter Weller.

Pour l’heure, on a fait qu’effleurer une infime partie de l’histoire, mais ce qu’on peut déjà affirmer sans se tromper, c’est que l’amour porté à la licence n’a pas disparu depuis Rogue City. Que ce soit dans le fait d’avoir rappelé Peter Weller, les décors utilisés, certaines scènes ou certains dialogues, etc, l’univers est toujours respecté. Et c’est incontestablement un plaisir à voir et à entendre une nouvelle fois. On ne va pas rentrer dans les détails pour ne gâcher aucune surprise, mais si vous êtes fans, vos connaissances seront testées de manière ludique et immersive…
En revanche, si vous vous demandez s’il y a besoin d’avoir retourné dans tous les sens Rogue City pour comprendre le récit, la réponse est non. Certes, il y a des liens et des références qui parleront à celles et ceux qui l’ont terminé, mais ça s’arrête là. C’est une histoire totalement inédite qui durera environ 8 à 10 heures et qui se veut de prime abord plus linéaire que la précédente. Même si on nous promet des missions annexes et un peu d’exploration, on ne s’attend pas à la liberté somme toute relative de Rogue City. Étant donné que le but est d’atteindre le sommet d’un unique lieu, l’OmniTower, ce sera forcément plus balisé. Est-ce que ce sera un défaut ? On verra avec la version finale, mais pour le moment, ça peut être un bon choix pour effacer le sentiment d'essoufflement du premier jeu. Et bien qu’on apprécie les différents à-côtés de Rogue City (le système de dialogues, les enquêtes…), ce qui compte, c’est bel et bien toute la partie action qui s’annonce tout aussi jouissive qu’auparavant.

Des nouveautés à revendre malgré la sensation de gros DLC
Pour affronter les mercenaires et leur nouveau chef, on peut compter sur les mêmes systèmes de compétences et des améliorations Auto-9 qui consiste à installer des cartes mères sur RoboCop pour réaliser des tirs plus gores, faire plus de dégâts etc. D’entrée, on pouvait par exemple utiliser le mode ralenti pour aligner des têtes avec précision, le bouclier pour réduire les dommages reçus sur une courte période, ou encore déclencher un dash rapide. Au niveau des sensations pures et dures, il n’y a donc absolument aucune surprise et ce n’est pas du tout un reproche puisque le cœur du gameplay de RoboCop Rogue City est sa principale qualité.
Ce sentiment de toute puissance où l’on peut encaisser les tirs et tout démolir - des murs, des environnements aux ennemis évidemment -, est hyper grisante. On se marre toujours autant à essayer de faire sauter les membres, de nos adversaires et les entendre geindre. Ou encore à tenter de faire ricocher nos balles sur des surfaces adéquates pour aligner nos ennemis sans qu’ils s’en rendent compte. C’est brutal, c’est gore, c’est tout simplement mortel dans tous les sens du terme ! On a vraiment cette impression d’être devant un vieux, mais un bon, FPS à la Soldier of Fortune. En revanche, certaines armes à l’image du sniper ou du fusil à pompe déçoivent encore. Pas ou trop de recul, une impression de tirer des balles en caoutchouc, rien n’a changé. Heureusement que les pétoires automatiques, dont l’Auto-9, sont toujours là pour remonter le niveau et que Teyon a pensé à inclure de nouveaux jouets. Car oui, RoboCop Rogue City Unfinished Business intègre des inédits dans ce domaine à l’instar d’une mitraillette mini-gun ou d’une arme pour congeler les mercenaires.

Malheureusement, ces deux éléments étaient absents de la version testée, mais on a très hâte de voir les possibilités de gameplay. Si le studio a fait les choses bien, on devrait pouvoir refroidir nos ennemis et les achever avec un coup de poing ou une grosse rafale. Du moins on l’espère fortement. Pour pulvériser nos cibles avec style et efficacité, ce nouveau jeu introduit également des finishing moves contextuels qui reposent sur le coup de poing, qu’on peut déjà donner dans Rogue City, et sur certaines parties de l’environnement. On peut ainsi fracasser nos rivaux sur un panneau électrique, un distributeur de boissons ou un mur, si l’on effectue le coup de poing à proximité de ces éléments du décor. Encore une fois, tout n’était pas accessible durant notre preview, mais l’exécution sur un panneau électrique était bien exaltante et on est pressé d’essayer le reste pour mieux saisir l'apport de cet ajout.
En plus des armes et mouvements supplémentaires, notre cher RoboCop devra faire face à des types d’adversaires inédits comme des mercenaires en jetpack, au moins un android ninja tout droit sorti de RoboCop 3, à des drones volants et explosifs ou encore à des unités spéciales bien plus résistantes que le menu fretin de base. Ça ne réinvente rien, mais ça va permettre d’amener de la fraîcheur et dans certains cas, de rendre les affrontements plus stratégiques. On prend volontiers. Dans RoboCop Unfinished Business, on va également pouvoir explorer d’autres aspects de l’univers en délaissant le policier mi-homme mi-machine. Il y aura en effet des missions spéciales où l’on pourra incarner Alex Murphy, avant sa transformation alors qu’il n’était qu’un simple flic, et même l’ED 209. Le fameux robot qui déraille complètement dans le premier film et qui met en charpie un cadre de l’OCP. C’était justement l’une des grosses nouveautés de notre prise en main.

Si vous pensiez avoir tout vu en matière de violence, de puissance et de jouissance, attendez d’en prendre le contrôle. Certes, il y a un côté désuet où l’on avance quasiment sur des rails, mais peu importe, se retrouver aux commandes de cette machine est extrêmement jubilatoire. Comme pour RoboCop, la sensation de poids du robot et la vitesse lente de déplacement colle parfaitement à l’image qu’on peut s’en faire à travers les films. De même, le spectacle est au rendez-vous puisqu’on peut utiliser les mini-gun ou les missiles de manière illimitée ou presque. Il y a bien entendu un cooldown pour éviter d’être en roue libre totale, mais il est plutôt généreux. Comme pour notre policier, on peut aussi se soigner, mais il n’y a pas besoin de courir après des kits. Honnêtement, c’est déjà l’une des meilleures séquences des deux jeux qu’on ait pu vivre pour l’instant.
On attend beaucoup RoboCop Unfinished Business après la surprise Rogue City
RoboCop Rogue City était l’une des plus belles surprises de ces dernières années et Unfinished Business semble prendre le même chemin. En renouvelant une partie des ennemis, des armes et des mouvements du policier mi-homme mi-machine, Teyon prend (très) peu de risques mais cherche tout de même à faire évoluer sa formule. C’est toujours bourrin, violent et tout simplement mortel ! Et encore plus lorsqu’on est aux commandes de l’ED-209. Le côté plus linéaire, avec une durée de vie plus courte, devrait aussi permettre d’avoir un meilleur rythme. En somme, comme à l’époque de la preview de Rogue City, on ressort satisfait de ce qu’on a pu voir et on espère que toute l’aventure sera à la hauteur.