Moins de cinq ans après Xenoblade Chronicles 2, la saga de Monolith Soft revient sur Nintendo Switch. Une nouvelle fois, ce chapitre place les joueurs dans un monde inédit connecté aux précédents volets, mais avec des personnages flambant neuf et quelques nouveautés. Nous avons pu arpenter cet univers encore une fois en proie à la guerre pendant plus de 7h. Voici nos premières impressions sur Xenoblade Chronicles 3.
Un scénario prometteur
Devenu en l’espace de quelques années une licence forte de Nintendo et un incontournable du JRPG, la saga Xenoblade revient avec un troisième opus numéroté. Pour les néophytes, on balaie la question d’emblée : non, il n’y a pas besoin d’avoir fait les jeux précédents pour apprécier Xenoblade Chronicles 3. Le titre nous plonge dans le monde d’Ainios, où les nations de Keves et Agnus se livrent une guerre sans merci pour remplir leur « cadran vital ». Une ressource inhabituelle et précieuse pour chaque clan, dont nous tairons la finalité pour ne pas en dévoiler trop sur ce que nous avons vu du scénario.
Pendant les deux premiers chapitres du jeu que nous avons pu essayer, nous avons commencé par incarner trois soldats d’Agnus : Noah, un passeur d’âmes qui peut envoyer les morts dans « l’au-delà », Eunie, l’impétueuse soigneuse, et Lanz, le tank au goût prononcé pour la baston. Rapidement le groupe va faire la rencontre de trois membres de la faction adverse : la gentille Mio, le tacticien Tauon et la petite Sena qui cache une grande force. Les événements vont amener ces deux bandes que tout oppose à s’allier pour atteindre une certaine terre promise.
Comme d’habitude, le scénario devrait être l’un des points forts de Xenoblade 3 même s’il est encore trop tôt pour émettre un jugement ferme sur ce point. Cependant notre curiosité est piquée par l’une des particularités de l’histoire. Les protagonistes sont de jeunes soldats qui ne vivent que pour combattre et ils ne sont dotés que de 10 années, après quoi ils sont voués à disparaître. Un contexte franchement intéressant et nous avons hâte de voir la direction que la narration va prendre et les retournements de situation que les développeurs ont préparés. On remarque d’ailleurs un peu plus d’efforts en termes de mise en scène et d’animation, même si la synchro labiale mériterait encore quelques ajustements.
Un gameplay plus dynamique ?
Hormis ce nouveau contexte, les vieux de la ville sont en terrain connu. Xenoblade Chronicles 3 offre toujours un vaste terrain ouvert rempli de créatures, certaines plus redoutables que d’autres. Elles sont signalées par un marqueur jaune pour les plus dangereuses de toutes, bleu pour celles un peu plus puissantes. Force est de constater que les premières heures nous livrent des panoramas moins impressionnants et plus ternes que les opus précédents, mais c’est le propre de la zone ravagée par la guerre. Le jeu devrait réserver des régions aux paysages plus variés et verdoyants dans les heures qui dépassent nos sessions de preview.
L’exploration sera donc toujours au cœur de Xenoblade 3, qui a eu la bonne idée d’ajouter une fonction de trajet de quêtes, une sorte de GPS permettant de ne pas perdre de vue sa prochaine destination. Tant mieux, car le titre devrait avoir des étendues encore plus grandes que celles que nous avons arpentées, alors qu’elles étaient déjà bien vastes. Notre première prise en main nous a cependant un peu refroidi sur les quêtes annexes, qui devraient se cantonner à de la récolte d’objets parsemés partout sur la mappemonde et pas plus. On espère que ce sera amené à évoluer au fil des heures et des chapitres, car ça risque de devenir trop rébarbatif autrement.
Malheureusement, il ne faudra pas s’attendre à un gros bond technique, puisque Xenoblade Chronicles 3 tire toujours un peu la tronche dans son monde ouvert, avec du clipping à foison, de l’aliasing et du popping intempestif. Est-ce dramatique pour autant ? Non car ce n’est honnêtement pas ce que l’on attend d’un tel jeu, mais la version nomade aurait gagné à être un peu plus propre et plus lisible lors des combats. Et en parlant des affrontements, il est bon de rappeler qu’ils se déroulent toujours dans un style semi-automatique reposant sur le positionnement et la gestion des arts, l’équivalent des compétences toutes assignées aux boutons de la manette.
Chaque combattant a son propre rôle (tank, attaquant, soigneur, tacticien), mais le titre devrait offrir un peu plus de souplesse sur ce point. L’une des grosses nouveautés, c’est que Xenoblade 3 s’appuie sur un système de classes interchangeables, qui permettent de débloquer de nouvelles compétences. De quoi créer des rôles personnalisés pour mieux adapter chaque personnage à son style de jeu tout en faisant des combos encore plus dévastateurs. On attend évidemment de voir plus concrètement ce système en action pour réellement le juger car nous n’avons fait que deux ou trois combats avec, mais nous sommes plutôt optimistes sur ce point.
Cette preview de Xenoblade Chronicles 3 nous a également donné un très bref aperçu de l’autre particularité de cet opus : les Ouroboros. Une forme surpuissante à la sauce mecha née de la fusion de deux personnages qui procure un nouveau panel d’attaques et de compétences. Le feeling avait l’air plutôt bien, mais reste à voir comment elle s'utilise concrètement. On espère qu’elle viendra dynamiser des combats qui ont encore tendance à un peu s’éterniser. Il faut dire que les débuts poussifs à base de tutoriels intempestifs ne nous ont pas spécialement permis de profiter pleinement des combats, trop limités dans ses phases d’apprentissages ennuyeuses.
On l'attend... au tournant
Comme pour l’opus précédent, Xenoblade Chronicles 3 devrait améliorer certaines des qualités de ses prédécesseurs, corriger certaines tares mais aussi hériter des défauts récurrents de la franchise. L’histoire s’annonce comme l’un des atouts majeurs de ce volet, avec un casting pour le moment assez attachant avec un character design plus soigné que Xenoblade 2. On attend de pouvoir jouer plus amplement au jeu pour se prononcer sur la profondeur des combats et de ses nouveautés, mais les habitués ne devraient clairement pas être dépaysés. Est-ce que la magie continuera d’opérer pendant des dizaines et dizaines d’heures encore ? Ça reste à voir, car nous n’avons pour le moment eu qu’un aperçu timide de ce que le jeu a réellement à offrir.